Deux (2) centrales à oxygène pour sauver des vies dans le sud du Tchad
Depuis l’apparition de la COVID-19, l’oxygène est devenu un dispositif médical essentiel dans la prise en charge de cette maladie, si bien que l’accès à l’oxygène a été un des défis majeurs auxquels les pays d’Afrique ont été confronté.
Au début de la pandémie, le Tchad ne comptait que deux centrales de production d’oxygène, toutes situées dans la capitale Ndjamena, avec une faible capacité de production, face à une demande importante et croissante.
Avec l’appui des partenaires dont l’OMS pour assurer la coordination de la riposte contre la COVID-19, le système de santé du Tchad a fait preuve de résilience en matière d’accessibilité à l’oxygène médical. De cette manière, trois centrales de production d’oxygène sont actuellement opérationnelles à Ndjamena et d’autres sont planifiées par des partenaires.
L’approvisionnement en oxygène médical et la capacité des travailleurs de la santé à assurer l’oxygénothérapie sont cruciaux dans la prise en charge des cas graves de COVID-19 ou de patients en situation de détresse respiratoire.
L’OMS met ainsi à disposition du gouvernement Tchadien, deux centrales de production d’oxygène (l’un à Moundou et l’autre à Bongor) qui vont couvrir les provinces du Mayo Kebbi Est et du Logone Occidentale. Ce dispositif contribue à une meilleure prise en charge des cas sévères de COVID-19 tout en réduisant la mortalité liée au manque d’oxygène. Des infrastructures qui ont été financées à hauteur de 2 millions de dollars, à travers un vaste programme de l’OMS pour rendre l’oxygène médical accessible à tous.
Avant ce dispositif, tous les hôpitaux de la partie sud du Tchad étaient obligés de parcourir de très longues distances (250 à 800 km) pour venir s’approvisionner en oxygène à Ndjamena où il n’y avait qu’une seule centrale de production d’oxygène capable de remplir les bouteilles pour les demandeurs externes.
« A l’hôpital, il y a beaucoup d’infections par voie respiratoire qui nécessitent à tout moment la réanimation, et la disponibilité permanente de l’oxygène facilite la prise en charge de ces patients mais aussi de ceux atteints de COVID-19 », a témoigné le Directeur de l’hôpital de Bongor.
Aujourd’hui, les populations de six (6) provinces de la partie sud du Tchad (sur un total de 23 provinces) sont bénéficiaires de ce projet. Un grand soulagement pour les services de santé de ces six provinces qui disposent désormais d’oxygène à proximité et en quantité suffisante.
Pour le bon fonctionnement de ces deux centrales d’oxygène, l’OMS a veillé à la construction d’infrastructures qui répondent aux normes internationales. Puis chacune des centrales dispose de deux générateurs complets d’oxygène avec une rampe de remplissage des bouteilles à haute pression de 200 bars et chaque site a une capacité de 216 m3 pour 28 bouteilles de 50L ou 144 bouteilles de 10L toutes les 24 heures.
Compte tenu du défi énergétique au Tchad, deux groupes électrogènes de 165 kVA ont été installés sur chaque site des centrales d’oxygène en formant les techniciens des deux sites sur l’utilisation rationnelle et la maintenance préventive avec une disponibilité des pièces de rechange et consommables est assurée pour une durée de 3 ans.
« Les décès liés au manque d’oxygène dans cette partie du pays pourrait désormais être atténuées », a affirmé Dr Edison MAOMBI, conseiller à l’OMS Tchad pour la prise en charge de la COVID-19.