Vers le renforcement d’un appui concerté et optimisé des partenaires techniques et financiers dans la mise en œuvre de la CMU en Côte d’Ivoire.

Photo de famille des PTFs avec les officiels
Edmond N'Takpé, Communication officer OMS CI
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Vers le renforcement d’un appui concerté et optimisé des partenaires techniques et financiers dans la mise en œuvre de la CMU en Côte d’Ivoire.

La mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) en Côte d'Ivoire bénéficie d’un soutien important des partenaires techniques et financiers (PTF) du secteur Santé. Réunis au sein du Groupe Sectoriel Santé (GSS), ceux-ci ont tenu leur première réunion décentralisée de l’année 2024 (hors d’Abidjan), du 25 au 27 juin 2024, à Yamoussoukro, dans la capitale politique du pays, sous le leadership des ministères en charge de la Santé et de la Protection Sociale (MEPS) L’objectif était de mener une réflexion approfondie et concertée afin d’optimiser l’appui des PTFs à la mise en œuvre de la CMU dans le cadre de l’amélioration de la santé mère-enfant en tenant compte et en adaptant les solutions aux réalités locales.

Les trois jours d’atelier ont été meublés avec des sessions d’échanges interactifs animées essentiellement par les acteurs locaux sur des sujets clés tels que l'accessibilité des services de la CMU, la qualité des soins, la gestion des ressources, les stratégies d'engagement communautaire. Des visites de terrain ont été également conduites pour permettre à la soixantaine  de participants à cette rencontre de portée nationale, issus des ministères clés, de la société civile et des PTFs,  d’observer directement la mise en œuvre des activités dans la communauté et d’interagir avec le personnel dédié à la mise en œuvre de la CMU, notamment les agents de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) et le personnel soignant du ministère de la santé, ainsi que les acteurs communautaires de la société civile et les bénéficiaires directs.

Les visites de terrain dans les 4 districts sanitaires de la région du Bélier (Yamoussoukro, Tiébissou, Didiévi et Toumodi) ont été une occasion de recueillir les points de satisfaction, les attentes et les recommandations des bénéficiaires.

Au sud de Yamoussoukro, dans le village de Logbakro, le Centre de Santé Rural (CSR) reçoit ses patients du jour. Des femmes et des hommes venus en consultation pour différentes raisons, attendent patiemment d’être reçus par l’infirmier du centre. Parmi eux, M. Koffi Joel, détenteur d’une carte CMU depuis 2018. « Avec ma famille, je me soigne gratuitement ! », nous dit-il en souriant. « Quand je suis malade, je me présente au centre de santé et je suis pris entièrement en charge.  Je ne paye ni cotisation mensuelle, ni frais de consultation, ni médicaments ». En fait, M. Koffi Joel est bénéficiaire du régime non contributif de la CMU du fait de sa situation de grande vulnérabilité, aussi est-il couvert à 100%.

Dans le cadre de la mise en place de la CMU, le gouvernement ivoirien propose deux types de régime : le premier dit régime contributif, propose aux populations, une offre de soins contre une contribution forfaitaire mensuelle de 1000 FCFA par assuré. Le second, dit non contributif, s'adresse aux personnes en situation d'indigence ; pour lesquelles, l’Etat s'engage à payer dans les caisses de la CMU, une somme forfaitaire annuelle.

Ailleurs, dans le district sanitaire de Didiévi, situé à 81 km de Yamoussoukro, les sentiments sont partagés. Dame N. A Clarisse, 36 ans environ, mère de 4 enfants, s’est faite enrôlée à la CMU depuis une année. « L’enrôlement a été facile. C’est mon mari qui m’a donné l’information. Il n’y avait pas assez de monde ce jour-là. J’ai reçu ma carte juste un mois après l’enrôlement », nous confie-t-elle. Dame Clarisse fait partie des personnes enrôlées très chanceuses ayant reçu leur carte assez tôt. Pour sa grand-mère et trois autres de ces cousines, il en allé autrement. « Cela fait presqu’une année que nous avons fait l’opération d’enrôlement, mais jusque-là, nous n’avons pas encore reçu nos cartes. On ne sait plus que faire », disent-elles. Elles ne savent pas non plus vers quelle structure s’adresser pour avoir gain de cause.

Pour cet instituteur rencontré également à Didiévi, la situation est tout autre. Trois mois après son enrôlement, il a reçu sa carte de CMU. Lui et ses trois enfants bénéficient des avantages et privilèges liés à cette carte. Normal, puisqu’en tant que fonctionnaire, il est prélevé à la source depuis la solde.

Ces histoires et réalités de terrain sont connues des principaux acteurs nationaux et viennent rappeler, si besoin en était, que la mise en œuvre de la CMU, loin d’être un aboutissement, poursuit son chemin avec de nombreux défis à adresser au fur et à mesure pour une mise à l’échelle complète.

