Sous le haut patronage du Président du Conseil Militaire de Transition, il s’est récemment tenu à Ndjamena les assises du dialogue national sur la problématique de la mortalité maternelle, néonatale et infantile au Tchad. Ces assises ont été lancées par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la Transition, Monsieur Pahimi Padacke Albert.

La situation de la mortalité maternelle, néonatale et infantile au Tchad est caractérisée par des indicateurs bas depuis plus de 2 décennies. Selon les données récentes, le taux de mortalité maternelle est de 860 décès pour 100 000 naissances vivantes, et les taux de mortalité néonatale et infantile, respectivement de 33 et 78 décès pour 1000 naissances vivantes.

Pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) en 2030, le pays doit diminuer de 15% par an le taux de mortalité maternelle, celui de mortalité néonatale de 7,9% et celle infantile de 5,8%. Or actuellement en 2022, le taux de réduction de la mortalité maternelle est de 2,2% et ceux de la mortalité néonatale et infantile respectivement de 2,3% et 1,7%.

Si ces tendances ne s’inversent pas, le pays n’atteindra pas les ODD où le taux de mortalité maternelle ne doit pas dépasser les 70 décès maternels (140 décès pour 100 000 NV) ; et 12 et 25 pour 1000 naissances vivantes respectivement pour les nouveaux nés et les enfants.

C’est dans ce contexte que l’OMS et d’autre partenaires dont le FNUAP et l’Unicef avaient plaidé auprès du Chef de l’Etat en 2019 pour que les décès maternels néonatals et infantiles soient considérés comme une urgence nationale de santé publique. L’OMS avait, en plus, suggéré qu’un dialogue national intersectoriel de haut niveau impliquant l’administration à la base, les gouverneurs de provinces, les leaders communautaires et religieux (les barrières socio-culturelles faisant partie de causes supplémentaires de décès maternels), soit organisé.

Les cérémonies de lancement du dialogue national ont été ouvertes par le Premier Ministre, représentant le Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement qui a insisté sur les efforts à faire pour que le Tchad puisse atteindre les ODD en 2030 en matière de santé mère-enfant en cassant la courbe ascendante des décès maternels néonatals et infantile.

Le Ministre de la santé publique et de la solidarité nationale, le Dr Abdel-Madjid Abderahmane Mahamat a abondé dans le même sens en soulignant la nécessité absolue d’une feuille de route qui sera issue de ces assises et dont la mise en œuvre rigoureuse sera suivie scrupuleusement par son cabinet jusqu’en 2030.

Les partenaires techniques et financiers étaient représentés à cette importante cérémonie par le Coordonnateur Résident ai du Système des Nations Unies au Tchad, en l’absence de Mme Violet KAKYOMYA en mission en dehors du pays. M. Serge TISSOT a offert toute la disponibilité des partenaires à se mettre aux côtés du Tchad pour l’aider dans ses efforts inlassables à atteindre les ODD en matière de décès maternels néonatals et infantile en 2030.  « Nous mettrons tous nos moyens ensemble en tant que Système des Nations Unies pour vous appuyer à relever les défis relatifs à l’amélioration de la santé du coupe mère-enfant », a-t-il insisté.

Cette cérémonie a vu aussi les interventions de haut niveau à distance, par vidéos interposées, du Directeur Général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus et de Mme Marie Pierre, la Directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique centrale et de l’ouest. Les deux personnalités ont insisté sur leur volonté sans faille d’être aux côtés du gouvernement tchadien pour l’appuyer afin qu’il améliore la santé du couple mère-enfant et atteigne les ODD en 2030.

Le Bureau régional a été sollicité pour appuyer le pays à développer et à financer en partie la mise en œuvre d’une feuille de route dont l’objectif majeur est de réduire de façon substantielle la mortalité maternelle, néonatale et infantile au Tchad.