Le Congo renforce les dispositifs pour lutter contre les maladies non transmissibles
Brazzaville – La République du Congo a célébré ce 14 novembre 2024, la trente-troisième journée mondiale du diabète sur le thème « diabète et bien-être ». En effet, le diabète demeure un problème majeur de santé publique en Afrique et en République du Congo. Selon le Ministre de la Santé et de la Population du Congo, Monsieur Gilbert MOKOKI, « l’enquête nationale sur les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et du diabète de 2004, avait révélé que sept adultes sur cent souffraient du diabète au Congo et les enquêtes qui ont suivi gardent la même prévalence ».
Au Congo, le diabète touche principalement les jeunes de 20 à 44 ans mais aussi les enfants. Les femmes semblent plus touchées que les hommes. La maladie a beaucoup d’impacts négatifs sur la vie des patients. « J'ai 26 ans et c'est depuis 13 ans que je vis avec mon diabète de type 1. Le début n'était pas du tout facile... Les défis rencontrés étaient de faire face à l'hypoglycémie et l'hyperglycémie ; mais j'ai pu relever ces défis grâce aux conseils des médecins », déclare Naomie.
Les facteurs favorisant la survenue du diabète sont les mêmes que pour de nombreuses autres maladies non transmissibles (MNT) comme l’hypertension artérielle, le cancer, les maladies du cœur et des vaisseaux, etc. Il s’agit de l’inactivité physique, de l’alimentation inadéquate (consommation excessive du sel, des huiles, etc.), de la consommation excessive de l’alcool et/ou du tabac, du stress, etc. C’est pourquoi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait la promotion des approches intégrées pour la lutte contre les MNT dont le diabète. Ainsi, l’OMS a développé le paquet des interventions essentielles pour la prévention et la gestion des MNT dans les centres de santé de base. Ce paquet appelé « WHOPEN » a été adopté par le Congo et mis en œuvre sous forme pilote dans les centres de santé intégrés de 20 districts sanitaires. Face au succès et aux valeurs ajoutées du projet « WHOPEN », le gouvernement a décidé de l’étendre à tous les autres districts sanitaires.
Le gouvernement a aussi décidé d’adopter et de lancer officiellement la mise en œuvre du projet « PEN-lus ». Ce projet vise à compléter le « WHOPEN » par la prise en charge des cas sévères et compliqués des MNT dans les hôpitaux de districts. « Le lancement de PEN-plus vise à étendre et renforcer les actions initiées par WHOPEN, en formant davantage de professionnels de santé, tout en veillant à ce que le bien-être des patients soit une priorité à chaque étape de leur prise en charge », a déclaré le Ministre de la Santé et de la Population, M. Gilbert MOKOKI.
Le thème de la trente-troisième journée mondiale sur le diabète, vise à sensibiliser l’opinion publique sur l’importance d’œuvrer au bien-être lors de la prise en charge du diabétique. « Le thème de cette année, diabète et bien-être, souligne l’importance du bien-être physique, mental et émotionnel pour les personnes atteintes de diabète ; ce thème appelle à une approche globale pour la gestion du diabète qui intègre entre autres des soins holistiques comprenant un soutien en matière de santé mentale, une bonne nutrition et l’accès aux médicaments essentiels dont l’insuline », a déclaré le Représentant par intérim de l’OMS au Congo, Dr Vincent Dossou SODJINOU. La problématique des médicaments a été aussi évoquée par Naomie, qui déclare : « Par rapport au traitement, l'insuline n'est pas du tout accessible à tout le monde vu le prix. J'aimerais qu'on l'insère dans l'assurance maladie universelle. »
Pour appuyer la mise en œuvre du PEN-plus, le représentant de l’OMS a remis un important lot de matériels médicaux pour la phase pilote du projet dans trois districts sanitaires. L’OMS soutient également des campagnes de dépistage gratuit du diabète et autres MNT sur toute l’étendue du territoire national. La Journée mondiale du diabète 2024 marque ainsi un tournant décisif dans la lutte contre les MNT au Congo. Ce tournant sera marqué par le renforcement des mécanismes stratégiques, opérationnels et financiers pour la lutte contre les MNT au Congo et pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.