La réunion décentralisée du GSS, se présente donc comme une opportunité pour appuyer les autorités nationales à identifier et analyser les défis et les bonnes pratiques à travers des échanges avec les prestataires de soins, les bénéficiaires de la CMU et toutes les autres parties prenantes. Cette démarche permettra de formuler des recommandations opérationnelles pour une mise en œuvre plus efficace de la CMU, de renforcer le partenariat et la collaboration entre les acteurs gouvernementaux, non gouvernementaux et les partenaires techniques et financiers et promouvoir une approche intégrée et harmonisée pour l’extension de la CMU à l’échelle nationale, en tenant compte des particularités régionales.

Les présentations successives qui ont été faites le premier jour, ont montré un tableau de l’état d’avancement de la CMU dans le pays. Les interventions de la Direction Générale de la CMU et de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM), au cœur de ce projet, ont fait le point avec des statistiques détaillées. Ainsi avec 14 millions d’enrôlés en fin mai 2024, le défi est d’atteindre 20 millions d’ici la fin de 2024. Par ailleurs, le taux d’usage des cartes CMU en 2023 était de 7,96% dont 81% ont bénéficié de prestations. En général ce taux d’usage reste faible, variant entre 1 et 7% selon les régions.

Elles ont mis en lumière des évolutions significatives, telles que la production des cartes in situ, le nombre croissant de structures sanitaires qui intègrent le dispositif CMU, etc. Cependant, l’on relève aussi des difficultés d’adhésion, aussi bien des cibles que des agents CMU, pour diverses raisons.

D’autres interventions, comme celles de l’OMS, ont fait ressortir les enjeux de la CMU au regard de la santé mère-enfant. La Banque mondiale a fait le point de son appui financier à cette mise en œuvre. Tout ceci montre le lien étroit entre le GSS et les structures nationales en charge de la mise en œuvre de la CMU en Côte d’Ivoire.

Il s’avère nécessaire, au vu des recommandations de ce GSS, de conduire une communication claire qui permette aux usagers de comprendre le fonctionnement de la CMU, les droits attachés à la carte CMU, les médicaments qui sont pris en compte, ainsi que les pathologies. « Parfois, on se présente à la pharmacie avec une ordonnance pour prendre des médicaments. L’agent de la CNAM chargé de faire le bon, nous dit que le médecin a prescrit un médicament qui n’est pas sur la liste et donc non pris en charge par la CMU. Cela veut dire que les médecins mêmes ne connaissent pas la liste des médicaments autorisés. Généralement aussi, les médicaments qui ne sont pas pris en charge par la CMU, sont plus chers dans les pharmacies privées », nous a raconté Dame N. A. Clarisse, à Didiévi.

Une autre recommandation très importante concerne la production et la délivrance des cartes in situ. La question du délai de livraison des cartes CMU est un véritable problème dans certaines régions du pays. Cette question a donc été examinée par les PTFs et les acteurs nationaux.

De façon général, cet exercice du GSS a révélé aussi bien de bonnes pratiques que des défis à relever au niveau national et local. La synthèse des principaux points, ainsi que les conclusions et recommandations, donneront certainement un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de la CMU dans les prochains mois.

Rappelons que le Groupe sectoriel santé est composé essentiellement des partenaires techniques et financiers que sont les Agences du Systèmes des Nations Unies en Côte d’Ivoire, à savoir l’OMS (chef de file), l’UNICEF, l’UNFPA, l’ONUSIDA, les Ambassades de pays donateurs comme le Canada, les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Japon, La Grande Bretagne. On y compte aussi des agences de coopération bilatérale et multilatérale comme l’AFD, l’ACDI, l’USAID, le CDC, la JICA, la Banque mondiale, le Fond mondial, l’Alliance GAVI, ainsi que des ONGs internationales et nationales Jhpiego, Ipas , Pathfinder, Save the Children, MSH.... La présidence est assurée par Directeur de Cabinet du Ministère de la santé, de l’Hygiène publique et de la couverture maladie universelle et le Représentant de l’OMS.

Une vue des participants à une session de présentation
Edmond N'Takpé, Communication officer OMS CI
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La table de séance
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Intervention de la Cheffe de Bureau OMS Côte d'Ivoire, Dre Tall Fatim
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Une vue des participants à une session de présentation
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Intervention de Dr Zombré, Chargé du programme Gouvernance et Système de santé
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Intervention d'un participant
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Une vue des participants
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Photo de famille des PTFs avec les officiels
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N'TAKPÉ Yavo Edmond - OLD
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Mobile : 00225 07 57 06 07 65
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KONÉ Souleymane - OLD
Chargé de Programmes de Promotion & Déterminants sociaux de la Santé (HPD)
Mobile : 00225 07 07 14 83 93
E-mail : koneso [at] who.int (koneso[at]who[dot]int)