Ce vendredi 17 Septembre 2021, le Bureau de l’OMS au Tchad s’est associé au Secrétariat général du Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale du Tchad pour célébrer la journée mondiale pour la sécurité des patients instaurée par l’Assemblée mondiale de la santé dans sa Résolution intitulée « Action mondiale pour la sécurité des patients ».

La sécurité des patients est un domaine des soins de santé qui a émergé avec la complexité croissante des systèmes de santé et la hausse des préjudices causés aux patients au sein des établissements de santé. Les erreurs humaines sont rarement commises par négligence, mais résultent plutôt de défauts, de failles ou de dysfonctionnements des systèmes, des procédés et des procédures avec lesquels les acteurs humains travaillent.  Ces failles évitables entraînent inévitablement des erreurs et les effets préjudiciables y relatifs sont souvent catastrophiques pour les patients.

Le thème retenu pour l’édition 2021 de la Journée mondiale de la sécurité des patients est « Soins maternels et néonatals sans risque » ! La campagne exhorte les pays à « Agir maintenant pour un accouchement sûr et respectueux ! ».

Au Tchad, les activités lors de cette journée se sont déroulées à l’amphithéâtre de la Faculté de Médecine de l’Université de N'djamena. Elles ont porté sur les défis de la mise en œuvre de la liste des contrôles de la sécurité à l’accouchement, les préjudices relatifs à la sécurité des patients en général, et enfin une conférence débat sur la situation globale de la santé mère enfant au Tchad ainsi qu’un point de presse sur les soins maternels et néo-natals sans risque.

C’est le Secrétaire général du Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale (SG/MSPSN), Dr Ismaël Barh Bachar, qui a présidé, la cérémonie de commémoration de cette journée. C’était en présence de nombreux invités de marque dont Dr Eyong Efobi John, au nom du Dr Jean Bosco Ndihokubwayo, Représentant de l’OMS au Tchad, empêché.

Dans son mot de circonstance, le Dr Eyong Efobi John est revenu sur le message de la Directrice régionale, Dr MOETI Matshidiso en rappelant que dans la région Africaine de l’OMS, chaque jour, 536 femmes meurent de causes liées à la grossesse et à l’accouchement et 6 700 nouveau-nés meurent de causes évitables. La plupart de ces décès, affirme-t-il, peuvent être évités si « les soins sont administrés avec compassion et respect par des agents de santé ayant les compétences pour réussir et dans des environnements propres et purs qui empêchent la propagation des maladies ».

Cette campagne est particulièrement pertinente dans un pays comme le Tchad qui a un des taux de décès maternels les plus élevés (860/100.0000 naissances vivantes) avec 22 décès maternels par jour. Le drame des décès maternels est qu’ils sont toujours largement évitables a insisté le Dr Eyong Efobi John. Quant aux décès de nouveau-nés ils sont toujours étroitement liés à l'accès et à la qualité des soins fournis aux mères.  Selon les données les plus récentes, au Tchad, le taux de mortalité néonatale est de 34 décès pour 1000 naissances vivantes très éloignés des estimations de l’OMS qui sont de 12 décès/1000 naissances vivantes.

C’est dans ce contexte que l’OMS accompagne le Tchad dans ses efforts à lutter contre les décès maternels et néo-natals. Ainsi, avec l’appui de l’OMS, le Tchad prépare un Dialogue national de haut niveau sur la santé maternelle, néonatale et infantile dont l'objectif est de s’engager sur les stratégies et interventions reconnues efficaces pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Le souhait de l’OMS est de voir le Tchad atteindre les objectifs de développement durables (ODD) à l’horizon 2030.

Pour le Dr Ismaël Barh Bachar, Secrétaire général du Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale qui a ouvert les activités relatives à cette journée il a rappelé les efforts que le Tchad est entrain de fournir pour améliorer ses indicateurs en matière de décès maternels et néo-natals notamment l’organisation d’un dialogue national de haut niveau autour de cette problématique. Il a indiqué que la situation de la sécurité des soins au Tchad a été aggravée par la perturbation des services essentiels de santé, par la Covid 19 mais aussi par l’insécurité dans certaines localités du pays. Néanmoins, maintenant que la Covid semble relativement sous contrôle, le gouvernement, appuyé par ses partenaires, est entrain de tout faire pour infléchir les décès maternels et néo-natals afin d’atteindre les ODD en 2030 a-t-il assuré.