Cabo Verde atteint l’objectif « Zéro transmission locale du paludisme »
Praia – Cabo Verde n’a pas notifié le moindre cas de transmission locale du paludisme en trois années consécutives – à la date du 1er janvier 2021 – remplissant ainsi les conditions d’éligibilité requises pour soumettre une demande de certification de l’élimination du paludisme auprès de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le nombre cas a progressivement diminué ces trois dernières décennies et, depuis quelques années, le pays n’a notifié aucun cas autochtone.
La certification de l’élimination du paludisme est la reconnaissance officielle que l’OMS octroie à un pays, afin d’attester qu’il est exempt de paludisme. L’OMS octroie cette certification quand un pays a prouvé, au-delà de tout doute raisonnable, que la chaîne de transmission locale de tous les parasites du paludisme humain a été interrompue sur l’ensemble du territoire pendant une période d’au moins trois années consécutives, et qu’un système de surveillance et de riposte pleinement fonctionnel est en place pour prévenir la résurgence d’une transmission autochtone.
Si cette demande de certification est approuvée, ce sera la troisième fois que l’élimination du paludisme est validée dans le pays, à savoir deux fois en 1968 et une fois en 1983. La résurgence de la maladie est due à des défaillances enregistrées par la suite dans les efforts de lutte antivectorielle.
En 2015, Cabo Verde avait réduit la transmission autochtone du paludisme à sept cas seulement. Cependant, des cas importés ont provoqué une nouvelle flambée à la fin de 2017, période à laquelle le pays a enregistré 423 cas d’infection autochtones dans la capitale, Praia.
« Cette réalisation a été rendue possible grâce à la mise en place d’une lutte antivectorielle solide et d’un système de détection et de prise en charge rapide des cas, qui ont permis de réduire considérablement le nombre cas notifiés dans les zones de transmission. La mise en œuvre des stratégies de prévention a aussi contribué à l’élimination du paludisme en tant que menace de santé publique dans le pays. Cette stratégie a résulté en des taux élevés d’adhésion à la médication antipaludique, des taux de létalité bas et, finalement, zéro cas autochtone de la maladie », a déclaré Dr Hernando Agudelo, représentant de l’OMS au Cabo Verde.
L’éligibilité du pays à l’initiative E-2020 – une initiative de l’OMS lancée en 2016 pour éliminer le paludisme dans 21 pays avant 2020 – a renforcé l’engagement du gouvernement, de la société civile et des partenaires dans la mobilisation de ressources afin de conforter l’élimination du paludisme, avec des gains pour la santé ainsi que pour le secteur touristique, l’environnement et l’économie. C’est aussi une motivation pour accélérer l’élimination de la maladie aux niveaux de la sous-région et du continent.
Cabo Verde met l’accent sur la surveillance du paludisme, surtout au niveau des points d’entrée et dans la capitale, en insistant sur le renforcement de la lutte antivectorielle.
Un plan stratégique national quinquennal de lutte contre le paludisme, qui a été lancé en 2019, recommandait l’amélioration de l’accès aux diagnostics de qualité garantie dans les formations sanitaires, le traitement précoce et une prise en charge efficace de tous les patients, ainsi que la notification et l’investigation de tous les cas détectés.
Le plan garantissait aussi la gratuité des services de prise en charge et de diagnostic pour les voyageurs internationaux et les migrants, le but étant d’endiguer la vague de cas importés d’Afrique continentale.
La plupart des cas de paludisme sont détectés passivement dans les structures de santé. Les cas confirmés sont signalés dans les 24 heures, puis hospitalisés et traités. Après être sortis de l’hôpital, les patients guéris sont contrôlés une fois par semaine pendant 28 jours.
Les principales mesures de prévention incluent deux campagnes de pulvérisation à effet rémanent dans les foyers, un contrôle vectoriel régulier, un contrôle du paludisme aux points d’entrée (aéroports et ports) et un assainissement environnemental.
Malgré la pandémie de COVID-19, le ministère de la Santé a maintenu un fort engagement dans le programme d’élimination du paludisme avec l’allocation de ressources humaines et financières pour mettre en œuvre les acticités prioritaires.
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