14ième Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme au Bénin : Le Bénin s’engage pour un monde « Zéro Palu »
Le 25 Avril de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme. Pour le compte de la 14ième édition, c’est la commune d’Avrankou dans le département de l’Ouémé qui a été choisie pour abriter le lancement officiel sous le thème retenu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) « Zéro palu ! Tirer un trait sur le paludisme ».
Cette journée vise à renforcer le plaidoyer et la mobilisation sociale autour des stratégies de lutte contre le paludisme. En effet, le continent africain représente le continent le plus touché par le paludisme avec 80% des décès qui surviennent dans 15 pays localisés en Afrique subsaharienne y compris le Bénin.
Une situation qui inquiète M. Sènan Gabriel GANHOUTODE, le Maire de la Commune d’Avrankou, une zone à charge élevée du Paludisme. « Il n’est de secret que le Paludisme constitue la première cause de mortalité au sein de la commune d’Avrankou et concerne essentiellement les enfants de zéro à 5 ans qui contractent les formes anémique ou hémolytique de la maladie » explique-t-il.
« Ces formes graves nécessitent de meilleures conditions de prise en charge qui ne sont disponibles qu’au Centre Hospitalier Universitaire Départemental de l'Ouémé (CHDO) situé à une vingtaine de kilomètres de la Commune d’Avrankou. De ce fait, les évacuations de la zone sanitaire 3A (Adjarra, Akpro-Missérété et Avrankou) vers le CHDO sont souvent fatales aux patients » a rappelé M. Sènan Gabriel GANHOUTODE avant de plaider pour la construction d’un Hôpital de Zone au profit de la Zone Sanitaire 3A..
Par ailleurs, les défis comportementaux et la mobilisation sociale sur les questions d’hygiène et d’assainissement du cadre de vie restent d’actualité. « Il est important d’impliquer des relais communautaires dans la sensibilisation contre les pratiques qui favorisent le développement des gîtes larvaires et par conséquent arrêter la multiplication des anophèles vecteurs du paludisme » tel est le vœu du Maire de la Commune d’Avrankou.
« Le Paludisme reste une maladie liée aux comportements humains et la prise de conscience doit être collective afin que nous puissions tendre vers l’objectif « zéro Palu » pour un monde dans lequel, personne ne meurt du paludisme » a renchéri le Pr Aurore OGOUYEMI HOUNTO, Coordinatrice du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du Bénin. C’est pourquoi il est crucial repenser la lutte contre le paludisme en offrant une place de choix à la communication pour un changement de comportement tout en exhortant toutes les parties prenantes à prendre les responsabilités qui sont les leurs à travers leur engagement dans la riposte face au paludisme.
Il faut rappeler que le PNLP et ses partenaires ont lancé le 17 Novembre 2020, la double initiative « Zéro Palu, Je m’engage » et « Zéro Palu, les entreprises s’engagent » qui reposent sur trois piliers à savoir : (i) l’engagement politique, (ii) l’engagement du secteur privé et (iii) l’engagement communautaire qui requiert l’adhésion sociale à la stratégie nationale de lutte contre la maladie. Une table ronde des entreprises du secteur privé a été également organisée en Mars 2021 afin de redynamiser la mobilisation domestique des ressources au profit de la riposte face au Paludisme au Bénin.
« Bien que le gouvernement et ses partenaires aient consenti des efforts pour l’élimination du paludisme au niveau national, il est important que la communauté béninoise se mobilise afin de soutenir ces actions. Ceci à travers l’adhésion aux programmes éducatifs, de sensibilisation à grande échelle des communautés en leur apportant des informations essentielles sur le paludisme. » a déclaré le représentant du Préfet du département de l’Ouémé, Joachim APITHY VIGNON empêché.
Pour sa part, Dr Enagnon Pétas AKOGBETO, Directeur de Cabinet du Ministère de la Santé a salué l’engagement de l’OMS et des autres partenaires avant de faire le point sur les progrès significatifs réalisés au cours de l’année 2020 à savoir : (i) l’organisation de la campagne de distribution gratuite des MIILD en 2020 au cours de laquelle 7 652 166 ont été distribuées aux ménages pour une couverture de 94.16 %, (ii) l’organisation de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) dans quatre zones sanitaires de l’Alibori et de l’Atacora chez les enfants de moins cinq ans qui a permis de protéger 95% de cette cible contre les formes graves du paludisme au cours de la période de forte endémicité palustre, (iii) la campagne de Pulvérisation Intra-domiciliaire PID dans cinq communes des départements de l’Alibori et de la Donga et (iv) l’acquisition des intrants de lutte contre le paludisme dont les Combinaisons Thérapeutiques à base de dérivés d’artémisinine (CTA), les Tests de Diagnostic Rapide (TDR) et l’artésunate injectable.
