Rencontre ministère de la santé / PTFs du secteur de la santé
Les Partenaires techniques et financiers (PTFs) du secteur de la santé réaffirment leur engagement d’accompagner l’État de Côte d’Ivoire dans l’atteinte de ses objectifs en matière de santé.
Dans son rôle de chef de file des partenaires techniques et financiers (PTFs) du secteur de la santé en Côte-d’Ivoire, qu’il assume depuis plusieurs années, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a porté la voix de ses paires le lundi 14 novembre 2022, au cours d’une séance de travail avec le Ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU), Pierre N’Gou Dimba
Composées d’une quarantaine d’institutions, les PTFs du secteur de la santé en Côte-d’Ivoire, ont pour objectif d’accompagner efficacement l’État dans l’atteinte de ses objectifs en matière de santé, y compris ceux inscrits dans le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2021-2025. L’objectif principal de cette réunion était de réaffirmer l’alignement des efforts et actions des PTFs avec les besoins de l’État de Côte d’Ivoire, en matière de santé. Et cette convergence sur les offres des partenaires et les attentes du gouvernement a pu se constater au bout des échanges.
Le Ministre de la santé a partagé sa vision d’« une Côte d’Ivoire dans laquelle la santé et le bien-être des populations sont les plus élevés possible à travers un système de santé performant, accessible à tous et résilient ». Cette vision s’appuie sur 3 axes stratégiques : amélioration de la Gouvernance et du financement de la santé ; Renforcement de l’offre et l’accessibilité des populations aux soins de qualité ; Renforcement de la promotion de la santé et de la lutte contre les maladies.
Le constat d’une prise en charge incomplète et inadéquate dans les structures sanitaires et les nombreux transferts systématiques de malades vers la ville d’Abidjan a conduit vers des réformes du secteur de la Santé. Parmi ces réformes, nous pouvons citer le développement des 10 Pôles Régionaux d’Excellence Santé (PRES), qui permettront d’améliorer l’accès aux soins et de réduire les évacuations sur Abidjan. La mutualisation des moyens et des compétences au sein des PRES permettra donc de réduire les décès évitables.
Nous notons à travers l’intervention du ministre, une amélioration générale des indicateurs de santé de la mère et de l’enfant, ainsi que ceux de la lutte contre la maladie. La réponse de la Côte d’Ivoire à l’épidémie de la COVID 19 a permis de vacciner 40% de la population et passé le taux de létalité de cette épidémie au plus bas dans le monde. En plus de toutes ces avancées, nous pouvons ajouter la réforme hospitalière, la généralisation et l’expansion du réseau de la CMU, la digitalisation du secteur, l’intégration du secteur privé.
Le secteur pharmaceutique n’est pas en reste. En plus de la réforme de la nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP), la Côte d’Ivoire envisage d’être un Hub pharmaceutique dans la sous-région. C’est dans cette optique que se développe la solution « Zipline », centre de distribution de Daloa pour couvrir 150 établissements de santé dans un rayon de 80 kilomètres. Ce projet consiste à la livraison des produits pharmaceutiques à l’aide de drones, afin d’assurer la disponibilité des médicaments au dernier kilomètre du territoire. Nous notons aussi l’ouverture en Côte d’Ivoire du premier HUB de distribution de médicaments de l’UEMOA, plateforme de distribution et de fabrication pour un investissement de 50 milliards.
En termes de perspectives, le ministère entend poursuivre l’intensification de la lutte contre les maladies, améliorer la production et la disponibilité des médicaments. Aussi, les reformes 2023 permettront de finaliser la mise en œuvre de la réforme hospitalière (prise des textes règlementaires restants ; autonomie financière des Établissements Publics Hospitaliers (EPH) et installation des organes de gestion tels que les Conseils d’Orientation et de Surveillance, les Comités des Usagers des EPH…). En 2023, le ministère compte aussi déployer la CMU, renforcer et déployer les Ressources humaines équitablement, poursuivre la digitalisation du système de santé ainsi que l’opération « zéro clinique illégale d’ici 2025 ». Le Ministre de la Santé a fait état des défis à relever. Il s’agit principalement de l’insuffisance de budget, d’une ressource humaine en qualité et quantité insuffisante et mal repartis et de l’offre de soins.
En ce qui concerne les attentes, le Ministre de la santé souhaite un alignement des interventions du secteur avec les autres acteurs étatiques, et des interventions des PTFs sur les priorités du pays. Il a fait un plaidoyer pour que d’une part, les PTFs accompagnent le pays dans ses engagements internationaux d’autre part qu’ils appuient le transfert de compétence. Pour finir, le Ministre a partagé les ambitions du ministère, qui visent à faire de la Côte d’Ivoire, une destination médicale de premier ordre, avec l’appui des Partenaires techniques et financiers dont l’OMS est le chef de file.
Prenant la parole au nom des PTFs, le Représentant pays de l’OMS, Dr Jean-Marie Vianny Yaméogo, a d’abord fait état des grandes avancées de la Côte d’Ivoire dans le domaine sanitaire et félicité le pays pour l’adoption de la loi anti-tabac. Le Représentant de l’OMS a réaffirmé l’engagement des PTFs du secteur de la santé à renforcer la coordination de leurs interventions pour être plus efficients dans leur rôle. Ceci se fait déjà, y compris à travers le groupe sectoriel santé (GSS) qui regroupe plus de 40 partenaires de la santé intervenants en Côte d’ivoire.
En vue d’accompagner les efforts du Gouvernement dans l’amélioration de la santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents, les PTFs se sont accordés sur une feuille de route, alignée sur le PNDS 2021-2025. Pour la mise en œuvre de cette feuille de route, qui consiste essentiellement à l’appui, au soutien et à l’accompagnement au système de santé national, les PTFs ont demandé une implication particulière du Ministre de la santé sur certains points essentiels, notamment l’accélération de l’approbation de la Loi sur la Santé Reproductive (Loi SR), en vue d’assurer les droits, le bien-être et la santé sexuelle et génésique des populations, y compris des adolescentes et des groupes les plus vulnérables ; la nécessité d’améliorer le processus de recrutement et le contenu de la formation des agents de santé notamment les sage-femmes ; la nécessité de clarification des rôles et responsabilités des Directions et des Programmes nationaux dans la coordination ; la nécessité pour le pays d’intégrer la prise en charge gratuite des fistules obstétricales dans toutes les unités de soins et bien d’autres éléments.
Quant aux produits sanguins, « nous continuerons notre plaidoyer auprès du Gouvernement, afin que les produits sanguins soient délivrés gratuitement pour toutes les urgences obstétricales, néonatales et infantiles » , ont dit les partenaires par la voix de l’OMS. Pour terminer, le Représentant de l’OMS a « salué l’initiative du Ministre d’institutionnaliser le mécanisme de coordination entre le ministère en charge de la santé et ses Partenaires, pour en faire un Cadre de dialogue important » et souhaité « voir se tenir cette rencontre au moins 2 fois au cours de l’année ». La mobilisation des partenaires à cette rencontre et la qualité des échanges qui ont suivi les différentes présentations, montrent qu’une convergence de la vision du ministre et des Partenaires Financiers et techniques.