BENI : le Ministère de la Santé et l’OMS condamnent une violence meurtrière contre les civils et les professionnels de la santé dans des zones déjà touchées par la maladie à virus Ebola.

BENI : le Ministère de la Santé et l’OMS condamnent une violence meurtrière contre les civils et les professionnels de la santé dans des zones déjà touchées par la maladie à virus Ebola.

BENI (Province du Nord Kivu), 22 OCTOBRE 2018. Le Ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont condamné lundi 22 octobre une attaque survenue le samedi 20 octobre en soirée à Beni, dans la Commune de Ruwenzori, attribuée à des miliciens. Ces violences, selon les sources proches de la Société civile de Beni ont causé la mort d’au moins une dizaine de civils.

Dimanche 21 octobre, des manifestations spontanées ont été organisées dans la matinée par la population de Beni pour protester contre la survenue de ces violences meurtrières. Au cours de ce mouvement de protestation, des débordements avec lancement des projectiles par les casseurs sur les voitures et lieux d’hébergement des intervenants dans la riposte à Beni ont été déplorés.

Lors d’un point de presse conjoint avec le Dr Bathé N’djoloko Tambwe, Directeur général de la Lutte contre la maladie (DGLM) à Beni, le Dr Michel Yao, Gestionnaire de la riposte Ebola pour l’OMS au Nord Kivu, a exprimé la ‘‘profonde compassion de l’OMS aux familles des victimes’’.  Il a ajouté : ‘‘l’OMS, qui promeut la santé pour tous et non la mort, condamne fermement ces violences touchant les civils, y compris le décès de deux agents de l’Unité médicale d’intervention rapide (UMIR), à la suite d’une attaque par des miliciens Maï-Maï au point d’entrée de Vulindi à Butembo’’, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Beni. Il a indiqué que ‘‘les intervenants dans la riposte ne devraient pas être des cibles sur le terrain, car ils travaillent pour tous et vont partout, là où sévit la maladie, même en zone d’accès difficile lorsqu’un cas confirmé est signalé pour vacciner et interrompre la chaîne de transmission.’’

C’est cela qui a justifié ‘‘la négociation d’accès dans une zone où sévissent les miliciens Maï-Maï, à la périphérie de Butembo pour faciliter l’organisation de la vaccination des contacts autour d’un cas positif afin de protéger toute la population contre Ebola, une maladie qui ne connaît pas de frontière,’’ a-t-il ajouté.

Exprimant sa consternation au sujet de la brutalité meurtrière sur les agents de l’UMIR, le Dr N’djoloko Tambwe, également coordonnateur de la riposte du Ministère de la Santé au Nord Kivu, a évoqué au nom du Ministre de la Santé, ‘‘une journée sombre pour toutes les équipes de la riposte qui mettent parfois leur vie en danger au service de la Nation.’’

Selon lui, ‘‘nous allons continuer à intervenir, en dépit des attaques de nos véhicules et agressions de nos agents, car nous connaissons le risque combien élevé que cela coûterait à Beni, à la RDC et aux pays voisins si jamais la maladie à virus Ebola continuait à se propager.’’

Appel à un fort engagement des communautés

Pour faire face à la notification continue des cas d’Ebola à Beni, devenu l’épicentre de la maladie, le Ministère de la Santé, l’OMS et leurs partenaires soulignent l’urgence de l’appropriation des efforts de lutte contre Ebola par toutes les communautés locales. ‘‘La stratégie que nous allons adopter maintenant est celle de la surveillance à base communautaire, intégrant toutes les couches de la société – leaders communautaires, membres de la société civile, étudiants, vendeurs, associations diverses – à prendre conscience de leur engagement actif et de leur participation citoyenne contre Ebola pour sauver les vies à partir de leurs propres communautés,’’ a souligné le Dr Yao.

Cette stratégie, pilotée par les équipes de la communication de risque et de l’engagement communautaire, va s’appuyer sur plus de 1.800 volontaires supplémentaires qui vont être ‘‘recrutés, formés et déployés sur le terrain dans le but de ratisser large dans toutes les 18 aires de santé de Beni,’’ a précisé le Dr Yao.   

‘‘Cela va renforcer les capacités de nos équipes à créer les conditions nécessaires de confiance dans les communautés, et à réduire toutes sortes de résistance et de fausses informations par rapport à la maladie à virus Ebola, tout en permettant des enterrements dignes et sécurisés,’’ a expliqué le Dr N’djoloko Tambwe.  Il s’est félicité de l’appui de l’OMS à la formation de huit équipes supplémentaires de la protection civile de Beni pour mener les enterrements dignes et sécurisés.

Selon la mise à jour de la situation épidémiologique de l’épidémie de la maladie à virus Ebola transmise à l’OMS par le Ministère de la Santé à la date du 20 octobre 2018, il y a un total cumulé de 237 cas enregistrés dans la région (Nord Kivu et Ituri), dont 202 confirmés, et 35 probables. Sur les 202 confirmés, 118 sont décédés et 63 sont guéris.

 

NOTE AUX REDACTEURS. Avec l’appui de l’OMS et des autres partenaires, le Ministre de la Santé, le Dr Oly Ilunga, a présenté à Beni le 18 octobre 2018 un nouveau plan de riposte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola. Dans ses objectifs, ce nouveau plan veut renforcer les capacités de la réponse pour tous les axes stratégiques dans les foyers actifs afin de mettre fin à l’épidémie d’ici fin novembre 2018. Les principes généraux de la stratégie revisitée sont entre autres : i) la mise en œuvre d’une nouvelle approche de co-ciblage basée sur des interventions multidisciplinaires intégrées ; ii) l’accélération de l’appropriation et de l’engagement communautaire ; iii) l’ancrage des piliers de la riposte dans le système de santé local et le transfert progressif des activités aux acteurs locaux ; iv) la préparation des provinces périphériques pour minimiser la propagation de l’épidémie.

 

 

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