Centrafrique : contenir la propagation de la mpox grâce aux équipes d’intervention rapide
Bangui – Le premier cas de mpox en République Centrafricaine pour l’épidémie en cours a été identifié à Bimbo, à une vingtaine de kilomètre de Bangui. Bien que la mpox soit endémique en RCA, c’est la première fois que Bangui enregistre une épidémie urbaine de mpox.
Dès sa déclaration le 20 juillet, rapidement un détachement de l’équipe SURGE a été déployé à Bimbo le 23 juillet pour mettre en place la stratégie de riposte. Avec le déploiement de cette équipe, l’accent est mis sur la surveillance, la recherche active des cas et des contacts, et le laboratoire notamment le dépistage et la détection.
« Nous avons été déployés pour intervenir dans le domaine de la surveillance, précisément dans l’investigation autour des cas confirmés. Mais aussi nous avons renforcé les capacités des relais communautaires intervenant dans les communautés affectées en techniques de sensibilisation et de communication des risques », explique le Dr Aubin Ngbeadego-Soukoudoupou, épidémiologiste de terrain et responsable de l’unité de surveillance au sein de l’équipe SURGE de la RCA.
L’équipe SURGE est constituée des intervenants de première ligne qui ont été formés avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans la perspective d’être déployés sur le terrain 48 à 72 heures après la déclaration d’une épidémie. L’objectif de cette équipe d’intervention rapide est de mettre en œuvre les stratégies opérationnelles pour contenir le plus tôt possible une urgence de santé publique.
Dans le cadre de la riposte à l’épidémie de mpox, l’OMS a fourni de kits de prélèvement et de prise en charge ainsi que des équipements pour la prévention et le contrôle des infections (PCI). L’Organisation soutient la formation des travailleurs de la santé notamment sur la prise en charge, et spécialement des lésions cutanées.
L’un des défis majeurs est la mobilisation des ressources pour soutenir les autres districts touchés par l’épidémie. L’accès à certains districts pour des raisons d’insécurité et de voies d’accès demeure également difficile. « Pour garantir la continuité et la gratuité de la prise en charge médicale, l’OMS a ravitaillé les sept districts sanitaires en épidémie active en kit de produits médicaux et logistiques pour le traitement », relève la Dre Cathy Kakema Hebo, Point focal en charge du programme SURGE au bureau de l’OMS en RCA. « Sur les fonds USAID, nous soutenons le Ministère de la santé dans la mise en place du mécanisme de suivi des contacts et la poursuite de la formation des travailleurs de la santé dans les districts sanitaires à risque. »
Les membres de l’équipe SURGE ont aussi aidé à renforcer les actions d’engagement communautaire. « Nos équipes ont sensibilisé les acteurs communautaires, notamment les chefs de quartiers mais aussi les relais communautaires et même le personnel de santé car au début de l’épidémie, tout le monde n’avait pas la notion exacte de la maladie », a déclaré le Dr Moyen Jean Methode, Coordonnateur de l’équipe SURGE. « Tout cela a contribué à la notification des cas et amélioré la prise en charge des patients ».
Lydie Malitovo, agent de santé communautaire à Guitangola dans le district sanitaire de Bimbo, a bénéficié de l’une de ces formations. « Je ne connaissais pas les signes de mpox. On ne nous avait pas formé auparavant sur cette maladie. Souvent dans notre communauté, nous nous focalisons sur les maladies courantes comme le paludisme, les diarrhées et aussi la santé maternelle », explique-t-elle.
En 21 jours de déploiement, l’équipe a pu sensibiliser plus de 40 000 personnes dans les localités de Bangui 2 et de Guitangola dans le district sanitaire de Bimbo. Plus de 200 leaders communautaires ont été impliqués pour informer suffisamment les communautés touchées par la mpox.
« La rencontre avec les membres de SURGE m’a permis de mieux connaître cette maladie. Je mène des visites dans les domiciles de ceux qui étaient isolés à cause de la maladie et qui sont déjà libérés. Mon premier réflexe maintenant, quand je découvre quelqu’un qui présente les signes de la maladie, je lui conseille de s’isoler et j’explique aussi aux parents de ne pas le toucher, puis j’alerte les services de santé », confie Lydie, l’agent de santé communautaire.
Avec l’implication des agents en charge de l’engagement communautaire dans les quartiers du district de Bimbo, 46 cas suspects de mpox ont été orientés vers les formations sanitaires et ont été prélevés pour le diagnostic au laboratoire. A l’issu des tests de dépistage, aucun cas n’a été confirmé positif. Dans le district sanitaire de Bimbo, le dernier cas confirmé remonte au 25 juillet. « Maintenant, nous avons fait des efforts et on ne découvre plus de nouveaux cas dans notre communauté », conclut Lydie.
A la date du 1er octobre, le pays a enregistré 57 cas confirmés de mpox dont un décès. 25 % des cas confirmés ont moins de 4 ans et 75 % moins de 25 ans. L’OMS fournit un appui logistique et assure la coordination des autres partenaires pour une action concertée de la riposte à la mpox. Elle a soutenu le Centre des opérations pour les urgences de santé publique (COUSP) dans l'élaboration du plan de réponse, la mise à jour des directives de la surveillance et la révision des outils d'investigation épidémiologique.
Chargée de communication
Bureau régional pour l'Afrique
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Chargé de communication
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