Riposte face à l’épidémie de poliovirus dérivé de la souche vaccinale (VDPVc) type 2 au Mali (Synthèse de la situation au 09 septembre 2015)
Planification et coordination
Malgré le caractère urgent de la situation, les 6 communes du District de Bamako ont pu s’organiser pour élaborer des micros plans en s’inspirant de ceux élaborés lors des JNV polio antérieurs. Au niveau de chacune de ces communes, le comité de coordination existant, a été mis à profit dans la gestion de cette épidémie.
Au 1er jour de la campagne, 5 communes ont organisé les réunions de synthèse des différentes supervisions à l’exception de la Commune 1.
Mobilisation sociale et communication.
Vu l’urgence de la situation, les activités de mobilisation sociale ont été réalisées mais pas à la hauteur attendue ni dans les délais requis.
Formation des acteurs
Au niveau des 6 communes le briefing des chefs de centre et des superviseurs de proximité a été organisé par les médecins chefs. Les chefs des centres ont à leur tour organisé le briefing des vaccinateurs. Il est à noter cependant que ce briefing a été bref.
Logistique, vaccins et autres intrants
Les vaccins ont été pré-positionnés en quantité suffisante la veille du démarrage de la campagne dans toutes les communes. Les autres intrants notamment les outils de gestion, la craie et les marqueurs ont été distribués le jour du démarrage des activités.
Supervision
Les superviseurs ont été identifiés et mobilisés à tous les niveaux. La supervision est assurée par des superviseurs du niveau central, les partenaires techniques et les superviseurs de proximité.
Les principaux points faibles relevés sont :
- déploiement tardif des superviseurs de proximité particulièrement dans les communes 2, 3 et 4.
- erreurs de marquage et mauvais remplissage des fiches de pointage conséquence du briefing insuffisant des vaccinateurs,
- quantité insuffisante des fiches de pointage, craie et porte-vaccins
- non disponibilité des circuits de progression des équipes de vaccination pour la plupart des équipes
- insuffisance de la communication interpersonnelle : les vaccinateurs ne communiquent suffisamment sur les raisons de la campagne et la maladie contre laquelle cette vaccination est organisée
Les points positifs:
- utilisation des glacières de ménage pour remédier au nombre insuffisant de porte-vaccins,
- initiatives locales : photocopies de fiches de pointage, achat de craie particulièrement dans la commune 6
- bonne gestion des cas de refus et de réticence à la vaccination.
Résultats et analyse des données
Les outils ainsi que le personnel pour la collecte, la compilation et l’analyse des données ont été mis en place au niveau de la Direction nationale de la santé (DNDS). (voir tableau au bas de la page)
A J1, les données partielles montrent que 783 419 enfants ont été vaccinés sur une cible de 2 122 810 soit une couverture vaccinale de 36,90%. Le nombre d’enfants zéro dose est 871 dont 869 dans la tranche d’âge de 0-11 mois et 2 dans la tranche de 12-59 mois. Le taux de pertes de vaccins est de 1, 19%.
Actions à prendre:
Les actions pour les jours à venir devraient porter sur :
- Le renforcement de la supervision de proximité (remplissage des supports, le marquage, les revisites des ménages,
- L’amélioration de la communication interpersonnelle
- La vérification de la disponibilité des intrants comme la craie, les fiches de pointage, les portes vaccins,
- La tenue des réunions quotidiennes de coordination au niveau central et des communes pour un meilleur suivi des activités et la disponibilité à temps des données,
- La compilation et l’analyse des données au niveau central,
- La tenue des comités de pilotage au niveau des communes pour une meilleure implication des Autorités dans la mise en œuvre de cette riposte notamment en terme de mobilisation sociale, de gestion des cas de refus,
- L’implication des socio-anthropologues dans la sensibilisation de la famille du cas et de la communauté
- L’appui en data-manager au niveau central pour l’analyse des données
Conclusion
Globalement, il ressort que le démarrage de la riposte est effectif au niveau des 6 communes de Bamako et les autres localités ciblées. Quelques insuffisances ont été rapportées dans la mise en œuvre des activités notamment en termes de formation des acteurs, de supervision, de coordination et de gestion des données principalement.