Ouagadougou, les 1^er et 2 août 2018, s’est tenu le  Séminaire régional de haut niveau sur la promotion de la sensibilisation à la lutte contre le cancer et les programmes de plaidoyer dans les Etats africains membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Placé sous le thème : « un Engagement Solidaire pour lutter contre le cancer », ce séminaire a été organisé par l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) et la Banque Islamique de Développement (BID), sous le leadership  de Mme Sika KABORE épouse de son Excellence M. Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso. La première journée a été consacrée à la rencontre des experts et la 2è au renforcement de capacités sur le plaidoyer et le partage d’expériences des Premières Dames dans la lutte contre le cancer.  Les travaux ont pris fin par une cérémonie de plantation d’arbres par les Premières Dames au Centre hospitalier universitaire de Bogodogo.

Selon les statistiques mondiales, le cancer constitue la deuxième cause de mortalité dans le monde avec plus de 8 millions de morts en 2015. 70% des décès dus au cancer surviennent dans les pays à faibles revenus. Le nombre de nouveaux cas connait une croissance continue et atteindrait 19,3 millions en 2025 selon les projections si rien n’est fait. Au Burkina Faso, par exemple, la prévalence du cancer est peu connue, même si les statistiques font référence à 7800 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Ces chiffres épidémiologiques effroyables du cancer, qui sont sensiblement les mêmes dans les pays membres de l’OCI, justifient la tenue du Séminaire régional de haut niveau sur la promotion de la sensibilisation à la lutte contre le cancer. Ces chiffres ont été rappelés par les experts nationaux et internationaux, présents à Ouagadougou. Au cours de la conférence inaugurale animée par le Prof. Jean-Marie DANGOU de l’OMS, ce dernier, tout comme ses confrères lors de leur intervention respective, est revenu sur les principaux déterminants du cancer. Il a souligné qu’en dépit des actions entreprises dans les pays dans la lutte contre cette maladie, les défis restent énormes. Parmi ces défis, figurent le manque de données ou leur mauvaise qualité, le manque de registres du cancer, la faiblesse des infrastructures et des systèmes nationaux de santé, le faible investissement dans la prévention, la faible sensibilisation du public sur le cancer, et l’insuffisance de financement. Conscientes déjà de ces défis, les Premières Dames des pays membres de l’OCI,  par la voix de celle du Burkina, initiatrice du présent séminaire, ont réaffirmé leur engagement à faire un plaidoyer en vue de susciter la mobilisation générale de toutes les parties prenantes, y compris les chefs d’Etats africains afin de combattre le cancer. A cet effet, elles ont fait quatre recommandations portant respectivement sur :

• l’élaboration de programmes et de plans nationaux de lutte contre le cancer ;
• l’élaboration, l’adoption et l’application de lois spécifiques et complètes de lutte contre le cancer ;
• la construction ou la réhabilitation et l’équipement approprié d’instituts de cancérologie dans les pays ;
• l’identification et la mise en place de mécanismes pour lever les fonds au profit de la lutte contre le cancer.