11e Congrès de la Société Panafricaine de Cardiologie (PASCAR) au Sénégal
Le Président Macky Sall appuie la Stratégie globale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires, ces tueurs silencieux qui accentuent la vulnérabilité des populations
Le 11e Congrès de cette Société Panafricaine de Cardiologie (PASCAR) et le 3e Congrès de la Société Sénégalaise de Cardiologie (SOSECAR) se sont déroulés du 15 au 19 Mai à Dakar. L’ouverture officielle a été présidée par S.E. Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal.
« L’Afrique doit agir maintenant pour stopper la progression des maladies cardiovasculaires. Nous comptons sur votre leadership pour assurer le plaidoyer auprès des autres chefs d’Etat de l’Union Africaine, de la CEDEAO, en faveur de l’augmentation des budgets nationaux consacrés à la santé en général et à la prévention et au contrôle des maladies non transmissibles en particulier ». Cette demande a été adressée par le Pr Samuel Omokhodion, Secrétaire général de la Société Panafricaine de Cardiologie (PASCAR) à S.E. Mr Macky Sall. Le Secrétaire général de PASCAR a plaidé pour une lutte intégrée des maladies non transmissibles.
Auparavant, le Pr Wali Muna, le Secrétaire général sortant de la PASCAR, a, au cours de sa conférence inaugurale sur le thème « Les maladies cardio-vasculaires : quelles stratégies de prise en charge pour l’Afrique ? » souligné l’émergence et la progression constante de ces affections sur le continent africain. Il a insisté sur la nécessité et l’urgence d’un engagement politique fort, de la formation des professionnels de la santé, de campagnes d’information et d’éducation des populations sur la lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles, en vue d’inverser la tendance actuelle.
Le Pr Serigne Abdoul Bâ, Chef du Service de Cardiologie du CHU Le Dantec de Dakar, Président de la SOSECAR et Président du Comité d’organisation local de la PASCAR 2013, a exprimé sa gratitude au Chef de l’Etat sénégalais pour son engagement personnel et son soutien permanent à la lutte contre les maladies non transmissibles, comme en témoigne sa présence à la cérémonie d’ouverture du 11e congrès de la PASCAR.
Le Pr Bâ a ensuite rendu un hommage solennel au feu Pr Papa Kouaté, fondateur de l’Ecole de Cardiologie de Dakar, Président fondateur de la SOSECAR, Premier Président de la PASCAR, qu’il a si justement qualifié de « grand pionnier à la vision prophétique ».
Le Président de la République du Sénégal SE Mr Macky Sall a, dans son allocution d’ouverture du congrès, indiqué que les cancers, les maladies respiratoires chroniques, les maladies cardiovasculaires et le diabète sont les parents pauvres du système de santé. Il a indiqué que si ces affections sont des pathologies partagées par les pays développés et les pays à faibles revenus, leur gravité est prononcée dans les pays pauvres comme les nôtres où les populations en meurent plus, faute de ressources et d’un système adéquat pour leur prise en charge.
« Votre congrès constitue un lieu privilégié d’échanges et de définition de stratégies efficaces et durables permettant d’éradiquer ces « tueurs silencieux qui accentuent la vulnérabilité des populations » a déclaré le Chef de l’Etat sénégalais. Il a qualifié de « Sommet fondateur » la rencontre de haut niveau organisée en septembre 2011 par les Nations Unies sur les maladies non transmissibles et a fortement appuyé la Déclaration politique des Nations Unies qui a été adoptée par la communauté internationale.
Le Président de la République a indiqué que 9 régions du Sénégal sur 14 disposent d’un cardiologue et que le service de Cardiologie du CHU Le Dantec, creuset d’excellence dans la formation des cardiologues africains, a été doté d’une Angiographie, d’où la réduire les évacuations sanitaires à l’étranger. S.E. Macky Sall s’est engagé à tout faire pour accélérer le processus d’adoption du projet de nouvelle loi anti-tabac, ce qui sera à n’en point douter un pas décisif dans la prévention des maladies non transmissibles au Sénégal.
