Maseru ‒ Mampotseng Letuka, mère de huit enfants vivant dans le village de Koali, district de Berea au nord du Lesotho, a passé sa vie à améliorer la santé de sa communauté. Depuis 16 ans, elle assure le suivi des cas de VIH et de tuberculose pour s’assurer que les patients respectent les traitements prescrits et elle répond aux besoins sanitaires des femmes et des enfants de son village. Depuis quelques années, Mampotseng fait la promotion du vaccin contre le virus du papillome humain, qui protège les adolescentes et les jeunes femmes contre le virus à l’origine de la plupart des cancers du col de l’utérus.
« Nous avons été sensibilisés au cancer du col de l’utérus pendant un certain temps. Nous savions qu’il s’agit d’une maladie dangereuse pour les femmes. Heureusement, aucun cas n’a été notifié dans notre village », explique Mampotseng. « Cependant, une femme d’un village voisin suit en ce moment un traitement. Elle prend ses médicaments et se porte bien. »
Mampotseng déclare qu’elle s’est donnée pour « responsabilité absolue » de sensibiliser les filles âgées de neuf à 14 ans aux avantages de la vaccination contre le virus du papillome humain. Elle se rend dans les ménages pour expliquer les dangers liés à la maladie et exhorter les parents à protéger leurs filles en les faisant vacciner lorsqu’elles remplissent les conditions requises. Grâce à sa détermination, la plupart des parents ont accepté et emmené leurs filles sur la place du village pour qu’elles se fassent vacciner.
Grâce aux efforts de collaboration entre le Ministère de la santé du Lesotho, l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et Gavi, l’Alliance du vaccin, plus de 139 000 filles du Lesotho âgées de neuf à 14 ans ont été vaccinées contre le virus du papillome humain depuis le lancement de la dernière campagne en 2022. Le cancer du col de l’utérus touche un très grand nombre de femmes au Lesotho, avec près de 541 femmes diagnostiquées et 362 décès notifiés par an.
La couverture nationale de 93 % obtenue lors de la dernière campagne de vaccination contre le virus du papillome humain dépasse la cible initiale de 90 % et dépasse le seuil de 91 % atteint lors d’une campagne précédente qui avait été interrompue du fait des contraintes financières. Ces efforts de vaccination s’inscrivent dans le cadre d’une approche globale visant à atteindre les cibles énoncées dans la Stratégie mondiale de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus d’ici à 2030.
Quant à Mampotseng, elle est « ravie » de voir ce qui est en train de se produire. « Je suis très heureuse de voir le fruit de mon travail, qui est de faire vacciner le maximum de filles possible. Je suis très heureuse et satisfaite de voir qu’un grand nombre d’entre elles sont vaccinées contre le virus du papillome humain », dit-elle.