Le Premier ministre ivoirien Patrick ACHI a présidé la réunion de plaidoyer et de mobilisation des ressources pour le financement du plan zéro-lèpre à l’horizon 2030, le jeudi 2 juin 2022 à Abidjan. La vision de ce plan, c’est d’éliminer la lèpre, d’interrompre sa transmission et ses conséquences en Côte d’Ivoire à l’horizon 2030. À cette occasion, le Premier ministre Patrick ACHI a appelé à une mobilisation de tous pour éradiquer de façon définitive la lèpre.

« Le gouvernement s’engage résolument à appuyer la mise en œuvre de ce plan stratégique évalué à neuf milliards sept cent soixante-seize millions cinquante-quatre mille (9.776.054.000) de francs CFA et demande par la même occasion à tous les acteurs de la lutte nationale et internationale contre la lèpre de s’impliquer chacun à son niveau, toujours davantage, dans la mobilisation de ces ressources pour l’atteinte de cet objectif ambitieux d’une Côte d’Ivoire zéro lèpre d’ici à 2030 », a invité Patrick ACHI.

La réunion a enregistré la présence des partenaires techniques et financiers du Programme d’élimination de la lèpre ainsi que les acteurs de terrain.

Le Premier Ministre a exprimé son engagement personnel et celui du Gouvernement pour qu’enfin le rêve de l’élimination de la lèpre en Côte d’Ivoire devienne une réalité. Il a invité tous les acteurs de la lutte, au niveau national et international, contre la lèpre, de s’impliquer davantage dans la mobilisation des ressources en vue d’atteindre l’objectif ambitieux d’une Côte d’Ivoire exempte de lèpre d’ici 2030.

Séance tenante, le Premier Ministre Patrick Achi a annoncé, au nom du Gouvernement, que 90% du budget du « Plan stratégique zéro-lèpre à l’horizon 2030 » ont été déjà mobilisé auprès du Gouvernement (40%) et des partenaires (50%).

Il a particulièrement exhorté les populations à ne pas baisser la garde face aux signaux actuels d’une persistance bien réelle de la lèpre en Côte d’Ivoire, en dépit des efforts constants du gouvernement.

Le Ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre DIMBA, a rappelé que « la Côte d’Ivoire enregistre 500 cas de lèpre chaque année. Cependant, un malade sur 4 est dépisté tardivement avec des mutilations visibles et irréversibles au niveau des yeux, des mains, et des pieds traduisant un dépistage tardif ». « Selon les statistiques, on dépiste en Côte d’Ivoire plus d’un cas de lèpre tous les 3 jours. Chaque année, ce sont 500 cas de lèpre dépistés. Et sur les 500 cas, nous notons 90% de guérison », a-t-il fait savoir.

L’OMS qui a pris part à cet important événement, a salué cette initiative du Ministère de la santé appuyé par ses partenaires traditionnels, et surtout s’est félicitée de l’engagement politique de haut niveau du Gouvernement en faveur des programmes de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN), en général, et d’élimination de la lèpre, en particulier.

Au nom du Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, le Dr Tfeil Kharchi, en charge des maladies à transmission vectorielle au sein du Bureau OMS Côte d’Ivoire, a déclaré que « l’OMS poursuivra ses appuis techniques et financiers au Ministère de la santé dans ses efforts de lutte contre les MTN, en général, et l’atteinte de l’objectif “Zéro lèpre à l’horizon 2030” en particulier. Il a réitéré l’appel de l’OMS aux partenaires du secteur de la santé et au-delà afin de soutenir résolument le Gouvernement dans la mobilisation du financement du Plan stratégique d’élimination de la lèpre 2022-2026 dans le cadre du Plan Directeur des MTN 2021-2025 et du PNDS 2021-2025, afin que l’élimination de la lèpre à l’horizon 2030 soit effective et devienne un souvenir lointain en Côte d’Ivoire ».

La lèpre ou maladie de Hansen, maladie infectieuse chronique causée par le bacille Mycobactérium leprae, est classée parmi les 20 maladies tropicales négligées principalement à manifestations cutanées et qui touchent plus d'un milliard de personnes, principalement pauvres.

En Côte d’Ivoire, d’énormes progrès réalisés dans la lutte contre la maladie ont abouti en 2001 à l’atteinte du seuil de l’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique, c’est-à-dire moins d’un cas pour 10000 habitants. Malgré ces bons résultats, l’on continue de détecter de nouveaux cas sur toute l’étendue du territoire national. Le pays enregistre en moyenne 800 nouveaux cas de lèpre chaque année depuis 10 ans, avec 9% d’enfants, 40% de femmes et 18% d’infirmité degré 2.

La lèpre est guérissable si le traitement suit rapidement un diagnostic réalisé à temps, mais si les patients ne sont pas traités, ils peuvent se retrouver avec des déficiences physiques et des handicaps irréversibles.

La pandémie de Coronavirus a « fortement exposé » la vulnérabilité et les risques accrus des personnes vivant avec un handicap (Comité des Droits de l’Homme, 20 Août 2020).