N’Djamena, 31 Juillet 2018 (OMS) : En vertu du Cadre de suivi et d’évaluation du Règlement Sanitaire International (2005), les pays sont encou-ragés à réaliser une Revue Après Action (RAA) qui consiste en l’examen à postériori d’un évènement de santé publique majeur afin d’identifier les meil-leures pratiques et de relever les défis rencontrés au cours de la riposte pour renforcer les capacités de préparation, de détection et de réponse aux potentiels évènements de santé publique ultérieurs.

C’est dans ce cadre que, le Tchad qui a fait face à des épidémies de choléra et d’hépatite virale E entre le troisième trimestre de 2016 et le quatrième trimestre de 2017, a réalisé, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des autres partenaires la Revue Après Action de la réponse à ces épidémies au cours d’un atelier qui s’est tenu du 23 au 27 juillet 2018 à N’Djaména.

Cet atelier, officiellement ouvert par Dr Mahamat Hamit Ahmat, Directeur Général Adjoint représentant le Ministre de la santé publique empêché et le Point Focal de l’OMS pour les Urgences (WHE), Dr Daizo Arsène, a rassemblé les acteurs directement impliqués dans la gestion de ces deux épidémies, notamment, les cadres du ministère de la santé publique, de l’élevage et de l’agri-culture, et de celui de l’environnement des régions du Salamat et Sila ainsi que les agents des services de santé et de l’élevage du niveau opérationnel.

« Suite à la déclaration officielle de l’épidémie d’hépatite E par le Ministre de la Santé Publique du Tchad le 14 février 2017, l’OMS a déclaré la situation comme une urgence sanitaire de type 1 selon le cadre de gestion des urgences de l’OMS. Ceci a permis le déclenchement du processus d’appui au pays avec des ressources internationales pour lui permettre une réponse adéquate » a rappelé le Point Focal de l’OMS pour les Urgences dans son intervention.

L’épidémie d’hépatite E a fait au total 1874 cas (suspects et notifiés) avec 23 décès (soit un taux de létalité de 1,22%). L’épidémie de choléra a touché 1253 personnes dont 81 décès (taux de létalité de 6,62%).

L’OMS, a été au centre de la lutte en coordonnant notamment les contributions des partenaires. Son appui financier a été aussi substantiel. Sur le plan tech-nique, l’OMS s’est attelée à renforcer tous les niveaux de la lutte et dans tous les axes stratégiques de la riposte depuis la surveillance pour la détection pré-coce des cas à la mobilisation des ressources en passant par le suivi de l’évolu-tion de l’épidémie ; le déploiement d’une équipe d’experts; l’appui à la prise en charge des cas; l’appui à la Communication et aussi l’organisation des réunions de coordination avec les différentes parties prenantes.

Le Dr Mahamat Hamit Ahmat, représentant du Ministre de la santé publique, a réitéré ses remerciements à l’endroit de l’OMS et de tous les partenaires à tous les niveaux pour leur contribution à la lutte contre ces épidémies et a rassuré l’assistance de son engagement à suivre de près les recommandations issues de ces assises. L’organisation et la coordination de cette riposte autour du minis-tère de la santé publique ont permis de maitriser ces épidémies.

C’est suite à tout ce processus de réponse à cette épidémie, et selon les prin-cipes de l’OMS de réponse aux urgences sanitaires, que cette Revue Après Action a été organisée avec l’appui de deux experts venus des bureaux OMS de la Mauritanie et du Sénégal.

Durant les 5 jours de travaux qui ont permis de partager l’expérience et les perceptions de toutes les personnes impliquées dans la réponse toutes les com-posantes clés de la lutte ont été passées en revue pour évaluer ce qui a fonction-né et ce qui n’a pas fonctionné, et comment améliorer à l’avenir.

A la fin de l’atelier, 40 activités ont été identifiées dont 36 prioritaires à mettre en oeuvre ainsi que leur niveau de responsabilité pour le suivi. Les participants ont aussi recommandé la réalisation d’une Revue Après Action (RAA) pour toutes les autres urgences sanitaires, le renforcement de la mise en oeuvre de l’approche « Onehealth » et le renforcement du système de surveillance des maladies à potentiel épidémique.