Faire front pour lutter contre l’épidémie de choléra

Faire front pour lutter contre l’épidémie de choléra

Lusaka ‒ Un soir, Samuel Zyambo, un habitant de Lusaka, a soudainement sombré dans un coma. Lorsqu’il s’est réveillé le lendemain, Il ignorait qu’il se trouvait dans un centre de traitement du choléra, luttant pour sa vie, sans aucun souvenir de ce qui s’était passé au cours des 12 heures précédentes.

« Je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais. Il y avait des personnes dans des lits tout autour de moi », raconte-t-il. En réalité, Samuel se trouvait dans un stade que le Ministère zambien de la santé a transformé en centre de pointe pour le traitement du choléra. « Lorsque le médecin m’a dit que j’étais au National Heroes Stadium, je n’ai pas compris pourquoi je me trouvais dans un stade de football », se souvient-il.

Samuel, comme des dizaines de milliers de ses concitoyens, a contracté le choléra, une infection aiguë extrêmement virulente, au cours de l’une des graves épidémies de l’histoire récente du pays. Il affirme qu’il doit sa vie à la réaction rapide de sa famille, qui l’a emmené d’urgence au centre de traitement, et aux soins excellents qu’il a reçus de la part du personnel de santé.

« Lorsque j’ai vu mon épouse, j’étais très heureux parce que nous avions tous les deux survécu à cette épreuve. » Samuel Zyambo, sobrevivente da cólera

L’épidémie a atteint son pic en janvier 2024, avec Lusaka comme épicentre. Entre le 15 octobre 2023 et le 23 juillet 2024, la Zambie a enregistré 23 382 cas cumulés et 740 décès. Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis le 11 juillet 2024, une évolution considérable par rapport à la situation en janvier, lorsque le pays enregistrait en moyenne quotidiennement 461 nouveaux cas.

La riposte multiforme du gouvernement, soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires, comprenait la surveillance, la prévention et le contrôle des infections, la gestion des cas, les laboratoires, la participation communautaire et l’amélioration des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène afin de lutter contre l’épidémie. L’OMS a dépêché 23 experts internationaux pour apporter un appui technique dans chacun de ces domaines d’intervention, qui ont à leur tour formé plus de 800 travailleurs de la santé.

En plus de la fourniture de 25 tonnes de matériel médical et d’équipement, y compris des kits de traitement du choléra, l’OMS a modernisé sept centres communautaires de traitement du choléra dans les sous-districts de Chilanga, Chipata, George et Matero dans le district de Lusaka et dans les régions de Chipepo, Namoomba et Lumbembe dans la province méridionale. L’Organisation a également fourni du matériel de prévention des infections, et mis à disposition des installations sanitaires et d’approvisionnement en eau ainsi que des produits d’hygiène à deux autres centres de traitement.

En partenariat avec Gavi, l’Alliance du vaccin, l’UNICEF et d’autres organisations, l’OMS a fourni 4,1 millions de doses de vaccin contre le choléra en deux tours pour vacciner les personnes présentant un risque élevé d’infection dans les zones les plus touchées afin de contenir l’épidémie.

« Nous avons tiré plusieurs enseignements qui, je l’espère, seront inclus dans notre manuel pour les interventions futures », souligne Dr Kalima Nawa, qui était responsable clinique du centre de traitement du choléra Heroes jusqu’à sa fermeture en fin février 2024. « Nous espérons que les leçons tirées de cette expérience nous permettront de répondre durablement et rapidement face aux futures épidémies de choléra et celles d’autres maladies ».

La détection et la notification précoces au niveau communautaire ont constitué une mesure clé de la riposte à l’épidémie, avec des équipes actives de recherche de cas qui se rendent quotidiennement dans les foyers pour vérifier la présence de cas, assurer un référencement rapide vers les centres de santé et réduire la propagation de l’épidémie. Grâce à sa plateforme intégrée de surveillance des maladies et de riposte, l’OMS a fourni des outils et une aide à l’analyse et à l’interprétation des données.

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Bien que l’épidémie soit maîtrisée, l’OMS continue de renforcer les capacités du pays en matière de préparation et de riposte aux urgences sanitaires. Dans le cadre des efforts de préparation pour la prochaine saison de forte transmission du choléra qui débutera en octobre 2024, l’OMS a travaillé avec l’UNICEF et l’Union européenne, qui ont fourni un financement jusqu’en août 2024, pour entre autres, combler les lacunes en matière de ressources dans le plan d’intervention de lutte contre le choléra, installer davantage de points de réhydratation orale, améliorer le système de référencement existant, mettre en œuvre le plan communautaire intégré de lutte contre le choléra et acquérir des fournitures essentielles dans la lutte contre la maladie.

« Nous avons tiré plusieurs enseignements qui, je l’espère, seront inclus dans notre manuel pour les interventions futures. », Dr Kalima Nawa, responsable clinique, centre de traitement du choléra Heroes

La sécurité des équipement destinés à la lutte contre le choléra et une préparation adéquate aux situations d’urgence ont été identifiées comme faisant partie des lacunes lors de l’examen interne de l’action sur le choléra réalisé en avril 2024.

« Les efforts de collaboration qui nous ont permis de gérer la phase la plus critique de l’épidémie en l’espace de quelques mois prouvent l’importance d’une action concertée et coordonnée », explique Dr Nathan Bakyaita, représentant de l’OMS en Zambie. « Nous devons continuer à travailler ensemble pour faire en sorte que les leçons tirées de la riposte à cette épidémie renforcent les capacités du pays en matière de préparation aux situations d’urgence sanitaire. »

Joyce, l’épouse de Samuel, a également été touchée par le choléra et a été prise en charge dans l’unité locale de traitement du choléra de leur quartier, Kalingalinga, tandis que Samuel était en convalescence au centre de traitement Heroes. Une semaine après, ils étaient de nouveau réunis. « Lorsque j’ai vu mon épouse, j’étais très heureux parce que nous avions tous les deux survécu à cette épreuve », affirme-t-il. Aujourd’hui, la famille observe des mesures strictes pour se protéger de la maladie, telles que faire bouillir l’eau destinée à la consommation domestique et se laver régulièrement les mains.

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Kafusha Kapema

Communications Officer
World Health Organization Country Office, Zambia
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Collins Boakye-Agyemang

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