Congo : sensibiliser efficacement la communauté pour se protéger de la mpox

Congo : sensibiliser efficacement la communauté pour se protéger de la mpox

Brazzaville – Le Congo fait partie des 15 pays dans la Région africaine où l’épidémie de la mpox est encore en phase active. Le pays met au cœur de sa stratégie de riposte la communication sur les risques et l’engagement communautaire. A la date du 9 avril, le Congo a enregistré 50 cas confirmés depuis le début de l’épidémie de la mpox et le pays ne compte plus que 5 cas actifs, sans aucun décès.

Quand le Ministère de la santé et de la Population déclarait l’épidémie de mpox en avril 2024, la situation était évolutive et plutôt préoccupante. Organiser la riposte pour contenir rapidement la propagation du virus et protéger les populations était la principale priorité. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a aussitôt soutenu le pays en appuyant le déploiement des experts formés dans le cadre de l’initiative SURGE, qui consiste à renforcer et déployer des équipes d’intervention rapide en cas d’urgence, dans les départements touchés. Ces experts ont contribué à renforcer les capacités des prestataires de soins sur l’investigation des cas confirmés, les prélèvements et le transport sécurisé des échantillons.

L’équipe SURGE a également soutenu le volet sur la communication des risques et l’engagement communautaire (CREC). « La sensibilisation de la population à travers la mobilisation des acteurs communautaires est une approche essentielle pour limiter la propagation de l’épidémie et convaincre les patients de se rendre dans le centre de santé le plus proche dès les premiers symptômes », a déclaré Vinny Joseph Mollitan, spécialiste de la CREC pour le Centre des opérations d'urgence de santé publique (‎COUSP). « Sans cette mobilisation de terrain, nous ne pourrions pas assurer une circulation correcte de l’information et des messages de prévention sur l’ensemble du territoire. Ce qui a contribué à réduire la propagation de la maladie. » 

Les membres de l’équipe SURGE ont formé des acteurs départementaux et communautaires avec pour objectif d’outiller les professionnels de santé et les relais communautaires sur la connaissance de la mpox et les techniques de sensibilisation. 

Au total, 215 professionnels de santé et 84 relais communautaires ont été formés dans les six départements touchés, notamment Brazzaville, Cuvette, Cuvette Ouest, Likouala, Plateaux et Pointe-Noire. Murphy Nzitoukoulou, animateur communautaire dans le district sanitaire de Lumumba au sud du Congo, a suivi cette formation. Depuis il se dévoue à faire passer l’information. « La contamination à la mpox peut provenir de différents animaux. Evitez de manipuler les animaux retrouvés morts, même si c’est votre animal domestique. Faites attention, prenez des mesures d’hygiène », sensibilise-t-il lors d’une causerie débat.  « Nous allons dans les marchés, sur les lieux de grands regroupements pour informer la population sur cette dangereuse maladie. Bien avant, nous avons été formés pour bien transmettre le message. »

L’OMS a soutenu les sessions de formation qui ont permis de diffuser des informations vérifiées sur la maladie et de détailler les mesures préventives à adopter ainsi que les procédures à suivre en cas d'infection. « Le renforcement des capacités des acteurs locaux a permis de les doter d’informations fiables sur la mpox afin qu’ils puissent soutenir la riposte à travers la sensibilisation des communautés », a expliqué le Dr Vincent Dossou Sodjinou, représentant par intérim de l’OMS au Congo. « Le rôle de l’OMS est de soutenir la riposte dans tous les secteurs afin de permettre au pays d’arrêter la propagation du virus. »

En plus de la communication des risques et l’engagement communautaire, l’Organisation, avec l’appui des partenaires dont l’Allemagne, a soutenu le renforcement de capacités des professionnels de santé sur la prise en charge des patients atteints de la mpox et la surveillance épidémiologique, a contribué à améliorer le dispositif de diagnostic et a donné des directives sur la prise en charge à domicile.

La sensibilisation à travers le bouche-à-oreille a été soutenue par la diffusion des supports de communication, des affiches et des messages dans les médias et sur près de 20 plateformes sur les réseaux sociaux. 

Mich, 31 ans, qui habite l’arrondissement de Madibou à Brazzaville, a une bonne connaissance de la mpox, grâce aux différentes séances de sensibilisation qu’elle a suivies.  « Au départ, nous ne croyions pas à l’existence de la mpox. Mais lorsque les agents de santé et les relais communautaires sont passés, nous avons compris que non seulement la mpox existe, mais qu’il faut aussi que nous prenions des dispositions pour nous protéger », a-t-elle indiqué. 

Grâce à la CREC, la prise de conscience est désormais globale et l’information sur la mpox se relaye systématiquement. Les populations étant les premières concernées par leur santé et leur bien-être, l’engagement communautaire figure parmi les recommandations permanentes de l'OMS pour lutter efficacement contre les épidémies et promouvoir les mesures clés de santé publique. 

Dans le district de Lumumba, Murphy se dévoue pour mettre sa communauté à l’abri des maladies. « Je vais continuer à sensibiliser la population sur la mpox mais aussi sur d’autres maladies. Notre santé est entre nos mains et les bonnes pratiques nous éloignent des maladies », assure-t-il.

 

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Kayi Lawson

Chargée de communication 
Bureau régional pour l'Afrique
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Mohamed Diawara
Chargé de communication
OMS Congo
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