Réduction de mortalité maternelle et néonatale au Burundi : L’OMS contribue au renforcement des capacités des sages-femmes en SONE ET SONUB
« J’apprécie cette activité qui nous montre combien notre profession de sage-femme est devenue importante pour les autorités de nos pays qui initient ces formations à notre intention en vue de renforcer nos capacités professionnelles. Par exemple cette formation de Ngozi m’a permis de savoir comment bien mener une délivrance artificielle à une parturiente en difficulté », témoigne Dame Gaudence Nshimirimana, sage-femme volontaire au centre de santé Ami des jeunes de Maramvya, mairie de Bujumbura. Elle a bénéficié d’une formation sur les soins obstétricaux et néonatals d’urgence de base (SONUB) et les soins obstétricaux et néonatals essentiels (SONE), du 13 au 15 mars 2023 dans la province de Ngozi.
Appuyée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec le Programme national de la santé de la reproduction sur un financement du Gouvernement du japon, cette formation rentre dans le cadre des multiples efforts du Gouvernement burundais pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, une des priorités des autorités politico-administratives du pays en matière de santé. Pour y parvenir il est important d’outiller les praticiens et praticiennes des maternités en techniques de diagnostics et de prise en charge efficaces des femmes et des enfants. C’est dans ce cadre qu’une trentaine de sages-femmes, venues de plusieurs localités du pays comme Gitega, Mwaro, Ngozi, Maramvya, Bujumbura etc. ont été conviées à cette session de renforcement de capacités pour affiner leur savoir-faire en matière de SONE et SONUB. Une initiative très appréciée par les participantes. Merlin Iriho, 26 ans est venu de Gitega : « en dehors des autres aspects de la prise en charge de la femme enceinte et du bébé, j’ai été plus édifiée sur la dystocie des épaules. La dystocie des épaules est urgence obstétricale liée à une difficulté d'extraction fœtale après la sortie de la tête du nouveau-né. Il faut distinguer la vraie DDE (sévère) avec les deux épaules retenues au-dessus du détroit supérieur de la fausse DDE (modérée) dont une épaule se trouve sous le détroit supérieur. Je me demandais si un jour je pourrais parvenir à gérer cette situation comme il se doit. Mais aujourd’hui avec la formation reçue, je crois que je pourrais m’en sortir si un tel cas se présentait à moi », se réjouit cette jeune sage-femme de la clinique Wakize à Gitega.
Fabrice BIGIRIMANA, 33 ans, est sage-femme au centre médical Misuhuko dans la province de Mwaro. Pour lui, la formation est bénéfique à plus d’un titre. « Au cours de ces trois jours de formation, nous avons appris beaucoup de choses que nous ne connaissions pas auparavant ou que nous faisions sans en avoir vraiment conscience. Les aspects qui m’ont beaucoup intéressé et qui me seront très utiles dans mon travail sont la réanimation maternelle, et néonatale, l’aspiration manuelle intra-utérine (AMIU), version par manœuvre interne (VMI) et aussi la dystocie des épaules ».
A en croire ces témoignages des différents participants à la formation de Ngozi, l’approche très pratique du déroulement de la session et les aspects bien ciblés abordés semblent répondre aux attentes des maïeuticiens et maïeuticiennes bénéficiaires. Pour ce faire, ils souhaiteraient que ces types de formation soient organisés de façon cyclique afin de leur permettre de relever leur niveau de compétences et d’aptitudes dans leurs prestations. Ainsi, ils seront davantage utiles à la population en contribuant à la réduction de la morbi-mortalité maternelle et néonatale au Burundi. D’où ces appels lancés à l’endroit de l’OMS : « Je souhaite que l’Organisation mondiale de la santé continue de nous appuyer pour la tenue de ces formations. Cette institution contribue beaucoup à l’amélioration de la santé de nos populations. Nous voudrions que ce soutien se pérennise », implore Dame Gaudence Nshimirimana du centre de santé Ami des jeunes de Maramvya.
Entre souhaits et remerciements, Fabrice BIGIRIMANA sollicite la faveur de l’OMS dont l’appui technique et financier est très apprécié. Par conséquent Mr. BIGIRIMANA voudrait voir les actions de l’OMS au Burundi et à l’endroit des populations à travers les initiatives du Gouvernement et des organisations non étatiques ne pas s’arrêter en si bon chemin. « D’abord cette formation sur les SONUB et les SONE me sera très utile pour moi—même, pour les patientes et pour d’autres collègues des formations sanitaires à qui je vais partager ces nouvelles connaissances au cours de séances de restitution. C’est une preuve que l’appui de l’OMS impacte plus de personnes que ne l’espère. Raison de plus pour que l’OMS nous soutienne davantage ».
Des appels dont on est bien conscient le Représentant de l’OMS au Burundi. Dr. Xavier CRESPIN, lors de cette session de formation, a tenu à féliciter et encourager les sages-femmes pour l’énorme travail qu’elles abattent au quotidien pour sauver la vie des mères et des enfants.
Il en a profité pour offrir aux sages-femmes des équipements comme des blouses, des algorithmes et des désinfectants, témoignages du ferme engagement de l’OMS à poursuivre son soutien au Gouvernement et aux organisations de la société civile au Burundi.