Maintenir le cap de la couverture sanitaire universelle au Kenya

Maintenir le cap de la couverture sanitaire universelle au Kenya

Nairobi - Pour Gabriel Wahome, 60 ans, c'est simple : « La couverture sanitaire universelle était une très bonne idée », dit-il. « Nous en étions heureux ! »

Il y a deux ans, le gouvernement kenyan a piloté un programme de couverture sanitaire universelle dans quatre de ses 47 comtés, facilitant ainsi l'accès aux services de santé pour des millions de personnes. Il a depuis ajouté plus de 200 unités de santé communautaire, avec 7700 volontaires de santé communautaire et plus de 700 travailleurs de santé ont été recrutés. La première année de la phase pilote a vu l'enregistrement de plus de 1,6 million de visites supplémentaires à l'hôpital.

La suppression de tous les frais dans les structures de santé locales et secondaires [sur recommandation des comtés] a largement étendu l'accès aux services de santé dans les quatre comtés pilotes qui ont été sélectionnés en raison de la forte prévalence des maladies transmissibles et non transmissibles, de la forte densité de population, de la mortalité maternelle élevée et de l'incidence élevée des accidents de la route.

« Nous allions à l'hôpital même pour des maladies mineures comme un simple rhume », dit Wahome. « La vie avait changé. »

Dans une évaluation de la phase pilote, le ministère de la Santé a souligné la nécessité d'apporter des améliorations dans une série de domaines, notamment le recrutement accéléré de personnel, une meilleure liaison entre les structures de santé locales et de niveau plus élevé, le financement et la fourniture en temps utile de produits médicaux ainsi que la coordination et la gestion.

Le gouvernement est en train d'étendre la couverture sanitaire universelle sur la base des expériences de la phase pilote et se concentrera sur la poursuite de la réforme de son fonds national d'assurance hospitalière, l'établissement d'un régime obligatoire de couverture sanitaire universelle, l'adoption d'un ensemble essentiel de services de santé et la fourniture d'une couverture sanitaire pour un premier million de ménages à faibles revenus qui seront enregistrés par la biométrie.

« Sans l'amélioration des normes de santé, notre quête de prospérité et d'une vie meilleure pour notre peuple resterait vaine », a déclaré le président Uhuru Kenyatta en octobre lors du lancement de l'enregistrement biométrique pour le régime de couverture sanitaire universelle.

Les investissements réalisés dans le cadre de la première phase de la couverture sanitaire universelle ont contribué à la réponse à la COVID-19, déclare le Dr Nelson Muriu, directeur du département de la santé du comté de Nyeri, une région du centre du Kenya qui faisait partie des quatre comtés pilotes sélectionnés pour le programme de couverture sanitaire.

Davantage de personnel de santé a été recruté pour aider à freiner la propagation de la COVID-19, tandis que les unités de soins intensifs ont été agrandies et que davantage d'équipements médicaux ont été achetés, explique le Dr Muriu. La pandémie a exercé une pression énorme sur les systèmes de santé dans toute la région et a perturbé la fourniture des services de santé essentiels.

L'Organisation mondiale de la Santé soutient le gouvernement en lui fournissant une assistance technique dans des domaines clés, notamment le financement de la santé, comme la réforme du fonds national d'assurance hospitalière, l'élaboration et l'utilisation d'informations sur la protection contre les risques financiers, ainsi que le soutien à la mise en place d'une plateforme numérique de santé et d'un observatoire national de la santé.

Le Dr Rudi Eggers, représentant de l'OMS au Kenya, note que le lancement de la couverture sanitaire universelle au niveau local et le financement des structures de santé sont les principales réalisations de la phase pilote.

« Nous avons vu que les populations ont eu accès aux services beaucoup plus que par le passé », déclare le Dr Eggers. « Cela me fait dire que certaines personnes ont renoncé à se rendre dans des structures de santé alors qu'elles en avaient besoin, par crainte du coût financier d'une telle visite. »

Pour maintenir une couverture sanitaire universelle, il est essentiel de garantir un personnel de santé adéquat, d'améliorer les compétences, de financer les structures de santé ainsi que de subventionner les frais médicaux des ménages à faibles revenus et de financer en partie les régimes d'assurance maladie, déclare le Dr Eggers.

« Avec cette base, l'initiative de couverture sanitaire universelle au Kenya peut être étendue pour assurer l'accès à des services de santé de haute qualité sans souci financier pour tous les Kenyans. »

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