Bangui – Le Président de la République Centrafricaine (RCA), le Pr. Faustin-Archange TOUADERA, a présidé la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme combinée au lancement de la politique de surveillance à base communautaire (SBC) avec l’appui de World Vision, le Fonds Mondial, l’UNICEF, la Croix Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en coordination avec le Ministère de la Santé et de la population. La Journée mondiale de lutte contre le paludisme, commémorée le 25 avril de chaque année par les États Membres de l'OMS lors de l'Assemblée mondiale de la Santé en 2007, est l'occasion de souligner la nécessité d'investissements continus et d'un engagement politique durable en faveur de la prévention du paludisme et de la lutte contre cette maladie. Le thème de cette année : « Il est temps d'arriver à zéro paludisme : investir, innover, mettre en œuvre ». 

La RCA se prépare, avec l’appui de l’OMS, à introduire le vaccin contre le paludisme dans son programme national de vaccination. Dans ce cadre, l’OMS et d’autres partenaires viennent d’appuyer le pays dans le développement et la soumission de sa demande à GAVI, l’alliance du vaccin, pour l’introduction de ce nouveau vaccin. La mise en œuvre de la politique de surveillance à base communautaire élaborée avec l’appui de l’OMS est un gage de succès dans la lutte contre le paludisme. Grâce à l’introduction de l’approche communautaire, la RCA a atteint une couverture vaccinale de 53 % soit 2 339 397 personnes complètement vaccinées contre la COVID-19, ce qui lui a permis d’être parmi les pays africains avec un taux de vaccination primaire élevé.

« Le paludisme reste une des premières causes des décès dans plusieurs pays africains. En 2021, le paludisme a tué 619 000 personnes, dont environ 96 % vivaient en Afrique », déclare Dr Ngoy NSENGA, Représentant de l'OMS en RCA. « La célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme combinée au lancement de la Surveillance à base communautaire est en effet pour souligner le rôle critique et central de la participation communautaire dans l’accès aux services de santé ainsi que dans la lutte contre les maladies, y compris le paludisme en République Centrafricaine. »

La célébration de la journée mondiale contre le paludisme couplée au lancement de la politique de surveillance à base communautaire marque un changement de paradigme dans la gouvernance du système de santé du pays en parfaite cohérence avec le principe cardinal des Objectifs de développement (ODD) qui est de ne laisser personne de côté. 

En RCA, le paludisme sévit toujours sous une forme, épidémo-endémique. Les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables et y paient le plus lourd tribut. L’incidence en termes de nombre de nouveaux cas rapportés par an est d’environ 300 cas pour 1000. Selon les experts de la santé, le paludisme est le premier motif de consultation et d’hospitalisation des enfants de moins de 5 ans. La mortalité intra hospitalière est en moyenne de 41 % chez les patients de moins de 5 ans et 17 % chez ceux âgés de 5 ans et plus.

Ce tableau sombre résulte de la conjonction de plusieurs facteurs dont les principaux sont la faible utilisation et le faible accès aux services de dépistage et de prise en charge du paludisme ainsi que la couverture insuffisante des ménages en moustiquaires imprégnés d’insecticides et l’insalubrité. 

Toutefois, grâce au financement du Fonds Mondial et d’autres partenaires, plus de 4 millions de moustiquaires imprégnées ont été distribuées entre 2017 et 2021 en RCA, et une nouvelle campagne de distribution est en cours. Plus de deux millions de personnes ont été traitées du paludisme chaque année depuis 2017.

« Cette Journée internationale me donne l’opportunité de réaffirmer ma détermination à relever le défi majeur de santé publique qu’est l’élimination du paludisme comme problème de santé publique par le lancement de la Politique nationale d’engagement communautaire et la mise en œuvre de cette politique sur l’ensemble du territoire en capitalisant sur les innovations nationales, à savoir la surveillance à base communautaire et l’opération KWA TI KODRO (initiative d’Assainissement de salubrité) », a déclaré le Président de la RCA, le Pr. Faustin-Archange TOUADERA.

Cette année, dans le cadre de la campagne de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, l’OMS insiste sur l’importance cruciale d’atteindre les populations marginalisées grâce aux outils et aux stratégies disponibles. L’utilisation correcte de moustiquaires imprégnées, la désinsectisation des domiciles et surtout l’introduction du vaccin contre le paludisme ont prouvé leur efficacité dans l’élimination du paludisme comme problème de santé publique dans des pays africains. Par exemple au Ghana, au Kenya et au Malawi, où près de 1,5 million d'enfants ont reçu le vaccin dans le cadre d'un programme pilote coordonné par l'OMS, on observe une diminution substantielle des hospitalisations pour paludisme grave et une baisse des décès d'enfants.