Le Burundi célèbre la Journée Mondiale de la Tuberculose, édition 2019

Le Burundi célèbre la Journée Mondiale de la Tuberculose, édition 2019

Le Burundi s’est joint à la communauté mondiale dans la célébration de la Journée Mondiale de lutte contre la Tuberculose, édition 2019. Reporté pour des raisons pratiques, les activités et cérémonies ont été une occasion pour lancer un appel au aux communautés affectées, aux organisations de la société civile, aux prestataires de soins de santé, aux partenaires nationaux et internationaux, à unir leurs forces et intensifier la lutte, avec un accent particulier sur la prévention. 

Conduite sous la houlette du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, il a été organisé une série d’activités de communication et de plaidoyer pour marquer l’occasion et accentuer les appels à la synergie pour lutter efficacement contre la Tuberculose au Burundi. Des messages conjoints MSPLS – OMS ont notamment été retransmis sur les ondes nationales, notamment en date du 24 mars, date officielle de la Journée mondiale de la Lutte contre la Tuberculose. En alignement avec le thème de l’année qui est « Il est temps d’agir ! Il est temps de mettre fin à la tuberculose! », les activités ont permis encore une fois d’insister sur le fait qu’il est urgent d’agir pour honorer les engagements pris par les dirigeants mondiaux en septembre 2018, lors de la première Réunion de haut niveau des Nations Unies consacré notamment à la Tuberculose.

Dans sa lecture du message de la Directrice Régionale de l’OMS pour la Région africaine, retransmise sur la Radio-Télévision Nationale du Burundi, le Docteur Walter Kazadi Mulombo, Représentant de l'OMS au Burundi a rappelé qu’en vue de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030, l’accès universel aux nouveaux tests doit être assuré, pour permettre de diagnostiquer les cas de tuberculose de manière précoce. Il a aussi recommandé d’adopter les nouveaux médicaments et les combinaisons thérapeutiques recommandées par l’OMS, pour traiter la tuberculose qui devient de plus en plus résistante aux médicaments usuels.
Près de 8000 personnes attrapent la tuberculose chaque année au Burundi ; d'où la nécessité d'arrêter des stratégies efficaces pour mettre fin à cette maladie.

Lors de l’atelier de réflexion sur la problématique de la tuberculose médias organisé le 3 avril par le MSPLS avec l’appui de l’OMS, le Dr. Hermenegilde Nzimenya, Directeur du Programme National Intégré de Lutte contre la Tuberculose a rappelé que la Tuberculose reste toujours une réalité au Burundi, et qu’à l’instar des autres pays, le Burundi fait face à l’émergence des formes de résistance aux molécules majeures de première ligne. D’après les chiffres du PNILT, 7202 cas ont été dépistés en 2018, contre 2317 cas en 1985 ; ce qui représente plus d’un triplement du nombre de cas dépistés dans cette période.

Cette augmentation flagrante a un impact socio-économique négatif pour un pays en voie de développement comme le Burundi, notamment à cause de l’augmentation de l’absentéisme pour cause de maladie, les décès précoces de travailleurs compétents, et bien d’autres. Le Directeur du PNLP a encore une fois recommandé un plaidoyer pour relever le niveau d’investissement actuel dans les soins et la prévention de la tuberculose, afin de diversifier les partenaires de lutte contre la tuberculose au Burundi. Le nouveau partenariat devrait aussi inclure les organisations de la société civile et les formations sanitaires.

Le Dr. Denise Nkezimana, déléguée de l’OMS Burundi, a quant à elle mis l’accent sur la situation de la Tuberculose à travers le monde, et le besoin de maintenir les efforts afin d’apporter une solution efficace contre ce fléau. En 2017, On estimait à 10 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose (incidents) dans le monde. 1,6 million de personnes sont mortes de tuberculose, dont 0,3 million parmi les personnes séropositives. Elle a expliqué aux participants la nécessité d’une approche multisectorielle dans la lutte contre la Tuberculose car en effet les facteurs ou déterminants de la tuberculose les plus importants qui sont notamment la pauvreté, et les mauvaises conditions de vie et de travail ne peuvent pas être gérées par le seul secteur de la santé. Les maladies et autres affections transmissibles et non transmissibles sont aussi pointées du doigt car elles augmentent le risque pour un individu de contracter la tuberculose.  Il s’agit du VIH/sida et d’autres affections comme le diabète, la silicose, le tabagisme, la sous-alimentation, l’usage nocif de l’alcool et l’abus d’autres substances.

D’où donc la nécessité d’une approche concertée pour prévenir contre la tuberculose ou minimiser le risque de contraction. Des mesures sont nécessaires non seulement dans le secteur de la santé à travers entre autres la réalisation de la couverture sanitaire universelle, ainsi que la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles qui sont des facteurs de risque majeurs de la tuberculose. La lutte concerne aussi dans d’autres secteurs de développement, notamment pour  la réduction de la pauvreté, l’amélioration de la sécurité sanitaire, ainsi que dans la provision de meilleures conditions de vie et de travail.

La célébration publique a eu lieu le 5 avril dans la localité de Mivo, à quelques 12 kilomètre au Sud de la ville de Ngozi dans le Nord du Burundi. Les autorités de différents niveaux, en compagnie des délégués des partenaires du pays dans la lutte contre la Tuberculose, se sont joint à la communauté de la localité, pour rappeler l’importance de continuer la lutte. A travers les chants, les danses, les sketches et les témoignages d’anciens malades, la population a été appelé, à maintenir la communauté saine, notamment à travers des actions de vigilance à l’égard des cas suspects et de sensibilisation des pairs à recourir aux prestataires des soins de santé habilités en cas de suspicion d’un cas potentiels de la maladie, car la Tuberculose reste une maladie curable une fois prise en charge à temps.

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Dr. Denise NKEZIMANA
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