Baga Sola – « Je porte la blouse blanche pour sauver des vies », dit fièrement Blaise Mbainassem, à l’entrée de l’hôpital de district de Baga Sola, dans la province du Lac, à près 400 km au nord-ouest de la capitale tchadienne N’Djamena.
L’infirmier fait partie des 11 soignants de l’Unité de nutrition thérapeutique (UNT), qui ont été formés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition. Dans la province du Lac, le taux de malnutrition est de 11 %, et 40 % à 60 % des enfants hospitalisés dans l’unité pour malnutrition aigüe sévère avec des complications sont des déplacés ou des réfugiés.
Mieux préparé à soigner les enfants souffrant de malnutrition, Blaise vit son métier avec passion. « Récemment, j’ai reçu un enfant malnutri avec un kwashiorkor, avec des œdèmes généralisés et des boutons partout sur le corps. Nous avons quand même réussi à guérir cet enfant, pour mon plus grand bonheur », se réjouit l’infirmier.
Sa vocation est née dans le village de Beyone où il a grandi, à plus de 500 kilomètres de N’Djamena. Enfant, il a pu constater les difficultés des villageois à accéder à des services de santé de qualité. « Quand mon grand frère est tombé malade, il était impossible d’aller à l’hôpital et personne ne pouvait le soigner. Il a succombé », se souvient-il. A l’époque, le garçon s’est promis d’embrasser une carrière médicale pour aider sa communauté.
Diplômé en 2017, Blaise travaille à l’UNT de Baga Sola depuis trois ans, où il se dévoue pour sauver les enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère avec des complications. « Quand nous recevons un enfant malnutri, je m’en occupe comme si c’était mon propre enfant et je fais tout pour le sauver. »