Burkina Faso - Pour mettre un terme aux épidémies de méningite, le Burkina Faso a procédé à la finalisation de son plan stratégique de lutte contre la méningite pour la période 2023-2026. C’était au cours d’un atelier de cinq jours pilotés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), suivant les directives de la stratégie mondiale « Vaincre la méningite d’ici 2030 » et les orientations spécifiques à la région africaine de l’OMS.

Entre le 24 et le 28 avril 2023, une trentaine d’acteurs venus des directions centrales du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, du Centre Muraz, du secteur privé, des laboratoires, du ministère de l’action humanitaire, du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, du ministère des Ressources Animales et Halieutiques, du ministère des Finances , du ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation et des organisations de développement et humanitaires étaient réunis à Koudougou, au Burkina Faso. Ces acteurs de profils divers ont mis à profit cette semaine pour dresser la feuille de route sur laquelle le Burkina Faso s’appuiera durant les trois prochaines années pour lutter contre la méningite. L’ouverture des travaux a été présidée par Dr Hamed Sidwaya Ouedraogo, directeur de la Protection de la santé de la population au ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique.

Les épidémies de méningite qui sévissent au Burkina Faso ont eu des effets dévastateurs sur des centaines de vies. Cependant, l’introduction d’un vaccin (MenAfrivac) dans le pays en 2010 a permis de changer la donne. En une décennie, ce vaccin a permis une réduction considérable du nombre de décès causés cette affection : de 14,5% en 2010, l’on est passé à 4,9% en 2022. En dépit des efforts consentis par le gouvernement appuyé par différentes parties prenantes, la maladie tarde encore à être éradiquée dans le pays, qui fait partie de la ceinture de la méningite.

« L’élaboration d’un plan stratégique pour vaincre cette maladie s’inscrit dans la continuité des actions inlassables du gouvernement pour mettre fin à ces épidémies, qui ont déjà causé un nombre élevé de pertes en vies humaines », a affirmé Dr Sonia Ouedraogo, chargée de la réponse aux urgences sanitaires pour le Bureau-pays de l’OMS au Burkina Faso. « Accompagner le gouvernement dans sa démarche pour lutter contre cette maladie est important pour l’OMS, car cette feuille de route permettra de faciliter la prévention et la réponse à cette urgence de santé publique » a-t-elle tenu à rajouter.

D’après le Dr Hamed Sidwaya Ouedraogo, directeur de la Protection de la santé de la population au ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, disposer d’un plan stratégique national était plus que nécessaire pour le Burkina Faso. « Dans un pays qui est confronté à diverses crises humanitaire, sécuritaire et qui a été secoué par la crise sanitaire 2020, il était de bon ton que le pays s’inscrive dans cette vision internationale dont le but est de « Vaincre la méningite d’ici 2030 » a-t-il affirmé.

Pour rappel, la méningite peut être causée par des bactéries, des virus et des champignons. Cette maladie se transmet d’une personne infectée à une autre par des gouttelettes de sécrétions respiratoires, et les taux d’atteinte sont plus élevés chez les enfants de moins de 15 ans. Lorsqu’elle n’est pas traitée, la méningite cause la mort de 70% de patients qui en souffrent. Un retard mental, une déficience auditive et une paralysie des membres sont quelques-unes des séquelles que cette maladie peut entrainer.

« Vaincre la méningite d’ici 2030 » est un projet mondial dont la vision en Afrique s’articule à travers trois objectifs : (1) éliminer les épidémies de méningite bactérienne, (2) réduire le nombre de cas et de décès imputables à la méningite bactérienne à prévention vaccinale, et (3) réduire le handicap et améliorer la qualité de vie après une méningite, toutes causes confondues. L’élaboration du plan stratégique du Burkina Faso a été rendu possible grâce à une coopération technique et financière entre l’OMS et Davycas International.