Togo, utilisation de l’intelligence épidémique pour la surveillance des maladies à potentiel épidémique grâce à l’intelligence épidémique !
« Nous faisions déjà la surveillance épidémiologique basée sur les indicateurs et les évènements. EIOS va nous permettre de renforcer notre travail grâce aux nouvelles sources quelle propose », se réjouit Mme Natchaba Rassidatou point focal rougeole/fièvre jaune à la division de surveillance intégrée des urgences sanitaires et riposte.
Dans le cadre de la surveillance basée sur les événements, les discussions se déroulent habituellement autour de 4 groupes : les lignes téléphoniques, les médias, les établissements de santé et les communautés. EIOS s’intéresse aux articles des médias pour la détection des événements potentiels de santé publique grâce à des signaux.
Afin de renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la surveillance, selon l’approche « One Heath », notamment les acteurs de santé humaine, de la santé animale et de l’environnement, une trentaine d’acteurs du niveau central, spécialistes de la surveillance ont été formés sur l’utilisation du système "Epidemic Intelligence from Open Sources" (EIOS) au Togo, du 04 au 07 Octobre 2022
« EIOS est un outil puissant de renforcement, de partage d'informations, d'optimisation des ressources, de déduplication et de renforcement des capacités de la surveillance, tous risques confondus, permettant aux utilisateurs d'accéder à davantage de sources d'information en un temps plus court », a expliqué KAMBALE KAVOGA, Freddy, Epidémiologiste au programme des urgences, au bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique. « Il permet de renforcer la surveillance en général et plus particulièrement celle basée sur les événements et s’intéresse aux sources accessibles au public, c’est à dire les articles des médias en ligne. En d’autres termes, l’EIOS vient compléter ou renforcer le système d’alerte précoce aux situations d’urgence » conclu-t-il.
« La sécurité sanitaire mondiale fait face à une menace accrue liée aux maladies infectieuses, les questions environnementales, et les menaces bioterroristes. Dans ce contexte, les systèmes de détection et d’alerte précoce sont essentiels. Pour les renforcer, l’expertise des institutions de santé publique et des systèmes de biosurveillance devrait être mise en commun, en optimisant les ressources disponibles afin de renforcer la sécurité sanitaire mondiale. » Renchérit Dr Jean Paul KIMENYI, Epidémiologiste au programme des urgences, Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique.
« Les récentes épidémies soulèvent à nouveau la problématique de la détection précoce des évènements et la capacité de produire des données factuelles pour une gestion plus efficiente des épidémies et autres urgences sanitaires. » a rappelé Dr DIALLO Fatoumata Binta Tidiane, Représentante Résidente de l’OMS au Togo. « Le Togo est à féliciter en matière de surveillance intégrée des maladies et de la riposte notamment en ce qui concerne la surveillance des indicateurs de façon agrégée. Néanmoins le standard requis pour une détection précoce en vue de répondre efficacement aux multiples urgences de santé publiques actuelles a été revu à la hausse au niveau international. Il s’avère donc nécessaire d’accompagner le Togo à être plus outillé afin de faire face aux éventuelles menaces et ceci selon les normes internationales » ajoute -t-elle.
Pour Dr Marin WOTOBE, Secrétaire général du Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel au Soin, « l’application des connaissances acquises va contribuer à renforcer la surveillance des maladies à potentiel épidémique et les prises de décision dans les questions de santé publique. »
L’EIOS, comme d’autres plateformes de surveillance basées sur Internet, permet une détection plus précoce des événements potentiels, ce qui permet une réponse plus précoce et, par conséquent, une réduction de l’impact des événements de santé publique sur la santé humaine et la prévention de la propagation des maladies.
Cet atelier a été organisé grâce à l’appui de Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (CDC) et les fonds Allemands, pour la gestion des urgences sanitaires.