Premier déploiement réussi de l’équipe SURGE pour contenir une épidémie de choléra

Premier déploiement réussi de l’équipe SURGE pour contenir une épidémie de choléra

Niamey – Des équipes pluridisciplinaires d’intervention rapide ont été déployées pour la première fois en moins de 48 h, en août dernier, dans les deux régions touchées par une épidémie de choléra. Ces équipes avaient été formées dans le cadre du projet SURGE de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) visant à renforcer les structures existantes dans les pays afin d’atténuer plus efficacement les crises, limiter l’interruption des services de santé vitaux, minimiser les effets économiques et sociaux et contribuer à élever le niveau de sécurité́ sanitaire, en particulier dans des situations de fragilité́.

L’épidémie de choléra dans les régions de Maradi et Zinder survient dans un contexte de contagion évolutive dans certains États du Nord du Nigeria. « En capitalisant les leçons apprises lors de la forte épidémie de choléra de 2021 et l’opportunité du projet SURGE, il a été possible de renforcer la qualité des interventions de réponse pour rapidement maîtriser cette nouvelle vague de cas de choléra », a déclaré Dr Anya Blanche, Représentante de l’OMS au Niger.

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Cette affection peut devenir mortelle en quelques heures en l’absence de traitement.

Composées à la fois de biologistes, d’épidémiologistes, d’anthropologues et de communicateurs, les 18 équipes déployées avec le soutien de l’OMS ont appuyé les régions et districts concernés dans la planification et la mise en œuvre des interventions de réponse, parmi lesquelles la coordination, le renforcement de la surveillance épidémiologique, la prise en charge des cas, la communication de risque et l’engagement communautaire, l’amélioration de l’accès à l’eau, hygiène et assainissement ainsi que la logistique. 

Auparavant, les ripostes étaient décalées jusqu’à trois mois après la confirmation de l’épidémie, ce qui compliquait considérablement la lutte contre la propagation des cas de choléra. Le déploiement des équipes SURGE a drastiquement réduit ce délai, en particulier pour l’analyse des échantillons. « Pour déployer l'équipe du laboratoire mobile pendant la grosse épidémie du choléra de 2021, il nous avait fallu trois mois », souligne le Dr Sani Ousmane, responsable l’unité bactériologique du Centre de recherche médicale et sanitaire (CERMES) du Niger. « Cette fois-ci, grâce au projet SURGE, l'équipe du laboratoire mobile a été déployée en seulement 48 heures. C'est une première ! Cela nous a permis de faire la confirmation biologique rapide des cas suspects sur place à Maradi. »

L’équipe mobile du laboratoire a également renforcé les capacités de l’équipe du laboratoire du centre hospitalier régional de Maradi ainsi que ses capacités logistiques pour la conduite des tests de culture du Vibrio cholerae. « Ce laboratoire est aujourd'hui capable, grâce au projet SURGE, d'assurer la culture du Vibrio cholerae et d'être un nouveau pôle de confirmation biologique dans le pays », explique le Dr Sani Ousmane. Les régions voisines bénéficient également des analyses et expertises de cette équipe mobile.

Par ailleurs, la stratégie en anneau pour la désinfection aux domiciles des patients, rapidement mise en place a permis de rompre la chaine de transmission de la maladie très tôt. Ainsi, le nombre de cas journaliers a diminué de façon considérable dans les 72 heures qui ont suivi l’arrivée de l’équipe SURGE. Auparavant, huit cas par jour étaient détectés contre un cas par jour aujourd’hui. Dans le district de Dungass, l’épidémie a été circonscrite à un seul cas, elle a été rapidement contrôlée dans le district de Madarounfa. Depuis le début du mois d’octobre, aucun nouveau cas n’a été détecté dans les deux districts. Dans le district de Mirriah, le nombre de cas a également diminué.

Selon le Dr Ichaou moussa, Médecin-chef du district de Madarounfa, « Cette intervention de l’équipe SURGE nous a aidé à intervenir promptement et efficacement sur le terrain contre l’épidémie du choléra. Avant, cela prenait beaucoup du temps et lorsque les équipes d’experts arrivaient sur le terrain, il était parfois trop tard pour sauver des vies. »

A la date du 10 octobre, on estime qu’il y a eu 65 cas et 2 décès dans les régions de Maradi et Zinder, avec un taux de létalité de 3 % dans les trois districts touchés : Dungass, Madarounfa et Mirriah. En 2021, une vague de contaminations avait touché sept des huit régions du pays et avait causé 6 000 infections et plus de 165 décès. 

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SOULEY Mamane Sani
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VOLOLONARIVO Harilala Myriam

Communication Officer
WHO Niger
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