Le Burkina Faso entame la vaccination des enfants contre le paludisme

Le Burkina Faso entame la vaccination des enfants contre le paludisme

Ouagadougou – Deux semaines après le Cameroun, le Burkina Faso a introduit aujourd'hui le vaccin antipaludique RTS,S dans son programme élargi de vaccination (PEV). Il est le second pays à le faire en dehors du programme pilote de vaccination antipaludique mené au Ghana, au Kenya et au Malawi. 

Le vaccin est déployé dans 27 districts sanitaires jugés prioritaires par les autorités sanitaires nationales du fait du taux élevé de cas et de décès liés au de paludisme. Ce lancement intervient après que le Burkina Faso ait reçu 658 500 doses de vaccins en décembre 2023. Le Gouvernement du Burkina Faso s’est engagé à trouver des financements pour combler le Gap qui permettra de couvrir les 33 districts sanitaires restants du pays. Pour être protégés de la maladie, les enfants devront recevoir quatre doses de vaccin, soit la première dose à cinq mois, la seconde à six mois, la troisième à sept mois et la quatrième dose à quinze mois.

« Grande est ma joie à cet instant où je prends la parole, à l’occasion de l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S dans le Programme Elargi de Vaccination du Burkina Faso » a déclaré le Dr Robert Lucien Kargougou, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique du Burkina Faso qui présidait la cérémonie de lancement. « Le paludisme est un fléau qui endeuille chaque jour nos familles, le plus lourd tribut étant payé par les enfants de moins de cinq ans. La bonne nouvelle est que le RTS,S est l’un des deux vaccins sûrs et efficaces homologués par l’OMS et par les instances nationales. »

Il faut noter que le Burkina Faso est le seul pays francophone d’Afrique de l’Ouest ayant participé à ce projet historique qui date d’une trentaine d’années. « Le Burkina Faso, à travers ses différentes institutions de recherche participe depuis bientôt 20 ans à différents essais cliniques afin de soutenir les efforts de la lutte contre le paludisme », a expliqué Dr Emmanuel Nanema, le Directeur général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST). Ce centre abrite l’Unité de Recherche Clinique de Nanoro dirigée par le Pr Halidou Tinto, un chercheur burkinabè impliqué dans la recherche et les essais sur les deux vaccins. 

Pour préparer cette introduction, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d'autres partenaires, dont Gavi, l'Alliance du vaccin, l'UNICEF, USAID, CDC, PATH, et Jhpiego ont aidé les autorités sanitaires nationales à mettre en œuvre le plan d’introduction du vaccin élaboré à cet effet. 

« Ce jour solennel marquant l’introduction du vaccin RTS,S contre le paludisme dans le programme élargi de vaccination du Burkina Faso ouvre une nouvelle ère dans la lutte contre cette maladie », a déclaré le Dr Coulibaly Seydou Ouaritio, Représentant par intérim de l'OMS au Burkina Faso. « Soyez rassurés de la disponibilité et de l’engagement de l’OMS à rester aux côtés du Burkina Faso pour renforcer les actions de lutte contre le paludisme », a-t-il ajouté.

Le Burkina Faso fait partie des 10 pays les plus touchés par le paludisme dans le monde. Cette maladie est l’une des principales causes de consultation dans les formations sanitaires du pays, soit 43 % des consultations. Avec le soutien des partenaires, les efforts de contrôle et de prévention du paludisme au fil des ans ont permis de réduire progressivement le fardeau de la maladie dans le pays.

Depuis 2019, le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent le vaccin RTS,S selon un calendrier de quatre doses aux enfants à partir de l'âge de 5 mois environ dans des districts sélectionnés dans le cadre du programme pilote, connu sous le nom de Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP). Plus de 2 millions d'enfants ont été vaccinés contre le paludisme dans les trois pays africains dans le cadre du MVIP, avec plus de 8 millions de doses administrées, ce qui a entraîné une baisse remarquable de 13 % de la mortalité toutes causes confondues chez les enfants en âge de recevoir le vaccin, ainsi qu'une réduction considérable des cas de paludisme graves et des hospitalisations.

Neuf pays africains sont sur le point de lancer la vaccination contre le paludisme cette année. En plus du Cameroun, qui a déployé les vaccins en janvier 2024, le Bénin, et le Liberia ont également reçu le vaccin et sont en train de finaliser les plans de déploiement du vaccin.

L'OMS, Gavi, l'Alliance du vaccin, l'UNICEF et d'autres partenaires travaillent en étroite collaboration avec les pays africains qui introduisent le vaccin antipaludique afin d'en assurer la livraison et la réussite.

Selon le dernier rapport mondial contre le paludisme, le fardeau du paludisme est le plus lourd en Afrique, qui représentait environ 94 % des cas de paludisme dans le monde et 95 % des décès liés à cette maladie en 2022. Au cours de la même année, 249 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde, entraînant 608 000 décès. Parmi ces décès, 77 % concernaient des enfants de moins de 5 ans, principalement en Afrique.

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Francine M. TCHOUTA

Spécialiste de la Communication

Bureau de l'OMS au Burkina Faso

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