DECLARATION DE LA FIN DE L’EPIDEMIE EBOLA EN GUINEE

DECLARATION DE LA FIN DE L’EPIDEMIE EBOLA EN GUINEE

« Au nom du Gouvernement, je déclare la fin de la résurgence de l’épidémie de la maladie à virus Ebola (MVE) dans la préfecture de Nzérékoré, conformément aux orientations techniques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ».

C’est en ces termes que le Ministre de la Santé, le Médecin Général, Remy LAMAH, s’est exprimé, lors de la cérémonie qui a regroupé, les autorités régionales, préfectorales et communales, le Représentant de l'OMS en Guinée, de nombreux partenaires techniques et financiers de la riposte, ainsi que les représentants des communautés et des guéris d’Ebola.

Le 14 Février 2021, la résurgence de l’épidémie Ebola a été notifiée dans la Sous-préfecture de Gouéké, au Sud de la Guinée. Au total, 23 cas dont 16 confirmés et 7 cas probables (décès) avaient été enregistrés. Sur les 16 confirmés, il y a eu 5 décès et 11 sortis guéris du Centre de traitement épidémiologique. Le dernier patient guéri est sorti le 24 avril. Il s’agit de la deuxième épidémie dans le pays, après celle de 2014-2016 survenue en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone qui avait fait 11 310 morts dont

2 544 en Guinée sur 3 814 cas enregistrés.

 

     Facteurs de réussite dans la riposte

En quatre mois d’intervention, l’épidémie de la maladie à virus Ebola a été contrôlée à Nzérékoré. Le risque de transmission de la maladie dans d’autres localités de la Guinée et au-delà des frontières nationales a été écarté. Cette réussite a été possible grâce à plusieurs facteurs. En premier lieu, les autorités sanitaires ont capitalisé l’expérience de la gestion de l’épidémie Ebola dévastatrice de 2014-2016. Les acteurs recrutés et déployés dans tous les piliers de cette riposte étaient des professionnels guinéens formés pendant la gestion de la maladie à virus Ebola en Guinée de 2014 à 2016, mais aussi lors des épidémies successives en République Démocratique du Congo de 2018 à 2020. Le pays dispose aussi d’un réseau de laboratoires pour le diagnostic et des centres de traitement épidémiologique.

Ensuite, il y a eu des innovations dans la lutte contre Ebola, notamment la vaccination rapide des personnes à risque autour de chaque cas et l’utilisation de nouvelles molécules dans le traitement des malades Ebola qui ont été déterminantes pour réduire la mortalité. Enfin, il faut noter la synergie d’actions des partenaires pour apporter un appui technique et financier au Ministère de la Santé.

 

L’engagement des communautés salué

L’adhésion et l’engagement des communautés dans la riposte ont été déterminants dans l’obtention de ces résultats. Un hommage particulier a été rendu aux communautés dont la prise en compte des perceptions a permis de lever et/ou prévenir des réticences.

Des satisfécits ont été décernés aux différents acteurs de la riposte. La Porte-parole des communautés, Mme Yalamö KOLIE a indiqué que « cette épidémie a été très dure pour nous, surtout nous, les femmes. Je remercie Dieu, l’OMS, et tous les partenaires. Ebola est fini. Mais nous allons continuer à observer les mesures de prévention ».

 

 Synergie d’actions des partenaires

Dès la confirmation de l’épidémie, et suite à l’évaluation du risque par l’OMS, au niveau national, régional et global, il s’est avéré qu’une synergie d’actions de tous les partenaires était nécessaire pour contenir l’épidémie et éviter sa propagation y compris dans les pays frontaliers, tels que la Sierra Leone, le Liberia et la Côte d’Ivoire. Ainsi, afin de soutenir les efforts du gouvernement, l’OMS a travaillé, sous le leadership du Ministère de la Santé, à travers l’Agence nationale de la Sécurité sanitaire (ANSS) avec d’autres agences du Système des Nations Unies et des partenaires, tels que la BAD, l’Alliance pour l’action médicale internationale, les Centres africains pour la prévention et le contrôle des maladies, la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes, Gavi l’Alliance du vaccin, l’OIT, le Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie, Terre des Hommes, le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires des Nations Unies, l’UNICEF, l'USAID, le PAM et la Banque mondiale.

 

Renforcer la veille sanitaire

Après la déclaration de fin de l’épidémie Ebola, ce 19 juin, Nzérékoré entre désormais dans la période des 90 jours de surveillance épidémiologique renforcée. Il s’agit de maintenir et renforcer la veille sanitaire.

C’est pourquoi, le Représentant de l’OMS en Guinée, le Pr Georges Alfred KI-ZERBO a plaidé, entre autres, en faveur de « l’existence d’un plan de contingence et de riposte rapide, le maintien de la capacité d’investigation rapide et de qualité, la prise en charge des guéris d’Ebola et la résilience du système de santé, pour prévenir et maitriser toutes nouvelles flambées épidémiques. Il s’agit là d’une obligation de sécurité sanitaire et de protection dans un contexte global marqué par la pandémie de la COVID-19 et selon les exigences des principes humanitaires ».

 

Quant au Ministre de la Santé, le Médecin Général Remy LAMAH, il a souligné que « Nous devons plus que par le passé, redoubler de vigilance, en vue de détecter à temps, toute forme de flambée épidémique à l’avenir et empêcher sa propagation »

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Pr Georges Alfred KI-ZERBO

Représentant de l’OMS en Guinée
Email : kizerbog [at] who.int (kizerbog[at]who[dot]int)

Issiaga KONATE

Administrateur chargé de la promotion de la santé & de la communication

OMS Guinée

Email : konatei [at] who.int (konatei[at]who[dot]int)