Progrès dans l'éradication de la polio en Afrique
Abuja - La Région africaine a fait des progrès considérables dans la lutte contre la polio, atteignant une étape majeure en août 2020 lorsque la Région a été certifiée exempte de polio sauvage indigène après avoir éliminé toutes les formes de poliovirus sauvage. Le professeur Tunji Funsho, président de la commission PolioPlus nationale du Rotary au Nigeria, évoque les étapes importantes et les défis de la lutte contre la polio.
Quels sont les faits marquants de la lutte contre la polio menée depuis des décennies en Afrique ?
En tant que Rotariens, nous aimerions souligner la diminution de plus de 99,9 % des cas de polio depuis 1988, et le fait que 20 millions de personnes ont été épargnées par le handicap. Plus de 900 000 décès liés à la polio ont également été évités.
Deux des trois souches de poliovirus sauvages ont également été certifiées éradiquées (type 2 en 2015 et type 3 en 2019), et la Région africaine a été la première au monde à introduire et à déployer le nouveau vaccin oral contre la polio de type 2 (nOPV2).
Nous tenons également à souligner que l'Afrique a conservé son statut de région certifiée exempte de poliovirus sauvage indigène malgré les récents cas de polivirus sauvage de type1 (1 au Malawi, 7 au Mozambique) signalés dans la Région, car ceux-ci n'affectent pas actuellement la certification de l'Afrique.
Sur quoi doit-on se concentrer dans la lutte actuelle contre la polio ?
L'Afrique s'est engagée à se remettre sur la voie de l'élimination de toutes les formes du poliovirus. La Région travaille avec détermination pour assurer une détection rapide des variants du poliovirus et une réponse rapide et efficace aux épidémies.
En veillant tout particulièrement à atteindre les enfants qui n’ont jamais reçu de dose. La Région africaine se mobilise pour renforcer la vaccination de routine et se remettre de la pandémie de COVID-19.
L'éradication de la polio donnera un nouvel élan et une nouvelle énergie à d'autres initiatives majeures de santé publique. D'un point de vue purement économique, la meilleure solution est de garantir l'éradication et d'utiliser les outils qui ont fait leurs preuves contre la polio pour renforcer notre réponse aux urgences sanitaires et nos systèmes de santé nationaux.
L'échec de l'éradication de la polio entraînera une résurgence mondiale de la maladie. Certains modèles prévoient que si elle n'est pas éradiquée, dans les dix ans, le monde verra à nouveau 200 000 nouveaux cas chaque année.
Quels sont les défis à relever dans le cadre des efforts actuels pour éradiquer la polio ?
Les détections de poliovirus sauvage sont passées à huit cas dans la Région : entre le Malawi (1) et le Mozambique (7) depuis l'importation du premier cas au Malawi.
Malgré la fin des épidémies dans certains pays, la Région est confrontée à une augmentation de nouveaux cas du variant de la poliomyélite. La vaccination de routine et la surveillance de l'environnement doivent donc être améliorées.
Le plaidoyer et l’appui aux pays pour qu'ils donnent la priorité à la transition vers la polio sont essentiels, étant donné qu'il s'agit du mécanisme permettant de renforcer les systèmes nationaux de santé publique, notamment pour les vaccinations essentielles et la préparation et la réponse aux urgences.
Comment le soutien du programme de lutte contre la polio est-il essentiel pour d'autres urgences sanitaires ?
L'initiative pour l’éradication de la poliomyélite laissera un héritage sans précédent, dont la valeur restera au-delà de l'éradication de la poliomyélite. Cet héritage inclut la fin des souffrances causées par la maladie, les économies réalisées sur le traitement et la prévention de la polio, une organisation plus solide pour la vaccination de routine, la surveillance des maladies, la gestion de la santé et la fourniture d'autres services sanitaires, ainsi qu'une plus grande visibilité des services de santé en général et de la vaccination en particulier. Ceci comprend aussi la mise en place d'une plateforme pour les services de santé préventive.