Le Directeur de Cabinet du Ministère de la Santé, a également exprimé au nom du gouvernement ses remerciements aux partenaires techniques et financiers pour leur engagement avant de lancer officiellement la 14ème édition de la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme et la quinzaine de mobilisation sociale prévue à cet effet.
« Tous les Partenaires Techniques et Financiers reconnaissent et saluent les efforts fournis par le Gouvernement du Président Patrice Talon, dans le cadre de la lutte contre le paludisme et exhortent le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) à poursuivre cet élan. Car, il reste des défis à relever, des progrès sont encore possibles et il faut intensifier l’appui à cet important programme » a exhorté Dr Mamoudou Harouna DJINGAREY, Représentant Résident par intérim de l'OMS.
A l’instar des 6 pays de la sous-région du Grand Mékong, du Cap vert et de l’Algérie et d’autres pays, l’élimination du paludisme en 2030 est également possible au Bénin. Cette vision est clairement exprimée dans le Plan Stratégique National Intégré orienté vers l’élimination du Sida, de la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites, les IST et les Epidémies (PSNIE) 2020-2024. Aussi, avec Swiss Tropical and Public Health Institute (Swiss-TPH), le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a-t-il, grâce au financement de PMI, dressé le profil épidémiologique du pays à travers une stratification des zones cibles et de la population à risque, estimé l’impact des programmes des interventions antipaludiques et identifié les options de contrôle. Les résultats préliminaires de cette modélisation ont montré que l'élimination du paludisme est possible avec des programmes agressifs d'interventions combinées.
En effet, une diminution de la prévalence jusqu’à moins de 1% pourrait être obtenue avec l'augmentation des niveaux de couverture et d’optimisation des interventions d’ici 2030. Cette modélisation a été exploitée pour le choix des interventions prioritaires dans le cadre de la demande de financement du paludisme au Fonds Mondial pour la période 2021-2023.
Pour Dr Mamoudou Harouna Djingarey, Représentant Résident par intérim de l’OMS au Bénin, le Bénin comptera au cours des prochaines années parmi les pays en voie d’élimination du paludisme. Pour ce faire, il doit mettre en œuvre les recommandations de l’OMS ci-après :
- Faire en sorte que le paludisme reste une priorité politique de chaque pays ;
- Mobiliser des ressources supplémentaires ;
- Donner aux communautés, les moyens de s’approprier la prévention et la prise en charge de la maladie.
- Prendre des mesures d’urgence pour mettre fin au fléau que cette maladie représente et pour se rapprocher des objectifs mondiaux de réduction de 90 % du nombre de cas et de décès dus au paludisme d’ici à 2030
Pour finir, il a partagé avec l’assistance un passage du message du Dr Matshidiso Rebecca Moeti, Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique, à l’occasion de cette journée : Citation " Nous œuvrons de concert avec les pays pour mener une réflexion stratégique sur les causes de la stagnation des progrès constatée ces cinq dernières années. Nous demandons aux parties prenantes de chaque pays d’endémie de se réunir et de répondre aux questions suivantes : « Qu’est-ce qui marche ?
Qu’est-ce qui ne marche pas ? Qu’est-ce qui peut être fait différemment pour atteindre les cibles fixées pour 2030 ? » Ensemble, nous devons passer de la perception du paludisme en tant que problème de santé à la compréhension de cette maladie en tant que menace pour le développement socioéconomique devant faire l’objet d’une réponse multisectorielle. Par une réponse de l’ensemble de la société pour tirer un trait sur le paludisme, nous pouvons ensemble assurer la prospérité des sociétés, des économies et des personnes en Afrique.". Fin de citation.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter : Dr Mamoudou HAROUNA DJINGAREY, Représentant Résident ai de l’OMS au Bénin, djingareyh [at] who.int (djingareyh[at]who[dot]int); Dr Télesphore HOUANSOU, Conseiller (ATM) chargé de la lutte contre le VIH-SIDA, la Tuberculose, le Paludisme et les Hépatites, houansout [at] who.int (houansout[at]who[dot]int); ; M. François AGOSSOU, Conseiller NPO/HPR, Promotion de la Santé, agossouf [at] who.int (agossouf[at]who[dot]int) ; Mme Djifa L. AKOMATSRI, Chargée de Communication, akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int) et M. Abdel Hafiz GOMINA, Consultant CREC chargé de la Communication de Risque et de l’Engagement Communautaire ; gominaabdelhafiz [at] gmail.com (gominaabdelhafiz[at]gmail[dot]com)
Représentant Résident p.i. Bureau Pays OMS Bénin
djingareyh [at] who.int (djingareyh[at]who[dot]int)
Email: agossouf [at] who.int (agossouf[at]who[dot]int)
Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int)