Il a, enfin, noté que la couverture maladie universelle permettra de mieux soulager les populations par un accès plus facile aux actions de prévention et de prise en charge des maladies chroniques. La prévention et le contrôle des maladies non transmissibles en Afrique a été au centre de nombreuses communication et des débats du 11e congrès de la PASCAR couplé à la 3eme SOSECAR qui a enregistré la participation de 600 cardiologues, médecins généralistes, décideurs politiques, responsables d’instituts de recherche, de Fondations, de paramédicaux, d’étudiants, d’exposants de sociétés privés.
La prévention et le contrôle des maladies non transmissibles en Afrique a été au centre de nombreuses communication et des débats du 11e congrès de la PASCAR couplé à la 3eme SOSECAR qui a enregistré la participation de 600 cardiologues, médecins généralistes, décideurs politiques, responsables d’instituts de recherche, de Fondations, de paramédicaux, d’étudiants, d’exposants de sociétés privés.
Dans la communication intitulée « Les réponses du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique pour les maladies non transmissibles (MNT), le Dr Boureima Hama Sambo, Représentant de l’OMS au Gabon et parlant de nom de l’OMS Afrique a souligné que dans le monde, 2 décès sur 3 sont dus aux maladies non transmissibles. En 2010, il était estimé que 40% des décès en Afrique étaient dus aux MNT, le taux sera de 55% en 2025 si des interventions vigoureuses ne sont pas mise en oeuvre rapidement. Une bonne proportion de ces morts survient de façon prématurée (avant 60 ans) et beaucoup sont évitables.
Les prévisions de l’OMS sont d’autant plus pessimistes qu’en Afrique, la consommation du tabac est très élevée (jusqu’à 23% dans certains pays), celle d’alcool est estimée en moyenne à 6,2 litres d’alcool pur par habitant et par an, dans certains pays jusqu’à 67% des personnes sont inactives et la consommation de fruits et légumes est encore très faible. Les cancers sont diagnostiqués tardivement et les chiffres sur les personnes atteintes du diabète sont sous-estimés. Il s’y ajoute les maladies respiratoires chroniques, les hémoglobinopathies, les troubles mentaux, les effectuions de la bouche, de l’oeil, de l’ouïe, la violence et les traumatismes qui figurent parmi les défis importants à relever sur le plan sanitaire.
Selon le Dr Boureima Sambo, grâce à l’appui technique de l’OMS/AFRO, 32 pays sur les 46 que compte la Région africaine de l’OMS disposent et mettent en oeuvre des plans nationaux intégrés de prévention et de contrôle des MNT, 41 pays ont ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac.
Ce qui traduit une volonté politique de faire de la lutte contre ces affections une priorité.
L’OMS/AFRO a également appuyé les pays dans l’élaboration et l’exécution de stratégies, plansd’action ciblant la drépanocytose (10 pays), les diabètes et les cancers (18 pays), les affections bucco-dentaires y compris le noma (11 pays), la santé mentale et les violences et traumatismes (16 pays).
La réalisation et la répétition de l’enquête STEPS et la collecte rétrospective des données sur les MTN (période 2008-2010) ont été effectuées pour les besoins de la création de bases de données et pallier aux insuffisances de bases factuelles nationales et régionale. Ces données permettront l’élaboration de politiques nationales, le suivi des progrès accomplis; elles permettront de pourvoir en données l’outil r-SIS (Real-time Strategic Information System) qui permettra de suivre en temps réel les différentes tendances en matière de MNT.
Le Dr Sambo a aussi entrenu les congressistes sur l’existence et l’application de WHO-PEN (Package of Essentiel Non communicable Desease Interventions for Primary Health Care), le Paquet d’interventions essentielles pour les maladies non transmissibles au niveau des services de santé de base, dans la prévention et le contrôle des MNT. Il aussi parlé de l’importance et la qualité indiscutable de l’outil WHO-PEN y compris la possibilité d’évaluer le risque cardiovasculaire des populations même au niveau les plus périphériques, que ce soient par des médecins que des non médecins.
Il a mis l’accent sur le Plan d’action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020 qui comporte six objectifs pour lesquels la Région africaine de l’OMS est prioritairement concernée. L’une des principales cibles du plan est la réduction de 25% de la mortalité due au MNT dans le monde, d’ici 2025. L’adoption de comportements sains, la régulation des industries du tabac, d’alcool, de produits alimentaires et l’action multisectorielle, joueront un rôle déterminant dans l’atteinte de cette cible.
11e Congrès de la Société Panafricaine de Cardiologie (PASCAR) au Sénégal