N’Djamena, 28 septembre 2017 (OMS) : Le Tchad fait face à une épidémie de choléra depuis le 14 août 2017. A la date du 27 septembre, le nombre total s’élève à 450cas, dont 59 décès, avec un taux de létalité de 13%pour les deux régions sanitaires du Sila et Salamat.

Depuis la découverte du premier foyer à nos jours, 29sur 778 villages sont touchés dans les districts de Koukou-Angara et Goz-Beïda (Sila) et 28sur 263villages dans le district d’Amtiman. Parmi ces villages, certains sont inaccessibles à cause des pluies et des inondations, suite au débordement du fleuve Bahr Azoum ou d’autres cours d’eau temporaires (ouadis) rendant laborieux le transfert des malades vers les unités de traitement.

Dans une déclaration conjointe du Ministère de la santé publique (MSP) et l’OMS en date du 19 septembre 2017, le Secrétaire général du Ministère de la santé publique, Dr Djabar Hamid et le Représentant de l’OMS au Tchad, Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo appellent la population tchadienne à observer les règles élémentaires d’hygiène, seuls moyens d’éviter la contamination. Ils ont rappelé que des stratégies pour répondre de façon efficace et efficiente ont été mises en place par le Ministère de la Santé Publique et ses partenaires à travers la coordination au niveau central et régional.

C’est dans ce contexte qu’une mission conjointe MSP/OMS conduite par le Directeur général Adjoint de la santé Environnementale et de la lutte contre la Maladie, Dr Yangar Myandjingar, représentant Madame la Ministre (empêchée) et le Représentant de l’OMS au Tchad a été menée du 20 au 22 septembre 2017. La mission s’est rendue sur différents sites touchés dans l’objectif de suivre les activités de riposte contre l’épidémie de choléra dans les Délégations Sanitaires Régionales (DSR) de SILA (Districts sanitaires de KoukouAngarana et Goz-Beïda) et SALAMAT (District sanitaire d’Am-timan).

Au cours de cette mission, un accent particulier a été mis sur la surveillance des cas, l’amélioration de l’approvisionnement en eau, l’assainissement et hygiène du milieu ainsi que la prise en charge thérapeutique des malades. Ce fut également une occasion pour la mission, de rencontrer toutes les sensibilités administratives, politiques, militaires, traditionnelles et religieuses, des régions affectées pour les sensibiliser, les encourager et les soutenir dans leurs initiatives de mobilisation sociale et de promotion pour la santé au niveau communautaire. Il est à noter que de nombreux facteurs favorisant l’éclosion et la propagation de l’épidémie de choléra dans les régions visitées ont été relevés allant de la faiblesse marquante de la desserte en eau potable, le manque d’hygiène et l’insuffisance des ressources humaines dans les centres de santé fonctionnels.

A travers ces visites, les autorités du niveau central souhaitent tirer la sonnette d’alarme auprès des autres partenaires du Ministère de la santé publique pour qu’ils soient sur le terrain pour répondre aux besoins urgents des populations affectées. La prise en main rapide de la situation, de façon cohérente et coordonnée permettra de limiter l’extension de cette maladie et de la stopper à temps.