Une journée scientifique avec les universitaires : « Des aliments sûrs pour une meilleure santé »
25 Mai 2022 – Une première, en prélude à la Journée Internationale sur la Sécurité Sanitaire des Aliments (JISSA) : la science apporte sa contribution pour soutenir la prise de décision et promouvoir la santé publique, animale mais aussi économique.
Cette première journée scientifique pour la préparation de la JISSA a réuni étudiants, chercheurs et partenaires autour de la question alarmante de la sécurité sanitaire des aliments ; à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
« Les aliments jugés impropres à la consommation contiennent des virus, des bactéries, des parasites ou des produits chimiques nocifs pouvant causer plus de 200 maladies, qui vont de la diarrhée à diverses formes de cancer » a révélé, le professeur Bara NDIAYE, doyen de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’université Cheikh Anta Diop.
En réalité, une personne sur 10 tombe malade en consommant des aliments contaminés, 420 000 en meurent chaque année.
Cette charge de morbidité est majoritairement portée par les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes atteintes d’une maladie chronique qui sont généralement les plus vulnérables.
Pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments, l’OMS soutient les Etats membres pour renforcer leurs capacités de prévention, de détection et de gestion des risques d’origine alimentaire en fournissant des lignes directrices et des recommandations alimentaires internationales. Le programme du Codex Alimentarius en est la parfaite illustration.
Ce programme inter-agence entre l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la Santé vise à protéger la santé des consommateurs et à promouvoir des pratiques loyales en matière de commerce de denrées alimentaires.
Au Sénégal, le comité national du Codex Alimentarius travaille avec les scientifiques « pour que les toxiques que nous ingérons soient à des teneurs qui ne nous entrainent pas de maladies » nous affirme le Professeur Amadou DIOUF, président dudit comité.
« Lorsque les aliments sont impropres à la consommation, ce sont surtout les enfants, les femmes enceintes et les personnes en vulnérabilité qui en paient le lourd tribut et ceci déstabilise aussi nos systèmes de santé parce que ces malades engorgent les hôpitaux. Il est donc important que nous soyons sensibilisés sur la qualité de ce que nous avons dans nos assiettes », a confié, à l’occasion de cette journée, la Représentante résidente de l’OMS au Sénégal, Dre Lucile IMBOUA.
En outre, cette journée scientifique a été l’occasion de plusieurs sessions de communication scientifiques sur les contaminants chimiques, biologiques et d’autres expositions de la science. Elle a aussi permis d’ouvrir des pistes de recherche aux jeunes doctorants comme le mentionne ESONO MANGUE Estefania, jeune étudiante en troisième année de la faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar « après ces sessions, j’ai pris conscience qu’en tant que consommateur, nous ne faisons pas attention à la composition de nos aliments et j’aimerai dans mes futures recherches me concentrer sur les additifs naturels qu’on peut faire à partir des épices, des légumes ou des fruits ».
La Représentante de l’OMS au Sénégal l’a bien souligné lors de cette activité : « sans recherches, sans évidences nous ne pouvons pas avoir des politiques qui sont ajustées sur ce que les populations vivent ».
Rappelons que depuis quatre ans maintenant, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, à sa 73ème session, la date du 7 Juin pour la célébration de la Journée Internationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments afin de sensibiliser les parties prenantes sur les impacts liés aux aliments contaminés sur la santé et l’économie.