Appui technique de l’OMS à la Réponse à la crise nutritionnelle au Sénégal
62 médecins et infirmiers à l’école de la prise en charge des enfants sévèrement malnutris en milieu hospitalier
Laissés sans soins au sein de leur famille, les enfants sévèrement malnutris ont toutes les chances de mourir de complications. Traités à l’hôpital par des personnels de santé avec des savoirs et pratiques qui sont inadéquats, ces enfants vont connaître le même sort. C’est pour éviter aux enfants sévèrement malnutris l’une et l’autre de ces situations que l’OMS a conçu le Cours de formation à la prise en charge de la malnutrition sévère en milieu hospitalier.
L’application, par les prestataires de santé, des connaissances et compétences spécifiques acquises dans le cadre de ce cours de formation peut faire passer le taux de décès des enfants de plus de 30% à moins de 5%.
« Vous avez bénéficié d’un enseignement théorique et d’une formation pratique en milieu hospitalier. Compte tenu de la compétence des membres de l’encadrement, de l’efficacité prouvée des méthodes pédagogiques utilisées, je suis convaincue que vous êtes maintenant bien outillés pour prodiguer à vos futurs patients les soins de qualité dont ils ont besoin ». C’est ce qu’a déclaré le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, Représentant de l’OMS au Sénégal, lors de la clôture de la 2e session de renforcement des capacités pour la prise adéquate des enfants sévèrement malnutris, organisée à l’intention des prestataires de santé des hôpitaux et centres de santé possédant ou prévoyant d’ouvrir des services de prise en charge des enfants sévèrement malnutris des régions de Thiès, Diourbel, Kaolack, Louga, Saint-Louis et Dakar.
La session de formation, organisée par la Division de l’Alimentation et de la Nutrition et Survie de l’Enfant (DANSE) du Ministère de la Santé et l’Action sociale, avec l’appui technique et financier de l’OMS, entre dans le cadre de la mise en oeuvre du volet santé de la réponse à la crise nutritionnelle et ses conséquences médicales engagée par le Gouvernement du Sénégal. Au niveau du ministère de la Santé, on s’attend, en effet, à ce que 5 à 10% des cas de malnutrition aigüe sévère présentent des complications médicales graves. Ces complications constituent la principale cause de décès chez les enfants malnutris. Les structures de santé doivent donc se préparer à fournir des prestations de qualité pour sauver le maximum d’enfants.
Les participants étaient des médecins pédiatres, généralistes, nutritionnistes et infirmiers de 10 hôpitaux régionaux, de 3 établissements publics de santé de niveau 1 et de 19 centres de santé des districts sanitaires. La session de formation a comporté un volet théorique et un volet pratique, avec une diversité de méthodes d’enseignement: lectures dirigées, exercices, jeux de rôles, séances cliniques à l’hôpital, séances de démonstration, discussions de groupe, visualisation de vidéos, etc. Elle a aussi permis de renforcer les connaissances et les compétences cliniques des prestataires, dans la préparation de produits indispensables dans la prise en charge de ces cas graves (F-75, F-100 et Resomal), et dans l’organisation des services de prise en charge des enfants sévèrement malnutris, y compris la supervision, la résolution des problèmes, l’implication des mères dans les soins.
C’est pourquoi, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique a appuyé, du 20 au 23 juin 2012 à Dakar une première session de formation de 13 pédiatres comme formateurs nationaux qui seront chargés de transmettre les compétences et connaissances acquises à travers des sessions de formation en cascade et des visites régulières de suivi post formation des prestataires formés. C’est ce pool de formateurs, coordonnée par le Pr Saliou Diouf, Professeur agrégé de Pédiatre et spécialiste en Nutrition au CHU Le Dantec de Dakar, qui a assuré l’encadrement de la 2e session de renforcement des capacités qui a regroupé, du 02 au 07 juillet 2012 à Thiès, 62 médecins et infirmiers des hôpitaux et centres de santé de cinq régions du Sénégal.
Au terme de la session de formation, chaque groupe de participants, par type de structure sanitaire d’origine, dirigée par le médecin responsable, a élaboré un plan d’action pour mettre en place une unité de prise en charge des enfants sévèrement malnutris. Ce processus sera accompagné par la DANSE et ses partenaires à travers des visites de suivi post-formation, de dotation en médicaments et en matériel et équipements. En clôturant la session de formation, au nom du Directeur de la Santé, le Pr Saliou Diouf a souligné les progrès réalisés dans le dépistage et le traitement de la malnutrition au niveau communautaire depuis plusieurs années. Cependant, malgré la forte mortalité qui est associée à la malnutrition, la prise en charge au sein des formations sanitaires des enfants sévèrement malnutris reste inadéquate, selon lui.
La cérémonie de clôture a été marquée par la remise des attestations aux participants et par le point de presse animé par le Représentant de l’OMS, le Directeur du Cours de formation et le Représentant de la Division de l’Alimentation et de la Nutrition et Survie de l’Enfant du Ministère de la Santé et l’Action sociale.
La rencontre avec les journalistes de la presse publique et privée a permis au Représentant de l’OMS d’expliquer la relation entre la crise alimentaire et nutritionnelle et la santé des populations, notamment les enfants. La malnutrition augmente les risques de contracter et de mourir de maladies courantes comme le paludisme, la diarrhée et la pneumonie ainsi que des maladies à potentiel épidémique comme la rougeole et le choléra.
Le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama a également présenté le dispositif conçu et mis en place par l’OMS pour appuyer la réponse du Ministère de la Santé du Sénégal face à la crise nutritionnelle, d’ici décembre 2012. Il s’agit de la mise à la disposition d’experts, de l’appui à l’élaboration des plans de riposte, à la mobilisation de ressources, au suivi de la mise en oeuvre de la riposte, du renforcement des capacités des prestataires des hôpitaux et des centres de santé, de la surveillance nutritionnelle, de la dotation des hôpitaux et des centres de santé en médicaments pour la prise en charge de la MAS et de ses complications.
Les principales questions des journalistes ont porté sur la nécessité d’une approche multisectorielle pour faire face à la crise alimentaire et nutritionnelle, les critères de choix des régions dont les prestataires de santé ont été formés, la question de la gratuité de la prise en charge des enfants sévèrement malnutris. Concernant ce dernier point, le Représentant de la DANSE a indiqué que certaines ONG apportaient déjà une assistance financière aux populations des deux régions les plus touchées par la crise nutritionnelle et que le plaidoyer est en cours auprès de l’Etat et des partenaires pour l’application de la gratuité de la prise en charge des enfants MAS sur l’ensemble du territoire national.
Au niveau du ministère de la Santé, on s’attend à ce que 5 à 10% des cas de malnutrition aigüe sévère présentent des complications médicales graves. Ces complications constituent la principale cause de décès chez les enfants malnutris. Les structures de santé doivent donc se préparer à fournir des prestations de qualité pour sauver le maximum d’enfants.
Appui technique de l’OMS à la Réponse à la crise nutritionnelle au Sénégal