Le Bénin a procédé au lancement de son Plan Quinquennal de Prévention et de Contrôle des Infections (PQPCI) le 05 mars 2025 à Parakou. Ce plan ambitieux, qui s’inscrit dans une démarche de transformation du système de santé, vise à réduire les infections associées aux soins (IAS) dans les hôpitaux du pays, un enjeu de santé publique. Une occasion pour sensibiliser également les acteurs clés du secteur de la santé sur son importance et sa mise en œuvre notamment les responsables d’établissements hospitaliers, des autorités universitaires, des membres de sociétés savantes et autres professionnels de santé impliqués dans la prévention et le contrôle des infections. L'OMS et Médecins Sans Vacances ont soutenu l'élaboration de ce plan stratégique. 

Pour le Secrétaire Général du Ministère de la Santé, Dr Ali IMOROU BAH CHABI, a adressé ses remerciements aux acteurs du système sanitaire et aux PTF pour leur soutien constant. Il a rappelé que la mise en œuvre du PQPCI est un processus ambitieux et complexe, qui nécessite une coopération étroite entre toutes les parties prenantes. « Le personnel soignant est au cœur de cette initiative, mais il doit être soutenu par des structures solides et des ressources adéquates pour appliquer les normes de PCI », a-t-il expliqué.

Il a également réaffirmé l’engagement ferme du Gouvernement béninois à garantir des soins de qualité à tous les patients, soulignant que la mise en œuvre du PQPCI est indispensable pour atteindre cet objectif. « Nous avons une vision commune : celle de garantir à chaque Béninois un accès à des soins sûrs et de qualité. »  a-t-il déclaré. 

Une méthodologie participative et une vision commune

Pr Adrian HODONOU, le Président de l’Équipe Technique de Travail du PQPCI a rappelé le processus long et laborieux qui a caractérisé l’élaboration de ce plan stratégique. Selon lui, la rédaction de ce document a été marquée par une approche méthodologique ascendante, prenant en compte les réalités du terrain après un diagnostic approfondi des établissements de santé. « Ce plan est le fruit d’un travail collectif qui a permis de concevoir un outil stratégique adapté aux besoins réels de notre système de santé. » a-t-il expliqué avant d’insister sur le fait que le PQPCI représente un engagement fort des autorités sanitaires et des acteurs du secteur de la santé, visant à promouvoir une culture de la qualité des soins et de la sécurité des patients. Pour lui, ce plan n’est pas un simple document, mais un véritable levier de transformation des pratiques hospitalières. « L’implication active de tous est essentielle pour son succès », a-t-il conclu.

Selon la Direction Général de la Médecine Hospitalière et des Explorations Diagnostiques (DGMHED) l’objectif est d’atteindre, d’ici la fin de la mise en œuvre du plan quinquennal PCI, un taux des infections associées aux soins, inférieur à 2%. Un indicateur fondamental de la qualité des soins dans nos hôpitaux. 

Pour Pr Francis DOSSOU, Directeur Général de la Médecine Hospitalière et des Explorations Diagnostiques a quant à lui mis l’accent sur l’importance capitale de la PCI pour garantir la sécurité des patients et la qualité des soins.

Il a également évoqué les réformes engagées par le gouvernement pour renforcer la qualité des soins et la sécurité des patients. Cependant, il a averti que le PQPCI ne doit pas rester un simple référentiel théorique, mais un outil pratique qui transformera concrètement les pratiques des établissements de santé. « Le succès de ce plan dépend de l’engagement et de la volonté de tous les acteurs de la santé », a-t-il insisté.

La PCI : Un pilier de la résilience du système de santé

Au nom du Représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Justin ARELATAN, chef bureau de l’OMS à Parakou, a rappelé que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité des systèmes de santé mondiaux et renforcé la nécessité d’une approche intégrée et coordonnée en matière de PCI. « Nous devons tous œuvrer à promouvoir et assurer l'application rigoureuse et efficace des mesures d'hygiène de base et complémentaires destinées à prévenir la transmission des infections mais aussi la réalisation d'évaluations régulières des pratiques et l'établissement d'un système de surveillance des infections associées aux soins (IAS). » a déclaré Dr Justin ARELATAN.

Il a également souligné que la PCI ne doit pas être perçue comme une simple norme à appliquer, mais comme un principe fondamental qui doit être intégré dans tous les aspects du système de santé béninois tout en réaffirmant l’engagement de l’OMS à accompagner le Bénin dans la mise en œuvre du PQPCI et à soutenir les efforts visant à améliorer la qualité des soins et à protéger à la fois les patients et les soignants.

Dr Mathieu DOSSOU, le Manager Régional Afrique de l’Ouest de Médecins Sans Vacances (MSV) a exprimé sa reconnaissance envers les autorités béninoises et les acteurs du système de santé pour leurs efforts continus en faveur de l’amélioration des soins de santé. Il a souligné que la réduction des IAS doit se baser sur des données fiables et exploitables, il propose que d’ici cinq ans, le Bénin dispose de données probantes pour évaluer l’impact des actions entreprises et ajuster nos stratégies. « J’en appelle de tous mes vœux, qu’aucune donnée significative, en lien avec la surveillance ne soit occulter afin que d’ici les cinq prochaines années une analyse soit possible de l’effort commun ».

Le lancement du Plan Quinquennal de Prévention et Contrôle des Infections marque un tournant pour le système de santé béninois. Grâce à la collaboration des autorités nationales, des partenaires internationaux et de tous les acteurs de la santé, le Bénin est sur la voie de la réduction significative des infections associées aux soins. Ce plan ambitieux et concret est un gage de l’engagement du pays à améliorer durablement la qualité des soins et à garantir la sécurité des patients dans toutes les structures de santé. Un vrai défi, mais un défi que tous les acteurs sont prêts à relever ensemble pour un avenir plus sain.