Une vaccinatrice d’Ebola franchit les obstacles pour sauver des vies
« Dès mon arrivée, ma mission était de sauver des vies. J'en suis fière », a déclaré Dr Aissatou Bah, membre de l'équipe de vaccination contre le virus Ebola de l'Organisation mondiale de la Santé à Beni, une ville du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Elle a sillonné cette partie de la RDC, de Beni aux confins de la province du Nord-Kivu, se rendant dans certaines des communautés les plus reculées pour identifier les personnes qui auraient pu être en contact avec un patient d’Ebola et vacciner les résidents.
Dr Bah, originaire de la Guinée, est impliquée dans la riposte à Ebola en RDC depuis plus d'un an. Elle et son équipe ont passé huit mois à effectuer la vaccination en anneau des personnes à haut risque d'Ebola. « Avec Ebola, il n'y a pas une minute à perdre », dit-elle, soulignant également les obstacles. « Il y avait toujours deux problèmes que nous devions gérer : la sécurité et la résistance de la communauté. »
Elle se souvient particulièrement d’un incident. L'équipe était partie de Beni pour le village d'Oicha, une zone sensible à une trentaine de kilomètres. Il y avait eu deux cas confirmés d'Ebola dans le village et il y avait des contacts connus pour être à haut risque. En chemin, le groupe a été pris en embuscade, mais a réussi à s'en sortir indemne.
« Tout le monde était stressé. Mais nous devions rester calmes. Nous savions que nous devions atteindre notre objectif », explique Dr Bah. L'équipe a réussi à vacciner 169 personnes et a regagné Beni en toute sécurité.
En plus de faire face à l'insécurité, travailler pour obtenir l'acceptation de la communauté est également essentiel à la riposte à Ebola. Avant qu'une campagne de vaccination ne puisse commencer, une équipe d'engagement communautaire se rend au village pour expliquer aux habitants ce qu'est Ebola, comment éviter d'être infecté et ce que la vaccination implique.
« Nous leur expliquons que si vous êtes en contact direct avec une personne atteinte d'Ebola, si vous avez lavé leurs vêtements par exemple, vous êtes à haut risque, et c'est pourquoi nous voulons vous vacciner pour que vous ne tombiez pas malade », explique Dr Bah.
Au fil du temps, alors que les vaccinateurs fournissaient plus d'informations et répondaient aux questions des gens, ils ont constaté que les résidents acceptaient mieux la vaccination. Cela a également aidé que certains membres de l'équipe aient assimilé la langue locale pour parler avec les gens.
À mesure que l'épidémie évoluait et avec le problème de la réticence de la communauté, une meilleure compréhension du contexte s’avérait nécessaire. L'équipe a donc commencé à former la population locale dans les endroits qu'elle visitait. Alors que de plus en plus de locaux ont commencé à effectuer les vaccinations, la tâche consistant à assurer la protection de la communauté a été progressivement confiée à des homologues locaux.
Une fois que le besoin de vaccination à Beni et dans la région environnante a été réduit, Dr Bah a pris en charge la gestion des archives de vaccination. Maintenant basée à Beni, elle se souvient à quel point une attaque contre l'hôtel dans lequel elle et d'autres membres de l'équipe d'intervention séjournaient était déstabilisante.
« Après l'attaque, en raison de l'insécurité et du stress, de nombreuses personnes sont rentrées chez elles. Mais pour moi, être à Beni a été l'occasion de venir contribuer à sauver des vies. Et toutes les personnes impliquées ont fait le travail pour aller jusqu'au bout. Je peux dire que cette expérience m'a vraiment éduquée. J'ai beaucoup appris. »
Le soutien de l’OMS à la riposte à l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo est financé par de généreux dons de la Banque africaine de développement, de la Fondation Bill et Melinda Gates, l'Office humanitaire de la Communauté Européenne (ECHO), l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), la Fondation Paul Allen, le Département pour le développement international (DFID) du Royaume-Uni, le Fonds central des Nations Unies pour les interventions d'urgence (CERF), l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Bureau de l'USAID spécialisé dans l'aide aux victimes de catastrophes a l’étranger (OFDA), le Wellcome Trust, la Banque mondiale et les gouvernements du Canada, de la Chine, du Danemark, de l'Allemagne, de l'Irlande, de l'Italie, de la République de Corée, du Luxembourg, de la Norvège et de la Suède.