Du 12 au 14 Avril 2023, une campagne de dépistage du diabète, de l’HTA, de l’Obésité, ainsi qu’une évaluation du risque cardiovasculaire a été organisée dans 19 communes des départements de l’Atacora, de la Donga (Nord du Bénin) et du Mono (Centre du Bénin). Lors de cette importante campagne de dépistage organisée par le Programme Nationale de Lutte contre les Maladies non transmissibles (PNLMNT) avec l’appui de l’OMS, Plus de 9.000 personnes ont bénéficié d’un dépistage gratuit de l’HTA, du diabète, de l’obésité et plus 1.300.000 personnes ont été sensibilisées sur les facteurs de risques notamment les habitudes alimentaires, l’importance des activités sportives. Cette vaste campagne s’incrit dans le cadre de la mise en œuvre de la l’approche WHOPEN (World Health Organization Package of Essential NCDs a primary care level), un paquet d’interventions essentielles développé par l’OMS pour la prévention et la prise en charge des MNT majeures, dont le diabète au niveau des formations sanitaires périphériques.

Au Benin, les maladies cardiovasculaires demeurent un problème de santé public majeur car elles représentent la principale cause de décès chez l’adulte. La prévalence de l’hypertension artérielle est de 25% et la prévalence de l’hyperglycémie à jeun est de 12%. Ainsi, le pourcentage des adultes béninois n’ayant aucun facteur de risque cardiovasculaire est de seulement 2%.

Depuis 2008, l’OMS apporte son appui aux États Membres y compris le Bénin dans la mise en œuvre du paquet d’interventions essentielles (WHO-PEN) permettant de lutter contre les maladies non transmissibles dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources. Ainsi la mise à disposition du paquet WHOPEN permet de capaciter les centres de santé périphériques à réaliser efficacement le dépistage, le diagnostic, le traitement et la prise en charge intégrés des maladies non transmissibles l’hypertension, du diabète de type 2 et facteurs de risques.

Au Bénin, l’appui de l’OMS à hauteur de 100 millions de FCFA a donc permis de renforcer en Novembre 2022, les capacités de 400 agents de santé dans les formations sanitaires périphériques de l’Atacora, la Donga et le Mono puis de mettre à disposition les intrants nécessaires à la prise en charge intégrée des maladies non transmissibles. Désormais les agents de santé de ces départements sont plus aguerris pour dépister et prendre en charge les cas graves non traitées de l’hypertension artérielle, du diabète de type 2 et autres maladies non transmissibles les plus répandues.

« Grâce à la formation sur l’approche WHOPEN, nous avons eu à comprendre beaucoup de choses et prendre en compte certains aspects de diagnostic des maladies non transmissibles qu’on négligeait auparavant. Et nous avons constaté une nette amélioration des pratiques du centre depuis notre formation sur le WHOPEN. Suite à cette formation, nous sommes à ce jour tout à fait capables de faire un diagnostic plus pointu et mieux prendre en charge les maladies non-transmissibles y compris le HTA, diabète... »

« Désormais lorsque les patients arrivent pour la première fois en consultation, nous avons le reflexe des prendre les constantes et d’initier des discussions afin détecter les facteurs de risque éventuels à travers leur mode de vie et l’environnement du patient. Selon les protocoles thérapeutiques établis nous référons les cas graves vers l’hôpital de zone pour assurer le relais dans la prise en charge du malade » ajouta-t-il.

« Nous sommes 6 personnes ayant bénéficier de la formation sur le paquet paquet d’interventions essentielles sur les maladies non transmissibles WHOPEN au centre de santé communale de Kouandé. Avant la campagne, nous avons passé en revue les modules de formation notamment les algorithmes et de protocoles sur la prise en charge de l’hypertension, du diabète de type 2 et la prise en compte des facteurs de risque afin d’être prêt » a confié Solange Dedji, agent de santé au centre de santé communale de Kouandé (Natitingou) 

Par ailleurs, le bureau pays a appuyé 75 formations sanitaires périphériques dans les 3 départements à travers la mise à disposition de médicaments essentiels et d’intrants médicaux afin que ces établissements soient dotés des outils nécessaires pour assurer la prise en charge des cas graves de maladies non transmissibles.

Un appui qui rejailli positivement sur la population notamment celles vivant dans les zones les plus reculées et les plus défavorisées.

« J’ai été informé par la radio communautaire et le crieur public de la tenue de la campagne. Je suis très satisfait et content d’avoir reçu les services de dépistage gratuitement car je n’ai pas toujours les moyens de rendre dans un centre de santé. Du diagnostic il en est ressorti que j’ai des prédispositions à l’Hypertension artérielle qu’il est donc nécessaire que je puisse adopter une alimentation équilibrée et faire plus de marche. Je compte suivre ces conseils afin que mon état s’améliore et aussi sensibiliser en retour ma famille et tout mon entourage » a déclaré Yarou Emile de 63 ans, enseignant retraité venu se faire dépister à l’hôpital de zone de Kouandé centre.

« Lorsque nous recevons des patients à risque, nous leur prodiguons des conseils sur l’importance de manger des aliments peu sucrés, peu salés, peu gras et l’utilité de faire 30 minutes d’activités sportives quotidiennes » explique Tossy Elisé chef de poste de centre de santé de OROUKAYO à Natitingou.

« Je sais maintenant quels sont les comportements et qui favorise l’hypertension artérielle. Je compte sensibiliser tout mon entourage car on voit souvent des gens qui ont des problèmes de santé comme la paralysie des adultes et la mort subite sans aucune raison préalablement connue. » affirme Balkissou Bokou, une femme de 45 ans ayant bénéficié de la campagne de dépistage au centre de santé de Niarosson dans le département de l’Atacora.

Tout au long du déroulement de la campagne, une équipe d’experts du bureau pays de l’OMS était déployé dans les départements afin d’appuyer les agents de santé des formations sanitaires périphériques afin d’améliorer la qualité des soins standardisés.