Moroni, le 25 juillet 2022 - la situation épidémiologique de la Covid-19 en Union des Comores rapporte à ce jour 33 cas actifs. Si Ngazidja est en tête avec 20 cas et Anjouan avec 4 cas, l’île de Mohéli longtemps épargnée revient avec 9 cas actifs. Il faut noter que depuis quelques mois le pays a pris des mesures d’allègement mettant fin aux restrictions imposées depuis avril 2020 contre la propagation de la pandémie. Cette année, les Comores enregistrent un record de vacanciers et un nombre important des festivités du grand-mariage qui font la Une des médias. L’Organisation mondiale de la Santé, en appui aux équipes de la riposte covid-19 des Directions régionales de la Santé, ne ménage aucun effort pour continuer d’éveiller la population sur l’existence de la maladie et l’intérêt d’avoir un schéma vaccinal complet contre la Covid-19.

A Ngazidja, 7 réunions communautaires intégrées ont été organisées avec l’équipe de Surveillance et Réponse Communautaire (SRC) dans tous les districts de l’île. Ce sont principalement les femmes leaders des associations féminines locales qui ont été mobilisées sur l’engagement communautaire, la prévention de la Covid-19 et la promotion de la vaccination. Monsieur Sié Ahmed Barro, consultant de l’OMS, explique que ces réunions ont eu pour objectif de rappeler l’importance du rôle de la femme dans le domaine de la santé en générale et dans la lutte contre la Covid-19 en particulier. « Elles vont aussi s’assurer que leurs enfants et leurs proches présentent un schéma vaccinal complet dans le cadre de la vaccination avec Sinopharm [+18 ans] et avec Pfizer [12-17 ans] », souligne le point-focal CREC Ahmed Barro.

Au cours des rencontres, l’épidémiologiste Zaina Ruchababicha a procédé à une démonstration des tests de diagnostics rapides (TDR) covid-19 et par la suite, a eu à réaliser des tests sur plus de 95 volontaires parmi les participants. « Il faut que la population dépasse la peur du dépistage. Le test Covid-19 doit être accepté par tous sans crainte », a expliqué l’épidémiologiste de l’OMS qui invite les 194 femmes rencontrées à encourager leurs familles et la communauté à se rendre au centre de soins très tôt dès l’apparition d’un signe suspect de la maladie ou en cas de contact avec une personne confirmée positive à la Covid-19 et se faire dépister avec les TDR covid-19 qui sont disponibles dans les centres de santé. En effet, « faire le TDR covid-19 doit devenir systématique et accepté comme l’est le TDR palu » souligne Zaina Ruchababicha. La stratégie de la Surveillance et de la Réponse Communautaire permettra de mieux suivre ce qui se passe dans la communauté par rapport à la covid-19 et d’apporter les solutions communautaires adaptées afin d’éviter des nouvelles vagues de contaminations.

Pour rappel, depuis le début de la pandémie, la femme comorienne s’est fortement engagée dans la prévention contre la propagation du virus au niveau communautaire. A travers les comités villageois dont elles sont les piliers, elles ont beaucoup contribué à l’adhésion de la population aux mesures prises par les autorités sanitaires. « Avec l’arrivée massive des vacanciers et les nombreuses cérémonies de grand-mariage, et connaissant le rôle incontournable des femmes lors des festivités, il est important que les responsables des associations locales puissent porter le message de vigilance communautaire dans leurs communautés respectives », a réitéré Sié Ahmed Barro qui ne manqua pas de préciser que les femmes consultées n’ont pas été mobilisées pour travailler à la place des Agents de santé communautaires mais plutôt de renforcer l’engagement communautaire. D’autres réunions similaires ont eu lieu avec la DRS Mohéli. Cet appui de l'OMS aux Comores bénéficie des fonds de l’USAID, de l'Allemagne et du Ministère canadien des affaires étrangères à travers l’accélérateur ATC.