Tchad : des soins gratuits pour des victimes d’inondations 

N’Djamena – Pour la troisième année consécutive, la capitale tchadienne a connu d’intenses pluies entraînant des inondations et une crue sans précédent des fleuves Logone et Chari. De juillet à octobre, tous les arrondissements de N’Djamena ont été inondés affectant près de 350 000 personnes et plus de 50 000 ménages et provoquant le déplacement de milliers de personnes. Les arrondissements les plus affectés sont le 1er, le 7eme et le 9eme.

La capitale n’a pas été la seule localité touchée par les dernières inondations. Dans le pays, près de deux millions de personnes et plus de 300 000 ménages ont été impactés ainsi que 359 structures de santé détruites ou inondées.

Pour relocaliser les sinistrés, les autorités nationales ont installé des sites dont trois à N’Djamena. En lien avec son principe de ne laisser personne de côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a soutenu le déploiement des équipes médicales sur les sites de d’accueil, afin d’apporter des soins de santé essentiels. Plus de trois tonnes de médicaments et d’équipements médicaux ont été mis à la disposition du Ministère de la santé pour la prise en charge adéquate et gratuite des sinistrés.

Frida Amaka, 23 ans, vit sur le site de Farcha-Milezi avec sa petite fille de 3 ans depuis 4 mois.
Les dernières inondations ont détruit leur maison située dans le 1er arrondissement de Ndjamena. « Nous avons subi les conséquences des fortes pluies et du débordement des fleuves dès les premières heures. Ayant perdu notre habitation, nous avons transité par une maison d’accueil avant que la mairie nous réinstalle sur ce site », explique-t-elle.

Comme Frida, près de 12 000 sinistrés vivent sur ce site d’accueil des sinistrés à l’Est de la capitale. Ce matin, elle est venue en consultation se plaignant de maux de ventre.
Les catastrophes naturelles créent des situations d’urgence à la fois humanitaire et sanitaire. La destruction des habitations et des infrastructures et la stagnation d’eau font planer des menaces sanitaires notamment la résurgence d’épidémies de choléra d’hépatite E, de dengue, de chikungunya et de rougeole et des maladies telles que la fièvre typhoïde et le paludisme, ainsi que des maladies respiratoires aigües et des dermatoses.
Pour assurer une réponse sanitaire adéquate, l’OMS a soutenu l’installation des tentes médicales et les a équipées de médicaments essentiels. L’Organisation a appuyé la formation de 45 agents de santé communautaire et 3 équipes médicales d’urgences. Grâce au financement du Fonds des Nations Unies pour la réponse aux urgences (CERF), ils sont déployés sur les trois sites de N’djamena. Entre le mois d’août et le 31 décembre, plus de 4 600 sinistrés ont bénéficié d’une prise en charge sanitaire gratuite.

« L’appui de l’OMS est un réel secours pour ces personnes qui ont presque tout perdu. Nous prenons en charge des patients qui présentent des pathologies telles que les infections respiratoires, la rougeole ou encore le paludisme », indique la Dre Marie-Claire Manda Yossi, médecin généraliste sur le site de Toukra au sud de N’Djamena. « Pour les cas compliqués, nous faisons appel aux ambulances pour les évacuer vers les centres de santé. »
Tout comme sur le site Basilique, à Farcha-Milezi, avec le retrait des eaux, les sinistrés commencent à regagner leurs maisons. Toutefois, Delphine Kokiné, sage-femme d’État relève que les tentes médicales continuent de prendre en charge jusqu’à 20 personnes par jour et l’appui de l’OMS permet de garantir la disponibilité des médicaments essentiels. « Nous prenons des femmes enceintes en consultation prénatale. Nous procédons également à l’accouchement. Depuis notre installation, nous avons mis au monde 23 bébés », explique la sage-femme Kokiné « Parfois nous recevons aussi des patients souffrant de traumatisme pour avoir presque tout perdu ».
Sur les trois sites, les agents de santé communautaire font la sensibilisation sur les mesures d’hygiène et la surveillance des maladies. Les sinistrés sont donc invités à consulter dans les tentes médicales pour tout problème de santé, plus particulièrement les femmes enceintes et les enfants. « Ceux sont des couches qui sont plus vulnérables aux maladies, donc nous sensibilisons ces femmes à se prévenir des maladies comme le paludisme et le choléra », précise Kerebdi Bling, agent de santé communautaire sur le site de Toukra.
Pour la prévention des maladies, près de 7000 ménages sinistrés ont bénéficié de kits pour la purification de l’eau destinée à la consommation, de moustiquaires ainsi que des bâches pour se protéger notamment du soleil. « L’OMS contribue à garantir un accès équitable aux soins de santé à ces populations sinistrées. Aucune situation ne devrait limiter l’accès aux soins », a déclaré la Dre Blanche Anya, Représentante Résidente de l’OMS au Tchad. « Nous soutenons le Ministère de la santé dans le renforcement du système de santé dans le pays et plus particulièrement dans les zones touchées par les dernières inondations » devait-elle préciser.
Entre août et fin décembre 2024, plus de 4 600 sinistrés ont bénéficié d’une prise en charge sanitaire gratuite sur les trois sites.

C’est la quatrième fois que Frida vient en consultation depuis qu’elle vit sur le site. A chaque fois, elle bénéficie d’une prise en charge sanitaire et médicamenteuse gratuite. « Je repars de la tente médicale avec des conseils et des médicaments pour soulager ma douleur sans être obligée d’aller dépenser dans un hôpital. »
La prise en charge sanitaire gratuite sur place contribue à réduire les inquiétudes. « Nous nous réjouissons de pouvoir compter sur cette gratuité du traitement. La présence des équipes médicales d’urgences nous apporte une quiétude. »
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