Burkina Faso : l’OMS renforce la surveillance des cas de paralysies flasques aiguës (PFA) dans les zones à sécurité précaire
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à une crise humanitaire complexe. On estime à environ un million, le nombre de déplacés internes dont un tiers dans la seule ville de Kaya. Ces déplacés font face à des défis majeurs de santé. Pour le Burkina, La poliomyélite représente une priorité nationale. En effet même si le pays et la Région africaine ont été certifiés libérés de la maladie, on compte toujours des cas dits de polio de type 2 (Cvdpv2).
Dans ce contexte, l’OMS soutient les efforts du Gouvernement dans la mise en place d’un dispositif de surveillance communautaire dans la Région du Centre Nord. Il s’agit de l’initiative AVADAR (Auto – Visual AFP Detection And Reporting) pour la détection rapide des cas de paralysies flaques aigues chez les enfants de moins de 15 ans. Une centaine de téléphones portables seront distribués à des agents formés vivant en communauté pour sensibiliser et alerter sur les cas suspects de polio.
La mise en place de ce dispositif a fait l’objet d’un échange entre le Gouverneur de Région et les autorités administratives, sanitaires, coutumières, religieuses de la Région du Centre Nord, des organisations de la société civile, de l’UNICEF et de l’OMS.
L’initiative AVADAR a déjà fait ses preuves au Burkina Faso depuis décembre 2018. Elle a démarré dans les districts sanitaires de Dori et de Sebba, dans la région du Sahel, région à sécurité précaire. Elle a permis de détecter de très nombreux cas de Paralysies qui auraient échappés au système classique de surveillance, particulièrement dans des villages inaccessibles aux services de santé pour des raisons de sécurité. En effet, au cours de l’année 2019, les relais communautaires impliqués dans la mise en œuvre de AVADAR, ont détectés 98 cas de PFA au sein des communautés contre 07 cas par le système de routine.
Pour le Secrétaire Général de la Région du Centre Nord, représentant le Gouverneur, l’initiative de l’OMS est la bienvenue. « La seule manière de détecter ce virus à temps et empêcher sa propagation », a-t-il affirmé au cours de la journée de dialogue, « est de porter la surveillance des PFA au plus haut niveau de sa performance dans la Région du centre-nord et plus précisément dans la province du Sanmatenga. ». Il a ensuite invité toutes les parties prenantes à s’engager dans ce projet.
Pour le Point focal vaccination au Bureau de la Représentation de l’OMS, Dr Mâ Ouattara, « il est impérieux de rendre suffisamment sensible le système de détection précoce de toute circulation de poliovirus à travers la recherche active des cas de PFA, dans la région du Centre-Nord, région à forte insécurité et abritant de nombreux déplacés internes ».
Le projet est prévu durer six mois pour un coût estimé à Cinquante Millions de francs CFA, totalement financé par l’OMS.