Le Burkina Faso désormais membre de l’initiative EOIS et prêt pour améliorer son système de surveillance des maladies
Koudougou, Burkina Faso – M. Zango Rasmané participe à l’atelier de formation des acteurs de l’approche « Une Seule Santé » sur l’initiative dénommée « Intelligence Epidémique à partir d’une source ouverte » (EOIS). C’est la première fois que cet inspecteur des eaux et forêts en service au ministère de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement découvre l’outil EOIS, et il est très enthousiaste : « Je suis heureux d’être là, et je suis pressé de découvrir ce que Freddy va nous montrer », dit-il.
Freddy Kambalé Kavoga est l’un des points focaux de l’initiative EOIS au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Il est expressément venu de Brazzaville pour faciliter les sessions sur le système EIOS, un outil unique en son genre. Freddy et une équipe de EIOS sont au Burkina Faso pour permettre aux acteurs nationaux d’accéder à cette plateforme dont le but recherché est d’identifier et de traiter les menaces sanitaires si tôt et si rapidement qu'elles n'auraient aucun impact sur les vies et les moyens de subsistance.
Ces dix dernières années, le Burkina Faso a été marqué par des flambées de cas de rougeole, de méningite, de fièvre jaune, de cholera, de polio et la Covid 19. Plus d’une cinquantaine de maladies sont sous surveillance dans le cadre du Règlement sanitaire international (RSI 2005). Cet état de fait nécessitait le renforcement du dispositif de surveillance, pour une détection précoce des épidémies au Burkina Faso et une réponse appropriée.
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a organisé l’atelier de renforcement de capacités auquel M. Zango Rasmané a participé. Du 18 au 21 septembre 2023, lui et une quarantaine de participants faisant partie de l’approche « Une Seule Santé » ont pris part à cet atelier. La majorité d’entre eux découvrait l’outil EIOS.
Pour faciliter la compréhension de ce système dont la mission est de sauver des vies et minimiser l'impact des menaces qui pèsent sur la santé, les sociétés et les économies, l’agenda des sessions dispensées au Burkina Faso allie des présentations et des travaux de groupes.
Diverses présentations couvrant les généralités, l’historique et la mise en place du système sont faites. Pour les compléter, des démonstrations d’accès et d’utilisation du système sont proposées par l’équipe de l’OMS à M. Zango Rasmané et ses pairs. L’élaboration d’une feuille de route pour la mise en place de la surveillance des médias à l’aide de l’EOIS est également incluse dans le programme de formation. « Un autre avantage de la plateforme EOIS, c’est qu’elle est un excellent outil de monitoring des médias, ce qui contribue de détecter d’éventuelles rumeurs et de les traiter, un très bon atout dans les contextes des crises sanitaires » explique Freddy Kambalé Kavoga.
Au cours de la semaine qu’a duré la formation, une quarantaine d’acteurs des Directions clés qui contribuent à la surveillance en provenance de six ministères différents ainsi que d’organisations partenaires ont pris part à cette formation. « Toutes les sessions étaient incontestablement importantes pour le technicien que je suis. Cela est d’autant plus vrai quand on sait que ce système permet d’instaurer un cadre d’échange avec des experts de domaines divers, mais complémentaires » indique Zango Rasmané.
L’opérationnalisation du système EIOS devrait permettre au Burkina Faso, à terme, de minimiser les risques, d’améliorer la détection et de soutenir la surveillance des menaces de santé publique. « Dans le contexte de crise sécuritaire et humanitaire auquel le Burkina fait face, il est important que les acteurs du Burkina qui sont formés s’approprient la plateforme OEIS. Cet atelier est donc plus qu’une simple session de renforcement de capacités, c’est une classe », a déclaré Dr Sidwaya Ahmed OUEDRAOGO, point focal national du RSI (2005), représentant le Directeur Général de la Santé Publique lors du lancement.
Au niveau mondial, l’OMS surveille et répond à environ 350 évènements par an dont 100 surviennent dans la région africaine. En cas de menace sanitaire, des informations de santé publique collaboratives, fiables et opportunes permettent une action rapide et fondée sur des données probantes, d’où l’importance du système EIOS. « Cette collaboration fructueuse avec le ministère de la Santé permet de renforcer le système de surveillance du pays, ce qui est un grand avantage » explique Dr Sonia OUEDRAOGO, chargée des urgences sanitaires du bureau de l’OMS au Burkina. « Un grand merci à Freddy et son équipe » a-t-elle tenu à rajouter.
Désormais, M. Zango Rasmané et la quarantaine de bénéficiaires de la formation sont parés pour améliorer le système de surveillance des maladies du Burkina Faso, qui constitue la 103ème communauté mondiale de l’initiative EOIS et le 29ème pays dans la Région africaine. « Cette formation est une opportunité d’exceller dans les activités de surveillance » dit M. Zango Rasmané, qui est prêt à mettre en application les acquis de la formation au service de son pays.
Spécialiste de la Communication
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