Les traceurs des contacts et les équipes villageoises de santé contre Ebola en Ouganda

Les traceurs des contacts et les équipes villageoises de santé contre Ebola en Ouganda

Madudu, Ouganda - À la suite de la déclaration de l'épidémie d'Ebola en Ouganda, le 20 septembre, Nyangoma Kirrungi, une assistante médicale, a été déployée en première ligne de la riposte du pays. Jour après jour, elle a travaillé comme agent de suivi des contacts dans le sous-comté de Madudu, l'une des zones touchées par l'épidémie. 

Avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de ses partenaires, le Ministère ougandais de la santé a formé et déployé environ 300 enquêteurs comme Nyangoma Kirrungi, qui ont joué un rôle essentiel dans les efforts fournis par le pays pour enrayer la propagation de la maladie.

Membre d'une équipe de deux personnes, Nyangoma Kirrungi a suivi en moyenne 40 contacts par jour. « Je travaille en étroite collaboration avec l'unité d'investigation », explique-t-elle. « Une fois qu'ils ont enregistré un cas confirmé d'Ebola, mon équipe et moi-même nous nous rendons sur le terrain pour suivre les contacts du patient afin de nous assurer qu'ils ne présentent aucun symptôme. Ensuite nous restons en alerte pour identifier et signaler les symptômes qu’ils pourraient développer. »

Selon le Dr Bernard Logouomo, responsable de l'équipe de surveillance du Ministère de la santé dans le district de Mubende, une autre partie du pays affectée par Ebola, la recherche des contacts est essentielle pour mettre fin à l'épidémie. « Lorsque la communauté participe à la riposte et que les contacts sont identifiés, il devient plus facile de contenir la maladie », dit-il.

Les personnes chargées de la recherche et du suivi des contacts utilisent un questionnaire conçu pour vérifier si un contact présente des symptômes d'Ebola. Chaque agent de suivi des contacts travaille avec un maximum de 10 membres d’équipe villageoise de santé, qui sont des volontaires formés à la surveillance des maladies. Recrutées au sein des communautés, les équipes villageoises de santé aident à instaurer la confiance et à surmonter les craintes.

Outre le déploiement d’agents de suivi des contacts, deux numéros verts ont été créés pour que les gens puissent signaler les cas suspects. Les enquêteurs suivent une liste de questions destinées à évaluer la nécessité d'envoyer une ambulance ou un professionnel de la santé. Une fois qu'un cas est confirmé, une équipe d'investigation établit une liste des contacts, en fonction de l'endroit où le patient est susceptible d'avoir été infecté et des personnes qu'il a pu rencontrer par la suite.

Une fois les contacts localisés et examinés, les équipes villageoises de santé prennent le relais pour les suivre et notifier d'éventuels symptômes pendant 21 jours, qui correspondent à la période d'incubation d'Ebola. Au-delà de cet important rôle de soutien, ces équipes apportent également une aide précieuse en matière de sensibilisation à la maladie au sein de leurs communautés. Depuis le début de l'épidémie, le Ministère de la santé a formé plus de 1200 membres d'équipes villageoises de santé, avec le soutien de l'OMS et de ses partenaires.

Avec seulement 25 % des contacts suivis quotidiennement dans les premiers jours de l'épidémie, la recherche des contacts s'est rapidement améliorée. À la mi-octobre, près de 94 % des 552 contacts avaient été vus et suivis chaque jour et ce pendant 21 jours.

Lydia Nasamba, commerçante et habitante de Madudu, est membre d'une équipe de santé locale du village depuis plus de huit ans. « Tous les jours à 15 heures, je me rends à la station de radio communautaire du sous-comté, où je sensibilise les gens à Ebola, à ses symptômes, aux mesures préventives et à la manière de signaler les cas », explique-t-elle. « Après cela, je rends visite aux contacts identifiés dans ma communauté pour vérifier leur état de santé. »

Bien que la contribution de personnes comme Nyangoma Kirrungi et Lydia Nasamba a été un élément essentiel de la riposte de l'Ouganda à Ebola, elles ont été confrontées à de nombreux défis quotidiens, notamment le manque d'équipements de protection individuelle et de moyens de transport fiables. Les agents de suivi des contacts font souvent face à la crainte des membres de la communauté d'être stigmatisés ou isolés dans un établissement de santé, ce qui met en danger les moyens de subsistance des personnes. Il arrive également que les contacts ne soient pas chez eux lorsque les agents de suivi leur rendent visite, ce qui complique leur suivi quotidien. 

Avec le soutien supplémentaire de l'Agence des États-Unis pour le développement international et du Gouvernement norvégien, l'OMS a fourni quatre kits Ebola à l'hôpital régional de Mubende, déployé et réaffecté 108 agents techniques pour aider à la gestion des cas, à la communication sur les risques, à l'engagement communautaire et aux tests de laboratoire.

De retour sur le terrain à Madudu, Nyangoma Kirrungi reste concentrée sur sa mission. « Depuis que je participe à la riposte au virus Ebola, je me dis que je sauve des vies. Je suis convaincu que si tous les contacts sont identifiés et traités, la maladie disparaîtra », dit-elle. « C'est ce qui me motive chaque jour. »

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Elise Tcheutchoua Yonkeu

Communications Officer
WHO Uganda
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Natalie Ridgard

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Chargée de relations avec les média
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