Côte d'Ivoire : l’OMS sur plusieurs fronts contre les violences basées sur le genre
Les 16 jours d'activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG) sont une campagne internationale qui se tient chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Elle vise à sensibiliser l'opinion publique sur les violences faites aux femmes et aux filles. Cette année, la campagne s'est déroulée sous le thème « Tous unis ! Investir pour prévenir la violence à l'égard des femmes et des filles ». Pour la campagne 2023, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui fait de la lutte contre les VBG une priorité, car constituant un obstacle majeur, à la santé de la mère, de l'enfant et de l'adolescent, a mené diverses actions de grande portée.
Les VBG sont en constante augmentation dans le monde. Une étude, publiée en 2019 par ONU Femmes, révèle que « L’Afrique est la région du monde où les femmes ont le plus de risques d’être tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille ».
En Côte d’Ivoire, selon les données du Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre
(PNLVBG), 1 femme sur 3 a été victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Les violences conjugales sont les plus fréquentes, suivies des violences sexuelles et des violences incestueuses. Face à ce constat alarmant, le Bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire a accentué son engagement pendant cette période de lutte.
Au sein du bureau pays
En marge de cette campagne mondiale, une « Journée Orange » a été organisée dans les locaux du bureau pays de l’OMS en Côte d’Ivoire, le lundi 4 décembre 2023. Cette journée a donné l’occasion au personnel de s’engager davantage dans cette lutte contre les violences basées sur le genre.
L'objectif de cette journée était de renforcer l'engagement du personnel dans la lutte contre ce fléau qui touche des millions de femmes et de filles dans le monde.
À l’occasion, le personnel a écouté le témoignage de Mariam, une jeune femme qui a été victime de violence économique. Mariam a expliqué comment elle a été abusée et a sombré dans la toxicomanie, pour finalement trouver la force de se reconstruire grâce au projet DREAMS.
« Les violences que j’ai subies ont eu un impact dévastateur sur ma vie. J’ai perdu l’estime de moi-même, et j’ai eu des difficultés à m'intégrer dans la société », nous a expliqué Mariam.
DREAMS est un projet de soutien psychosocial aux femmes victimes de VBG. Mariam a suivi des sessions de thérapie individuelle et collective et a également bénéficié de formations professionnelles.
Grâce à ce soutien, Mariam a pu reprendre ses études. Elle est aujourd'hui étudiante en droit et elle a aussi lancé une activité de commerce en ligne. Elle est déterminée à aider d'autres filles victimes de VBG et à les inspirer à se reconstruire.
Le témoignage de Mariam est un message d'espoir pour toutes les femmes victimes de VBG. Il montre qu'il est possible de se reconstruire après un traumatisme et qu'il existe des personnes qui peuvent aider sur le parcours de la reconstruction.
Appui aux radios de la plateforme Radio Santé
La plateforme Radio santé Côte d’Ivoire (RSCI) a joué un rôle important dans cette campagne en mobilisant 75 radios partenaires pour produire des émissions de sensibilisation sur les VBG. Au total, 1232 émissions ont été produites et diffusées sur les radios partenaires de RSCI avec l’appui de l’OMS, touchant ainsi un large public.
Ces émissions ont abordé différentes formes de VBG, notamment les violences physiques, sexuelles, psychologiques et économiques. Elles ont également permis de sensibiliser les populations aux risques de ces violences et promouvoir les actions de prévention et de protection des victimes.
Lors des échanges avec les sages-femmes pendant une journée de consultation prénatale, 3 cas de grossesses par suite de violences sexuelles ont été enregistrés. Une jeune femme, A. T., a témoigné avoir été victime de violence basée sur le genre.
Les témoignages des victimes de VBG sont essentiels pour sensibiliser l'opinion publique et briser le silence qui entoure ces violences. La RSCI a recueilli et diffusé les témoignages de plusieurs femmes victimes de VBG, qui ont partagé leurs histoires et difficultés.
Le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour lutter contre les VBG, notamment la création du PNLVBG et la promulgation de la loi n° 2021-960 du 25 novembre 2021 portant répression des violences à l'égard des femmes et des filles. La RSCI continuera à collaborer avec les pouvoirs publics pour soutenir les actions de lutte contre les VBG.
Appui au Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant
Cette campagne des 16 jours d’activisme contre les VBG est aussi et surtout une campagne de communication 360 degrés, sur le sujet. Dans ce sens, le matériel de visibilité devient un atout et un élément central de cette lutte.
Considérant cette réalité, la Dre Fatim Tall, Cheffe de bureau de l’OMS en Côte d'Ivoire, a procédé à la remise d’un lot d’environ 400 polos et tee-shirts au Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
L’OMS a aussi appuyé le Programme national de lutte contre les VBG dudit ministère dans l’organisation d’une campagne de sensibilisation pendant laquelle 422 femmes ont été sensibilisées et plus de 200 femmes victimes ont bénéficié de soutien multiforme.
L’OMS réitère son engagement à mettre tout en œuvre pour une mobilisation, à tous les niveaux, afin de mettre fin aux VBG. Car ensemble, nous pouvons créer un monde dans lequel toutes les femmes et les filles sont libres de vivre sans violence.