Burkina Faso : plus de 5,2 millions d’enfants ciblés par une campagne de vaccination contre la polio

Burkina Faso : plus de 5,2 millions d’enfants ciblés par une campagne de vaccination contre la polio

Kombissiri - Le 10 mai 2024, le Burkina Faso a entamé une campagne de vaccination contre la poliomyélite pour immuniser près de 5 261 916 enfants âgés de 0 à 59 mois dans les 70 districts sanitaires du pays. Prévue pour quatre jours, soit du 10 au 13 mai 2024, la campagne est organisée conformément à la stratégie régionale de réponse à la circulation du virus de la poliomyélite dans notre sous-région. Afin que tous les enfants du pays aient la chance d’être protégés contre le virus de la poliomyélite partout où ils se trouvent, la vaccination s’étendra un jour de plus dans les zones à forts défis sécuritaires.

« Le Burkina Faso a fait d’énormes progrès dans la prévention de la poliomyélite par la vaccination et en matière de lutte contre cette maladie. Cependant, au regard du contexte sécuritaire et humanitaire du pays, il est important de tenir compte du fait que la porosité des frontières facilite la propagation des épidémies, ce que nous tenons à éviter. Il est de ce fait très indiqué de mener ce type de campagnes qui nous permettront de préserver les acquis, avec l’appui des partenaires techniques et financiers », a déclaré le Dr Robert Lucien Kargougou, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique du Burkina Faso, qui a procédé au lancement officiel de la campagne de vaccination le 11 mai 2024 au Centre médical urbain de Kombissiri. 

Cette campagne est également l’occasion d’intensifier la sensibilisation des populations sur l’importance de la vaccination, incontournable pour arriver à l’éradication de la polio dans le pays et la sous-région. Pour plus d’efficacité, la vaccination est synchronisée avec les pays frontaliers du Burkina Faso à savoir la Côte d’Ivoire et le Mali, de même qu’en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.

La poliomyélite est une maladie virale hautement contagieuse qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Un enfant atteint de la polio peut contaminer plus de 200 autres autour de lui et le virus se transmet de personne à personne, principalement par voie féco-orale, l’eau ou les aliments contaminés. La paralysie peut survenir quelques heures après la contamination. Cinq à dix pour cent des personnes contaminées par le virus de poliomyélite meurent lorsque la paralysie concerne les muscles respiratoires. 

« La riposte aux derniers virus de la poliomyélite notifiés au Burkina Faso vient lever les craintes que cette maladie évitable par la vaccination ne prenne de l’ampleur » a déclaré le Dr Coulibaly Seydou Ouaritio, Représentant par intérim de l'OMS au Burkina Faso. « Le contexte sécuritaire et humanitaire ont fragilisé le système de santé, mais chaque goutte de vaccin qui sera administrée durant cette campagne ne fera qu’augmenter les chances de mettre un terme à cette maladie. Nous sommes plus que jamais engagés à soutenir les efforts du pays en faveur de la vaccination contre la polio. Avec cette campagne et celle qui suivra, l’espoir de venir à bout de la polio au Burkina Faso est permis », a-t-il ajouté.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), et les autres partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) au Burkina Faso, à savoir CDC, la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), Gavi, l’Alliance du vaccin et Rotary International, accompagnent le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique pour mener à bien cette riposte vaccinale, moins d’une année après la dernière campagne nationale de vaccination contre la polio au Burkina Faso et la campagne locale de riposte dans la région du Sud-Ouest.

« Tous les efforts déployés par le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et ses partenaires pour mener cette campagne de vaccination contre la poliomyélite seront vains si les vaccinateurs n’ont pas accès aux enfants pour les immuniser et les protéger contre cette maladie invalidante. Les parents et les gardiens d’enfants doivent ouvrir les portes de leurs foyers aux vaccinateurs afin que tous les enfants soient vaccinés », a dit John Agbor, Représentant de l’UNICEF au Burkina Faso.  

L'un des principaux obstacles à l’avènement d’un monde sans poliomyélite est la propagation du variant du poliovirus de type 2. Détecté au Burkina Faso depuis 2019, l’avancée de ce variant peut être stoppée par le nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nOPV2), conçu pour arrêter de manière plus durable les épidémies dues à ce virus.

Avec le soutien des autres partenaires de l’IMEP, l'OMS et l’UNICEF travaillent de concert avec le gouvernement du Burkina Faso pour mettre en place des directives nationales de vaccination, élaborer des plans de déploiement opérationnels, former les travailleurs de la santé, faciliter le déploiement et le stockage des vaccins, dynamiser la communication des risques et l'engagement communautaire, la génération de la demande, le suivi et l'évaluation du processus de bout en bout. Tous ces efforts concourent à administrer des vaccins de qualité aux enfants cibles, partout où ils se trouvent au Burkina Faso.

Note aux rédacteurs

La poliomyélite est une maladie grave qui tue ou paralyse les enfants à vie et qui à ce jour ne dispose d’aucun traitement. La souffrance et le poids de cette maladie peuvent être évités par le simple geste d’administration de gouttes du vaccin polio orale aux enfants, surtout à ceux de moins de 5 ans.
 

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Francine M. TCHOUTA

Spécialiste de la Communication

Bureau de l'OMS au Burkina Faso

Email: tchoutaf [at] who.int (tchoutaf[at]who[dot]int)