De nouvelles recommandations montrent comment traiter toutes les personnes vivant avec le VIH et réduire le nombre de nouvelles infections

De nouvelles recommandations montrent comment traiter toutes les personnes vivant avec le VIH et réduire le nombre de nouvelles infections

Harare, 27 novembre 2015 – Selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le monde est sur le point d'enrayer la pandémie du SIDA, d'ici 2030 - à condition d'accélérer les progrès accomplis au niveau mondial au cours des 15 dernières années.

Beaucoup a déjà été fait. L'objectif du Millénaire pour le développement appelant à stopper la propagation du VIH dans le monde et à inverser la tendance actuelle a été atteint cette année.

En 2014, le nombre de décès dus au VIH a diminué de  42 % - passant de plus de 2 millions en 2004 à environ 1,2 million.

Depuis 2000, près de 7,8 millions de vies ont été sauvées, moins de personnes contractent le VIH et les prévisions indiquant la fin de la pandémie d'ici 2030 - objectif jadis considéré comme irréalisable par de nombreux experts - sont maintenant réalistes, si l'on en croit le rapport de l'OMS intitulé «Global Health Sector Response to HIV 2000-2015».

L'accroissement rapide de l'accès au traitement antirétroviral, l'un des succès les plus éclatants enregistrés ces dernières années dans le domaine de la santé publique, a mis le traitement à la portée de plus de 16 millions de personnes vivant avec le VIH à travers le monde. Aujourd'hui, plus de 11 millions d'individus bénéficient  du traitement antirétroviral  dans la Région africaine de l'OMS uniquement, contre 11 000 il y a 15 ans, ce qui signifie que le nombre de personnes concernées a été multiplié par mille.

Pourtant, des efforts doivent encore être faits. Soixante pour cent des personnes vivant avec le VIH dans le monde ne sont pas encore sous traitement antirétroviral.

D'après la Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, le nombre de nouvelles infections a diminué de 41 % dans la Région africaine au cours des 15 dernières années, plus que dans aucune autre Région au monde. Mais, selon le Dr Moeti, le nombre de personnes qui contractent l'infection à VIH demeure élevé et les jeunes femmes, ainsi que les adolescentes continuent d'être exposées de façon disproportionnée au risque d'infection.

Traiter toutes les personnes vivant avec le VIH

Les essais cliniques réalisés récemment ont confirmé que le recours rapide et élargi au traitement antirétroviral permet de sauver des vies en gardant les personnes vivant avec le VIH en meilleure santé et en réduisant le risque que ces personnes transmettent le virus à leurs partenaires.

Suite à cette confirmation, l'OMS a recommandé en septembre que toutes les personnes vivant avec le VIH soient aussi tôt que possible après le diagnostic mises sous traitement antirétroviral.

À la conférence internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA), l'OMS va présenter un ensemble de recommandations devant permettre aux pays d'étendre le traitement à tous - de façon rapide et efficace. Ces recommandations préconisent, entre autres, de faire appel à des stratégies de dépistage novatrices pour aider davantage de personnes à savoir qu'elles sont séropositives; de rapprocher les services de dépistage et de traitement des lieux d'habitation; de démarrer le traitement plus rapidement chez les personnes se trouvant à un stade avancé de l'infection au moment où celle-ci est diagnostiquée; et de réduire la fréquence recommandée des visites à la clinique pour les personnes qui suivent normalement leur traitement antirétroviral.

«Les nouvelles lignes directrices de l'OMS pour la mise en œuvre, qui montrent comment traiter toutes les personnes vivant avec le VIH et réduire le nombre de nouvelles infections, ont un caractère transformateur» a affirmé le Dr Deborah Birx, Coordonnatrice de US Global AIDS. «Faute de vaccin ou de traitement curatif pour le VIH, ces lignes directrices nous fournissent les outils essentiels dont nous avons besoin pour parvenir à une génération sans SIDA grâce à la stratégie d'accélération de la riposte. Nous devons saisir l'instant présent et avancer courageusement ensemble pour mettre un terme à la pandémie du SIDA qui est une menace pour la santé publique».

Améliorer la prévention du VIH

Les médicaments qui aident les personnes vivant avec le VIH à rester en bonne santé sont les mêmes qui empêchent aussi que les personnes exposées à un risque important d'infection contractent le VIH.  La prophylaxie pré-exposition ou Prep est une stratégie en vertu de laquelle des personnes non infectées prennent des médicaments antirétroviraux pour éviter de contracter le VIH. Dans le cadre de ses efforts visant à renforcer la prévention, l'OMS recommande maintenant que la Prep soit dispensée à toutes les personnes exposées à un risque important d'infection au VIH.

D'autres outils de prévention existants continuent de réduire le nombre de nouvelles infections au VIH. Il s'agit notamment des préservatifs masculins et féminins, de la participation à des programmes prônant le changement des comportements et d'autres services de prévention visant les populations clés. À titre d'illustration, plus de 10 millions d'hommes en Afrique se sont volontairement soumis à la circoncision chirurgicale, qui réduit de 60 % le risque de contracter le VIH.

Mettre un terme au SIDA dans le cadre du programme des ODD

Lors de l'Assemblée générale des Nations Unies de septembre, les dirigeants des pays du monde ont adopté le programme de développement durable. L'un des objectifs de ce programme est de mettre un terme à  la pandémie du SIDA d'ici 2030 - en réduisant les nouvelles infections de 75 % de plus d'ici 2020 et en s’assurant que dans les 5 prochaines années, 90 % des personnes vivant avec le VIH auront connaissance de leur statut sérologique, que 90 % de ces personnes seront sous traitement antirétroviral et que 90 % des personnes sous traitement n'auront pas de virus détectable dans le sang (l'objectif 90 90 90 de l'ONUSIDA).

Il est tout aussi crucial de mettre l'accent sur une prévention efficace et d'en faire une cible en même temps que l'on intensifie le traitement si l'on veut réduire le nombre de nouvelles infections, des 2 millions enregistrés actuellement chaque année à la cible des Nations Unies qui est de moins de 500 000 nouvelles infections d'ici 2020 et moins de 200 000 d'ici 2030.

Atteindre ces cibles impose de prendre des mesures courageuses et les secteurs de la santé des pays à travers le monde ont un rôle central à jouer dans ce processus.

 «En dépit des progrès remarquables qui ont été faits, la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde ignorent qu'elles ont contracté le virus et ne reçoivent pas le traitement qui pourrait sauver leurs vies et éviter qu'elles infectent d'autres personnes», a déclaré le Dr Winnie Mpanju-Shumbusho, Sous-Directeur général VIH/SIDA, tuberculose, paludisme et maladies tropicales négligées à l'OMS. «Nous devons maintenant intensifier nos efforts pour atteindre l'autre moitié des personnes concernées par le dépistage, le traitement et la prévention de nouvelles infections, sinon nous manquerons une occasion unique de mettre un terme à la pandémie du SIDA en l'espace d'une génération», a-t-elle ajouté.

Nous sommes à la croisée des chemins, le succès étant à notre portée, et l'échec susceptible d'entraîner une résurgence de la maladie et des coûts qui lui sont associés.

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Christian Lindmeier; Tel : +41795006552; Email:lindmeierch [at] who.int (lindmeierch[at]who[dot]int)

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