Lomé - La pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve le système de santé au Togo et a particulièrement impacté la formation des professionnels de la santé. Pour réduire ces effets sur les services fournis par le personnel de santé à la population, les capacités de 10 écoles paramédicales ont été renforcées dans toutes les régions du pays avec l’appui de la Banque Mondiale, dans le but d’assurer la formation continue des professionnels de première ligne. 

Mis en œuvre par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le projet « Pandemic Emergency Financing Facility » de la Banque Mondiale a permis d’équiper ces écoles en postes téléviseurs, systèmes audiovisuels (cameras à haute définition motorisées, hauts parleurs et microphones omnidirectionnels, …), ordinateurs, onduleurs, stabilisateurs de tension électrique et autres matériels multimédias. Ces équipements de visioconférence ont été fournis avec des connexions internet haut débit, permettant de mettre à niveau l’environnement informatique des écoles.

Dans le contexte de la COVID-19, les objectifs visés étaient de renforcer les compétences du personnel de santé en Surveillance Intégrée des Maladies et la Riposte (SIMR) et pour la Prévention et le Contrôle de l’Infection (PCI) dans les formations sanitaires. Grâce au nouvel environnement numérique installé dans les écoles, 95 enseignants ont été formés sur la SIMR en 2020 et en 2021. Ces derniers ont formé à leur tour 2338 personnels de santé, dont des médecins, infirmiers.ières et sage-femmes, dans des zones souvent difficiles d’accès. Toutes les 6 directions régionales de la santé en ont bénéficié, ainsi que le niveau central.

Enseignant à l’école paramédicale de Dapaong, une ville située à 621 km au Nord de la capitale Lomé, Edem Kombate a bénéficié du projet : « En 2022, nous avons déjà formé en prévention et contrôle des infections, environ 1000 personnels infirmiers exerçant dans les 6 régions du pays. Certains participants à ces formations provenaient de districts isolés tels que la plaine de Mô (à plus de 5 heures de route du chef-lieu de région), le Kpendjal (à plus de 701 km de la capitale). Le fait que les apprenants n’ont pas besoin de se déplacer est un élément essentiel sans lequel tout ce personnel ne serait pas à niveau aujourd’hui. »

Cette mise à niveau du personnel de santé est au cœur des priorités du Togo, qui s’inscrit dans une dynamique de révision des curricula de formation initiale et de développement de diplômes universitaires et certifications pour les urgences de santé. Avec l’appui de l’OMS, le pays souhaite rendre la formation en santé plus compétitive et assurer la formation continue de son personnel de santé.

Pour Dr Kpandressi Anareme, Directeur adjoint de l’Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM) de Lomé, la dotation des centres de formation de santé en matériels de formation à distance vient renforcer cette priorité gouvernementale : « Nous sommes aujourd’hui capables de former les prestataires à distance depuis leurs districts ou formations sanitaires. De manière générale, nous gagnons en temps et évitons les déplacements parfois risqués ou qui occasionnent des vides certains dans les services de santé. Grâce aux équipements de visioconférence, nous avons notamment pu former en ligne le personnel dans tous les districts sanitaires du pays en Surveillance Intégrée de la Maladie et la Riposte », explique-t-il.

A noter que cet appui de la Banque Mondiale permet de renforcer le personnel sur divers sujets de santé. A titre d’exemple, 783 professionnels de santé ont bénéficié de formations sur la résistance aux antimicrobiens en novembre 2021. 

Saluant ce partenariat fructueux avec la Banque Mondiale, la Représentante de l’OMS au Togo, Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, a insisté sur l’appropriation et le maintien des acquis : « Les écoles de formation paramédicale doivent s’approprier les directives et matériels utiles à la lutte contre la pandémie de COVID-19 et toutes les autres infections afin de mieux accompagner les services techniques pour améliorer les compétences des acteurs de terrain. Nous devons garder ce cap et comme priorité la protection de la santé des populations. »