Côte d'Ivoire : les radios communautaires, pilier de la lutte contre la mpox

Côte d'Ivoire : les radios communautaires, pilier de la lutte contre la mpox

Abidjan – Edwige, 32 ans, mère de deux enfants, est une fidèle auditrice de la radio mère-enfant de Lakota, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Chaque matin, avant de se rendre à son magasin de produits cosmétiques, elle suit attentivement les émissions matinales. C’est là qu’elle a entendu parler de la mpox pour la première fois. « Au début, je pensais que c'était la varicelle ou même l’autre maladie qui se caractérise par des œdèmes sur la peau des bébés et qu’on appelle en dioula "pouè pouè" », se souvient-elle. 

Les radios surtout celles de proximité, qui proposent des émissions en langue locale, jouent un rôle central dans la diffusion de l’information. Elles permettent de toucher un plus grand nombre de personnes et sont très prisées pour véhiculer des messages de promotion de santé et de bonnes pratiques. 

La Radio mère-enfant de Lakota, que suit quotidiennement Edwige, fait partie du réseau ivoirien des radios communautaires dénommé « Radio Santé » qui regroupe 350 stations radios de la sous-région ouest africaine dont plus de la moitié est basée en Côte d’Ivoire. Lancée en 2020 pendant la pandémie de COVID-19 avec l’appui principal de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la plateforme Radio Santé est devenue un canal privilégié pour diffuser des informations fiables et vérifiées en matière de santé. Elle regroupe près de 1000 journalistes et spécialistes en communication.

La plateforme Radio santé est un outil interactif et accessible pour mobiliser les communautés autour des questions de santé, partout sur le territoire ivoirien et au-delà de ses frontières. Les autorités sanitaires utilisent Radio santé pour lutter contre les rumeurs et la désinformation et pour renforcer l’engagement communautaire, essentiel pour limiter la propagation des maladies comme la mpox. 

« Grâce au travail de sensibilisation et d’engagement communautaire, appuyé par la plateforme Radio santé, nous avons pu faire parvenir les bonnes informations aux populations sur la mpox », relève Kouadio Allé Paul, Directeur de la communication et des relations publiques du Ministère de la santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle. 

La plateforme Radio santé, à travers les radios membres, contribue à la lutte contre la désinformation assurant ainsi une meilleure compréhension de la maladie de mpox. « Les animatrices mettent l’accent sur le fait qu’il peut avoir de confusion entre la mpox et la varicelle à cause des éruptions cutanées. Elles insistent sur la nécessité de se rendre rapidement au centre de santé dès les premiers symptômes », témoigne l’Auditrice Edwige. « Je ne fais pas confiance aux informations de la rue. La radio Mère-Enfant donne des informations fiables qui m’aident à rester en bonne santé. »

Le 15 août, après la déclaration de la mpox comme urgence de santé publique de portée internationale par l’OMS, Radio santé a consacré son 48e numéro du webinaire, « Talk santé » à la mpox, avec comme orateur principal le Dr Raphaël Amani, médecin épidémiologiste à l’Institut national de l’hygiène publique (INHP). Plus de 600 journalistes, animateurs radios et communicants ivoiriens et 52 de leurs confrères de l’Afrique de l’Ouest y ont pris part. 

A la suite de ce webinaire, 185 radios de proximité ivoiriennes ont diffusé près de 400 fois des messages clés sur la mpox. Plus de 50 émissions ont été produites et diffusées dans 8 pays africains que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger, Sénégal, le Tchad et le Togo. Depuis trois Talk santé ont été organisés sur la mpox. Le Talk santé permet aux journalistes et animateurs d’émissions d’échanger avec un expert et de recevoir des informations pertinentes sur un sujet de santé précis. 

Nelly Daly, Rédactrice en Chef à Adjamé Fm et membre du réseau « Radio Santé », participe à ces émissions. « Nous sensibilisons la population à la réalité de cette maladie grâce aux interventions de spécialistes fournies par Radio Santé », explique-t-elle. « Il s’agit là d’une solution pour réfuter les fausses informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux. »

De juin 2024 au 26 janvier 2025, la Côte d’ivoire a rapporté 109 cas de mpox et un décès. Dans le cadre de la riposte à l’épidémie de mpox dans le pays, l’OMS a soutenu chaque pilier de la réponse. De la surveillance épidémiologique, à la formation des intervenants de première ligne, en passant par la détection des cas, la prise en charge, et la communication sur le risque et l’engagement communautaire.

L'Organisation a formé les acteurs des médias et équipé certaines radios d'enregistreurs et d'ordinateurs. Elle fournit régulièrement des informations fiables et met des experts à la disposition des médias. De plus, près de 400 communicants ont été déployés dans les 113 districts sanitaires du pays pour accompagner les professionnels de santé dans la diffusion d'informations fiables. Leur rôle consiste à assister les personnes ressources, notamment des infirmiers, médecins, pharmaciens et sage-femmes, pour animer des émissions sur les radios de proximité.

« Faire appel aux experts pour échanger sur la mpox permet de donner des informations vérifiées, de couper court aux rumeurs et de limiter la propagation des fausses informations », a déclaré Souleymane Kone, chargé de la communication au bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire. « Les efforts déployés par la Côte d’Ivoire dans la riposte portent des fruits. Le pays pourra bientôt déclarée la fin de l’épidémie de mpox. Il y a de l'espoir. »

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N'TAKPÉ Yavo Edmond

Communication Officer (Media)
Mobile : 00225 07 57 06 07 65
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Kayi Lawson

Chargée de communication 
Bureau régional pour l'Afrique
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