La santé bucco-dentaire de la population malagasy est une préoccupation majeure du Ministère chargé de la santé publique. Les données statistiques provenant des enquêtes nationales en la matière ont montré des prévalences alarmantes des affections bucco-dentaires et en particulier de la carie dentaire tant chez les enfants que chez les adultes.

En vue d’apporter des solutions à ce problème, le Ministère de la Santé Publique a mis en œuvre le Projet de fluoration du sel entre 2005 et 2007, à travers le financement de l’OMS, de la Banque Mondiale et de l’UNICEF. L’évaluation de ce projet a été bouclée au premier trimestre de cette année. Une réunion de restitution de ses résultats a eu lieu au cours de ce mois de Mars 2015, au Ministère de la Santé Publique. Cette évaluation a été appuyée techniquement et financièrement par le Programme de santé orale, Unité de lutte contre les Maladies non transmissibles, Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique, et a été effectuée par une équipe de Consultants nationaux et internationaux, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et le Bureau pays de l’OMS.

L’évaluation du Projet de fluoration du sel a été réalisée en deux phases. La première a consisté en des revues documentaires, des réunions et discussions techniques avec  les différentes parties prenantes autour de la fluoration du sel, et l’analyse de prélèvements d’échantillons de sel pour en déterminer la teneur en fluor, mais également en iode.

La deuxième phase a été réalisée à travers des descentes au niveau des sites, pour évaluer la production, la distribution et le contrôle de la qualité du sel ; les coûts liés au Projet, ainsi que les résultats de la stratégie de communication.

Lors de l’atelier de restitution des résultats de l’évaluation du Projet, toutes les parties prenantes impliquées pour la mise en œuvre du Projet ont été représentées. Les résultats de l’évaluation ont été présentés par l’équipe de Consultants.

Parmi les points positifs, l’équipe a mentionné le bon dynamisme multisectoriel autour du programme à ses débuts, et l’appui de l’Etat aux producteurs avec retrait progressif. Les points à améliorer soulignés ont porté sur les lacunes au niveau du contrôle qualité, ainsi que le manque de coordination et de synergie entre les programmes d’iodation et de fluoration du sel.

A l’issue de cette évaluation, de nombreuses recommandations en vue de la relance du programme, ont été émises. Elles concernent :

- le renforcement du cadre institutionnel et législatif en vue d’une meilleure synergie des actions ainsi que le renforcement du contrôle du sel en circulation ;

- le renforcement de capacités du personnel du Ministère de la Santé sur le contrôle de la fluoration du sel pour faciliter le contrôle qualité de routine du sel produit ;

- le renforcement de la coordination des programmes de supplémentation en iode et en fluor au niveau du Ministère de la santé, l’Office National de Nutrition, les producteurs et les institutions ;

- l’appui à la production de sel iodé et fluoré répondant aux normes pour l’iode (40-60 ppm) et pour le fluor (250 ppm), en commençant par  un projet pilote touchant une partie de la production, et en créant un nouveau label qualité

- le renforcement de la communication auprès des consommateurs, des lieux de vente et des personnels de santé.

Un décret sur le sel iodé et fluoré a été vulgarisé depuis le début de cette année 2015.

Il faut rappeler que la fluoration du sel est une intervention de santé publique coût-efficace pour prévenir la carie dentaire  sur une grande partie de la population.

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RANARISON, Volahanta Malala
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