Un bond historique en matière de lutte contre le paludisme : la RDC accueille 693 500 doses, premier lot d’un vaccin antipaludique révolutionnaire
Les autorités de la République démocratique du Congo, dont le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance sociale, ainsi que les principaux partenaires, OMS, UNICEF, Gavi, PATH, CHAI ont réceptionné jeudi 13 juin en soirée, sur le tarmac de l'aéroport international de N'djili, le tout premier lot du vaccin R21/Matrix-M. WHO/Eugene Kabambi
La République Démocratique du Congo (RDC) a franchi un pas important dans la lutte contre le paludisme jeudi 13 juin 2024 avec l’arrivée à Kinshasa à bord d’un Cargo d’Ethiopian Airlines, d’un premier lot de 693.500 doses du vaccin antipaludique R 21/Matrix-M. Ces doses sont destinées à vacciner les enfants de 6 à 23 mois contre le paludisme, une maladie qui affecte des millions de personnes en RDC et à travers le continent africain.
Ce vaccin a déjà été introduit avec succès dans plusieurs pays du continent tels que le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Ghana, le Kenya et le Malawi, avec les résultats suivants :
- La vaccination a entraîné une baisse de 13% du nombre de décès, toutes causes confondues, chez les enfants en âge d’être vaccinés.
- Les vaccins antipaludiques ont réduit de plus de la moitié le nombre de cas de paludisme au cours des 12 mois qui suivent l’administration des trois premières doses. Une quatrième dose permettant de prolonger la protection.
- La vaccination contre le paludisme réduit le nombre de fois où un enfant pouvait contracter la maladie.
- Une réduction de 22% des hospitalisations pour cause d'un paludisme grave a été observée.
- L'utilisation du vaccin antipaludique ne remplace pas les autres méthodes de prévention ayant prouvé leur efficacité (moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action).
- Les résultats sont positifs lorsque la vaccination antipaludique est associée à un ensemble d’interventions de lutte contre cette maladie adaptées au contexte local.
- La fiabilité du vaccin a été démontrée après l'administration de plus de six millions de doses de vaccin à plus de deux millions d'enfants.
Le vaccin R21/Matrix-M est conçu pour cibler le stade sporozoïte du plasmodium, qui est transmis aux humains par les piqûres de moustiques. C'est durant cette phase initiale que le vaccin s'avère le plus efficace, car il combat les quelques sporozoïtes, allant de 10 à 100, qui pénètrent dans la circulation sanguine avant que le parasite ne puisse se multiplier.
Un bond historique en matière de lutte contre le paludisme : la RDC accueille 693 500 doses, premier lot d’un vaccin antipaludique révolutionnaire.
L’introduction de R21/Matrix-M devrait renforcer considérablement les efforts de la RDC pour protéger ce groupe d’âge vulnérable.
Les parents sont fortement encouragés à faire vacciner leurs enfants selon le calendrier de quatre doses pour une protection optimale. Le vaccin réduit non seulement le risque d’infection par le paludisme, mais prévient également les manifestations graves de la maladie et réduit la mortalité. Le vaccin contre le paludisme est le résultat de décennies de recherche, de développement de vaccins et de coopération entre les secteurs public et privé. Les chercheurs africains ont été à l'avant-garde du développement de ce vaccin.
NOTE POUR LES REDACTEURS. Les données les plus récentes issues du système de surveillance épidémiologique du ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale et du rapport annuel du Programme national de lutte contre le paludisme (PLNP) de 2022 montrent que les enfants de moins de 5 ans représentent pratiquement 50% des cas de paludisme et plus ou moins 70% des décès dus à cette endémie en RDC. Selon ces données, la RDC a enregistré 27 296 419 cas de paludisme dont 13 300 804 chez les enfants âgés de moins de 5 ans (48,7%). De ces chiffres, 1 176 648 cas concernaient le paludisme grave. Les mêmes statistiques renseignent plus de 24 880 décès dus au paludisme à la période susmentionnée, parmi lesquels on trouve 16 921 enfants de moins de cinq ans (68%).
L’OMS, GAVI, PATH, CHAI, l’UNICEF et tous les autres partenaires impliqués accompagnent le Gouvernement dans le déploiement du vaccin antipaludique sur toute l’étendue du territoire national.