Sur demande du Ministère de la santé des Comores, une mission d’appui technique du bureau régional de l’OMS pour l’Afrique en collaboration avec le Bureau OMS pays a été menée du 01 au 12 juillet 2019. L’objectif portait sur l’évaluation de la mise en œuvre des directives sur la gestion de la tuberculose, y compris les cas multi résistants. La mission devait entre autres apprécier le niveau de mise en œuvre des recommandations formulées lors de la précédente mission similaire effectuée en 2016. 

Au cours de la mission, des discussions stratégiques ont été menées entre le Dr Aboubacar Said Anli, Directeur Général de la Santé et le Dr Serge BISUTA FUEZA, consultant de l’OMS, accompagné par le Point Focal de la Tuberculose au Bureau de l’OMS pays et le Coordinateur National du Programme. Les échanges ont porté prioritairement sur les objectifs de la mission et un plaidoyer pour le renforcement de l'engagement des autorités à mettre fin à la tuberculose. 

Au niveau du Bureau de l’OMS, le recadrage des termes de référence de la mission et les recommandations importantes à retenir de ces douze jours de mission ont été largement discutés avec le Dr Diarra Abdoulaye, Représentant par intérim et la Chargée des Affaires courantes (OIC), pour plus d’efficience dans la sensibilisation pour la prévention, la surveillance, le diagnostic et le traitement des cas avec l’implication effective des districts de santé. 

Des visites ont été effectuées dans les centres de traitement des cas de tuberculose qui assurent également la gestion de la TB-MR à l’Hôpital National de référence et au Centre de Santé de la région de Mitsamiouli au niveau de la Grande Comore. Séances tenantes, des orientations ont été échangés avec les personnes ressources concernées pour l’amélioration de la qualité de détection, l’augmentation du nombre de cas suspects, la gestion de la tuberculose pharmaco résistante, l’amélioration de l’organisation du travail du laboratoire par l’usage rationnel du GenExpert en première ligne et le système de référence.

Avec l’équipe Centrale du programme national de lutte contre la tuberculose, plusieurs séances de travail ont été menées pour une meilleure appropriation des Indicateurs End TB/Top 10 (9-10), une analyse approfondie des données épidémiologique de la tuberculose des cinq dernières années et une revue des recommandations issues de la mission organisée en 2016.

Avec la Direction Nationale de lutte contre le SIDA les échanges ont porté beaucoup plus sur la gestion des patients  coinfectés VIH – Tuberculose. Dans ce cadre, au moins une réunion conjointe de coordination avec les deux 

programmes est organisée pour échanger sur les activités communes à mener au bénéfice des populations clés notamment les détenus des prisons des trois îles, la prise en charge des cas de tuberculose, l’apport alimentaire aux malades et  les défis qui se présentent afin de proposer les solutions communes aux insuffisances identifiées.

Des téléconférences structurées ont été organisées avec les responsables chargés de la lutte contre la tuberculose,  basés au niveau des deux autres îles, Anjouan et Mohéli, pour apprécier l’organisation de la gestion des cas de tuberculose au niveau de tout le pays.

Sur la base de l’analyse des données épidémiologiques, il a été constaté que le programme enregistre un taux de guérison satisfaisant qui avoisine 95% de manière continue mais  le nombre de cas détectés depuis plusieurs années tourne autour de 150 avec des variations d’une année à une autre. Ces cas sont largement inférieurs aux 250 attendus par an.

Les principales recommandations formulées à la fin de la mission portent entre autres sur la nécessité de mettre à jour, dans les meilleurs délais, les outils de travail. Il s’agit notamment du Guide de prise en charge des cas de tuberculose pour y inscrire le traitement des cas de tuberculose multirésistant conformément aux nouvelles orientations de l’OMS, les registres et les fiches de rapport des données du programme pour mieux renseigner les indicateurs End TB/Top 10 (9-10).

Une recommandation pratique relative à l’harmonisation et l’information de la durée de la toux a été mentionnée. Une semaine pourrait suffire, en tenant compte des signes présentés par le patient. Cette dernière recommandation avec  l’usage du GenEpert pour le diagnostic en première ligne permettrait d’augmenter le nombre de cas suspects au niveau du pays, ainsi mettre le plus rapidement possible les patients confirmés sous traitement et réduire conséquemment la chaine de transmission de la tuberculose aux Comores.