Mubende, Ouganda - L'Ouganda a déclaré la fin de l'épidémie d’Ebola causée par l’ebolavirus Soudan le 11 janvier 2023. Les autorités sanitaires ont travaillé sans relâche, renforçant les mesures de contrôle de l'épidémie qui ont permis d’arrêter le virus moins de quatre mois après sa confirmation. L'amélioration du dépistage, de la surveillance, du suivi des contacts, des soins cliniques de soutien et le renforcement de la participation communautaire à la riposte ont été essentiels pour mettre fin à l'épidémie.
Bien que la fin de l'épidémie ait été officiellement déclarée, l’Ouganda maintient la surveillance de la maladie afin de réagir rapidement à toute résurgence. Le pays intensifie également l’assistance aux personnes guéries en leur fournissant un soutien médical et psychosocial. Au total, 87 personnes ont été guéries d’Ebola.
Au cœur de ce soutien se trouve le programme national pour les personnes guéries d'Ebola, que le Ministère de la santé, avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de ses partenaires, a mis en place dans les trois zones les plus touchées : la ville d'Entebbe, près de la capitale Kampala, et les districts de Kasanda et de Mubende.
Alex est reconnaissant des soins qu’il a reçus et qui l’ont aidé à se rétablir. « Les travailleurs de la santé qui nous ont soignés nous ont beaucoup soutenus et nous ont donné l’espoir qu’on pouvait guérir complètement », dit-il.
Après un mois au centre, Alex est sorti de l’hôpital. Il a alors réalisé qu’il venait d’entamer un long parcours pour retrouver la vie qu’il avait avant Ebola.
Les symptômes d’Alex sont courants chez les survivants d'Ebola, qui doivent faire face à de nombreux problèmes de santé physique et mentale après leur rétablissement. La plainte la plus fréquente est la douleur musculaire et squelettique, et la moitié des survivants masculins ont ressenti des douleurs au niveau du scrotum. Les déficiences visuelles et auditives sont également très fréquentes.
Dans le cadre de ce programme, qui vise à améliorer l'accès des survivants à des soins de santé de qualité, deux cliniques ont été créées pour les personnes guéries. L'une installée dans le district de Mubende et l'autre à Entebbe, près de la capitale Kampala. Il est prévu d’ouvrir bientôt une troisième dans le district de Kasanda.
Ces cliniques sont dotées de professionnels de la santé, tels que des spécialistes en médecine interne, des ophtalmologues, des oto-rhino-laryngologistes, des psychologues et des anthropologues, afin d'aider les personnes guéries dans divers domaines.
Tous les 87 survivants, à l'exception d'un seul, ont eu leur première consultation dans l'une de ces cliniques et bénéficieront d’une consultation tous les mois pendant un an, puis tous les trimestres pendant encore six mois à un an.
« Grâce au soutien de l'OMS sous forme de fournitures médicales et de ressources humaines, nous pouvons offrir un soutien médical aux personnes guéries qui viennent se faire examiner. Les services offerts sont par exemple la numération globulaire complète, l’analyse d'urine, les tests de sperme et de foie pour évaluer les effets possibles du virus sur leur système », dit-il.
Alex est reconnaissant de l'aide qu'il reçoit à la clinique. « J'avais les yeux rouges après ma sortie de l'hôpital, mais cela a été traité, et je vais bien maintenant », ajoute-t-il. « Je pense que l'éruption cutanée et les problèmes d'audition seront également traités. »
« Nos observations indiquent qu’un mois après leur sortie de l’hôpital, plus de la moitié des survivants suivis présentent des signes de stress post-traumatique et de dépression. Certains souffrent également de pertes de mémoire et de cauchemars récurrents », explique le Dr Jerome Ntege, un anthropologue de l'OMS qui soutient la riposte à Ebola à Mubende. Le dispensaire a jusqu'à présent assuré plus de 100 consultations externes.
« Pour de nombreux habitants de notre village, survivre à Ebola signifie revenir dans une maison vide où la plupart de leurs proches sont décédés, sans emploi, dans un quartier où les anciens amis les évitent désormais », explique Rebecca Nanyonjo, 43 ans, membre du conseil local du village de Kiruuma à Mubende. « Les survivants ont besoin de beaucoup de soutien pour surmonter cette dépression. »
En plus d'offrir un soutien psychosocial sur place aux personnes guéries, les cliniques veillent à ce que des structures de soutien communautaire soient mises en place en dehors du cadre clinique.
Abdul a été traumatisé car il a souffert de la maladie et il a perdu des êtres chers. Il raconte qu'au plus fort de l'épidémie, il voyait chaque jour des gens être emmenés en ambulance. Lorsqu’une ambulance est venue le chercher à son tour, il a cru qu'il ne reviendrait pas vivant.
« Mais grâce à Dieu, je m'en suis sorti, et je suis reconnaissant envers les travailleurs de la santé pour leurs efforts inlassables », dit-il. « La vie dans le centre de traitement n'était pas facile, mais nous étions toujours encouragés. Je suis heureux d’être guéri. »
L'association des survivants de Kasanda joue un rôle essentiel dans la vie de ses 13 membres, qui se rappellent mutuellement les rendez-vous à l'hôpital et sensibilisent les communautés à ne pas discriminer les personnes guéries.
L'association soutient ses membres lorsqu'ils se remettent sur pied, en les aidant à trouver une aide financière pour recouvrer leurs moyens de subsistance.
Tirant les leçons de ses expériences en Afrique de l'Ouest et en République démocratique du Congo, l'Organisation a fourni des conseils techniques au Ministère de la santé, notamment en mettant à sa disposition des directives et des outils de soins cliniques. Au moins sept membres du personnel de l'OMS, dont des experts en gestion de cas, des psychologues et des anthropologues, ont été déployés dans les cliniques du district de Mubende et d'Entebbe.
L'OMS soutient également la rédaction du plan opérationnel national qui guidera l'approche du pays à l'égard du programme pour les survivants, en veillant à ce que les communautés soient résilientes pendant le rétablissement et à ce que le pays reste en état d'alerte maximum face au risque de résurgence.
« Le programme national pour les survivants s'inscrit dans la continuité des efforts inlassables de lutte contre l’épidémie déployés par le gouvernement ougandais », souligne le Dr Yonas Tegegn Woldemariam, Représentant de l'OMS en Ouganda. « Je suis heureux que l'OMS ait pu soutenir le gouvernement dans sa démarche pour mettre fin à cette épidémie. En fin de compte nous avons pu assurer la santé et le
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