L’OMS appuie l’Evaluation externe conjointe du Règlement Sanitaire International
L’atelier d’évaluation externe des capacités de mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI 2005) organisé avec l’appui technique et financier de l’OMS fait suite à l’évaluation interne du RSI organisé par le pays. Cette évaluation externe a réuni près de 50 participants venus des départements ministériels impliqués dans la mise en œuvre du RSI parmi lesquels les ministères de la santé, de l’élevage, de l’environnement et de la sécurité. L’évaluation a été conduite par une équipe multidisciplinaire internationale de quinze experts venus de l’OMS, du CDC Atlanta, du CDC Africain, de la France et d’autres pays de région.
Le RSI 2005 est un instrument international de coopération dans le domaine de la santé adopté par les Etats membres de l’OMS. Il a pour objectif de « prévenir la propagation internationale des maladies, de protéger, de maîtriser et de réagir par une action de santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique, en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux.» Les Etats membres de l’OMS qui ont adopté le RSI ont l’obligation de mettre en œuvre cet instrument en assurant des capacités critiques, notamment en matière de détection, préparation et riposte à des événements qui pourraient avoir des conséquences directes ou indirectes sur la santé aussi bien sur le plan local qu’international.
Objectifs et résultats obtenus
L’évaluation externe conjointe du RSI intervient en Guinée après deux ans d’épidémie de maladie à virus Ebola et entre dans le cadre d’une reconstruction véritable.
Cette évaluation externe a été conduite grâce à un outil élaboré par l’OMS qui couvre 19 domaines d’action fondés sur l’approche «Une seule Santé » ou « One Health.» Ces domaines ont été passés en revue, à travers des présentations des experts guinéens et internationaux portant sur les capacités essentielles à mettre en place. Les forces, les faiblesses, ainsi que les domaines à améliorer et les actions prioritaires pour la Guinée ont été identifiés.
Les participants ont également effectué des visites de site qui ont permis d’approfondir les réflexions et le partage d’expériences.
A l’issue de cet atelier, il ressort que des progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre du RSI 2005. Cependant, au vu de l’expérience de l’épidémie de la maladie à virus Ebola et de la fragilité du système de santé guinéen engagé dans le processus de renforcement et de résilience, l’évaluation externe a permis de formuler des recommandations pour la mise en œuvre des interventions prioritaires. Il s’agit, de renforcer la coordination et la collaboration multisectorielle entre les acteurs, à travers l’approche « Une seule santé » pour améliorer la sécurité sanitaire tout en renforçant le leadership du Ministère de la santé dans la coordination opérationnelle; accélérer la mise à jour des textes législatifs pour la mise en œuvre optimale des capacités et l’application de toutes les dispositions du RSI 2005 ; faire le plaidoyer pour la mobilisation de la contribution financière de l’Etat pour pérenniser des capacités pour la mise en œuvre du RSI ; maintenir la dynamique et la collaboration multisectorielle établie lors de l’exercice d’évaluation externe conjointe du RSI pour élaborer le plan d’action national qui prendra en compte les résultats de l’évaluation.
Consensus autour du contexte et de la nécessité de mettre en œuvre le RSI 2005
Le Représentant de l’OMS en Guinée, le Pr Georges Alfred a souligné que l’évaluation du RSI a lieu dans un contexte particulier pour le système de santé guinéen qui, au « sortir de deux années d’épidémie de la maladie à virus s’est résolument engagée dans le renforcement et la résilience de son Système de santé ». Il a indiqué que «la sécurité sanitaire mondiale constitue une préoccupation majeure et le niveau de sécurité globale est intimement lié à celui de chaque nation, chaque communauté et chaque personne exposée aux risques multiples y compris infectieux.»
Quant au Ministre de la Santé, le Dr Abdourahmane DIALLO, il s’est interrogé en ces termes « sommes-nous dans la logique de capitalisation et de pérennisation des acquis issus de la période de lutte contre Ebola ? » Et, le Ministre DIALLO de souligner que l’évaluation externe « est une opportunité d’apprécier les capacités de préparation et de réponse à toute maladie à potentiel épidémique et d’évaluer les efforts fournis dans le cadre de l’amélioration de son système de sécurité sanitaire.»
Ci-dessous:
01. Au micro, le Directeur général de l'Agence nationale de sécurité sanitaire
02. Une partie de l'équipe multidisciplinaire d'évaluation
03. Photo des participants autour du Ministre de la Santé